DOSSIER – Euro 2008 : Daniele De Rossi, les montagnes russes émotionnelles (21/23)

Par Ben Soffietti publié le 07 Juin 2021
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Chaque semaine avant le début de l’Euro, Calciomio vous narre l’histoire de 23 joueurs qui, à leur manière, ont marqué les campagnes européennes de la Nazionale. Cette fois, c’est Daniele De Rossi qui est mis en avant, lors de la campagne de l’Euro 2008. Profitant du départ catastrophique de son équipe lors du premier match, le milieu de l’AS Roma s’impose ensuite comme titulaire jusqu’au malheureux quart de finale face à l’Espagne.

Le premier Euro du jeune loup

De Rossi est convoqué lors de l’Euro 2008 avec, comme beaucoup de ses coéquipiers, un statut de champion du monde, obtenu en 2006, lors du sacre en Allemagne. Âgé seulement de 22 ans lors de cette aventure triomphante, le milieu avait démarré titulaire contre le Ghana et les États-Unis. Malheureusement, son expulsion logique contre le pays de l’Oncle Sam l’avait suspendu pour quatre matchs. Entré en jeu en finale et serein lors de son tir au but face à Barthez, De Rossi avait terminé de façon beaucoup plus favorable son Mondial, nettoyant une partie de cette erreur de jeunesse. Entre la Coupe du Monde et l’Euro, le Giallorosso est fréquemment appelé par Roberto Donadoni, qui a succédé à Lippi. Le brassard de capitaine lui est même confié une fois en match amical. Il fait donc logiquement partie des 23 Azzurri convoqués pour l’Euro, en Suisse et en Autriche.

Un premier Euro à 24 ans, pour un joueur comptant déjà 33 sélections. En effet, en 2004, pendant que les grands se font sortir piteusement de l’Euro portugais, De Rossi participe et remporte, avec ses coéquipiers de l’équipe Espoirs, Barzagli, Amelia et Gilardino, l’Euro U21, déjà en Allemagne. Titulaire et buteur en finale contre la Serbie, De Rossi entamait parfaitement son parcours international.

De remplaçant à homme du match

Sur le banc contre la Belgique pour le dernier match de préparation, lors duquel son coéquipier Aquilani lui prend la place dans le milieu à trois, De Rossi, numéro 10 sur le dos, débute son Euro austro-suisse avec le statut de remplaçant. Donadoni choisit de s’appuyer sur un milieu exclusivement milanais, avec Gattuso, Pirlo et Ambrosini. Il assiste donc impuissant à la déroute de Berne, devant l’armada oranje qui déferle sur les buts de Buffon, faisant mouche à trois reprises. Un début de compétition cauchemardesque, pour une Nazionale championne du monde en titre, qui oblige le sélectionneur à effectuer cinq changements dans le onze avant la rencontre déjà décisive contre la Roumanie. Au milieu, Gattuso et Ambrosini sautent au profit des deux Romains, Perrotta et donc De Rossi.

La Nazionale prend un point contre les coéquipiers de Mutu (1-1) et reste en vie dans ce groupe C grâce à la nouvelle démonstration néerlandaise contre la France. De Rossi a disputé l’intégralité de la rencontre, convainquant Donadoni de l’aligner à nouveau contre la France dans le match pour la qualification. Les Azzurri ouvrent le score sur un pénalty de Pirlo. Très en vu dans l’entrejeu, De Rossi s’offre même le but du break. Une combinaison sur coup-franc, un ballon dévié par Henry et une trajectoire qui termine dans le milieu du but déserté par Coupet, parti sur sa droite. Le numéro 10 libère les siens, qui avec ce succès terminent deuxième du groupe et se qualifient pour la suite de la compétition. Grâce à un match plein, il reçoit même le titre d’homme du match.

Échec devant Casillas et élimination

L’Espagne se présente donc devant la Nazionale au rendez-vous des quarts de finale. De Rossi est une nouvelle fois lancé dès le début de la partie par Donadoni. En revanche, coup dur pour la Squadra Azzurra, qui est privée de Pirlo et Gattuso. Suspendu, le maestro du Milan AC, est remplacé par son coéquipier en club, Ambrosini. Aquilani remplace lui Rino. De Rossi est positionné comme regista à la base du 4-3-1-2 de la Nazionale. Face à cette joueuse Furia Roja, les Azzurri sont bousculés et subissent une grande partie de la rencontre. L’aisance technique de Xavi, Iniesta et même Marcos Senna oblige les coéquipiers de Chiellini à courir après le ballon et à reculer. Buffon est mis en danger à plusieurs reprises mais la Nazionale tient bon. De Rossi livre la même partie que contre la France, faisant le lien entre la défense et le duo Toni-Cassano. Il est même à l’origine de la plus grosse occasion transalpine en seconde période. Sa tentative de frappe lointaine est contrée par la défense espagnole, mais le cuir lui revient. Du gauche, il adresse une passe par-dessus la défense, aboutissant à une frappe de Camoranesi, bien sortie par Casillas.

Les deux équipes sont toujours muettes à la fin des 120 minutes et donc dos-à-dos. La séance de tirs aux buts doit donc départager Italiens et Espagnols. La Roja en transforme deux, la Nazionale un, par Grosso. Au tour de De Rossi, qui avait brillamment transformé le sien en finale du Mondial, deux ans auparavant. Il choisit le même côté qu’à Berlin, mais son tir est à mi-hauteur et permet à Casillas de remporter le duel. Le visage du jeune loup se décompose. Cet échec, conjugué à celui de Di Natale quelques instants plus tard, condamne les Champions du monde à quitter la compétition en quarts de finale. De Rossi, auteur de trois bonnes performances, s’impose tout de même définitivement comme un cadre de cette sélection qu’il côtoiera jusqu’en 2017, totalisant 112 sélections. Le quatrième meilleur total de l’histoire de la Nazionale !

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Ben Soffietti

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