DOSSIER : La Croix de San Giorgio, entre héritage et football moderne
Elle orne de sa beauté les drapeaux de l’Angleterre, de la Géorgie, de la Sardaigne italienne comme de l’Alberta canadienne. Sa couleur chaude, le rouge, fait claquer au vent de l’Histoire les quatre extrémités d’une croix pas comme les autres. La croix de San Giorgio n’est effectivement pas un symbole commun. Et en Italie, il suffit de constater son omniprésence dans le monde du football pour éveiller une curiosité pas si mal placée. Alors, plutôt que de se contenter d’observer la puissance encore actuelle de ce symbole, Calciomio vous propose de remonter jusqu’à son origine et son histoire. A leur lumière bienveillante, à la croisée du religieux, du militaire et de la puissance, se trouve l’Italie. Plus particulièrement, en République de Gênes : elle est le creuset d’un symbole que l’on retrouve aujourd’hui sur des drapeaux de tifosi, sur des maillots de clubs, sur des blasons. Aussi, prenons le nécessaire recul de quelques siècles pour mieux connaître cette croix iconique du football italien. Un dossier en deux parties signé Calciomio.
Le mythe de San Giorgio, martyr et tueur de dragon
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce pauvre San Giorgio n’a pas vécu une existence de pure facilité. Au IVe siècle, la province de Cappadoce, en Turquie actuelle, est sous autorité romaine. C’est ici qu’est né celui qui deviendra martyr. Sous le règne de l’empereur Dioclétien, chaque officier romain est appelé par sa hiérarchie à offrir des sacrifices réguliers aux dieux de l’Empire. La bataille fait alors rage entre un christianisme proliférant en Méditerranée et le paganisme romain, encore religion officielle de l’Empire. Le futur San Giorgio, officier en Palestine, est appelé à offrir ces sacrifices, et il refuse. Il lui en coûtera donc la vie, et pas n’importe comment ! On le coupe en morceaux, on lui fait avaler du plomb fondu pour finir par le donner en nourriture à des oiseaux de proie. A chaque supplice, San Giorgio ressuscite et accomplit quelques miracles. Le parfait curriculum vitae du martyr de la Basse Antiquité, en somme.
L’histoire du mythe ne s’arrête cependant pas là. Au XIe siècle, vient se superposer une légende intéressante: celle du farouche combat entre San Giorgio et un dragon malveillant. Parmi ses miracles, il aurait ainsi combattu et éloigné un dragon qui terrorisait les habitants de la ville de Selem, en Libye. Et pour cause, la créature démoniaque exigeait à intervalle régulier le sacrifice d’un habitant, jusqu’à demander en pâture la fille du Roi ! La représentation du cavalier pourfendant de sa lance couchée le dragon est devenu un classique parmi les classiques. En échange, il exigera la conversion au christianisme des locaux. Cette iconographie très reconnaissable apparaît d’ailleurs sur les armoiries de la Russie, en faisant un personnage incontournable.
La croix de San Giorgio, fille de la République de Gênes
Disons-le d’emblée : San Giovanni Battista est le saint patron de Gênes, pas San Giorgio. Pourtant, leurs histoires et leurs symboles sont profondément entremêlés. Et si la République de Gênes a connu ses heures de grande gloire à l’époque médiévale, elle doit son rayonnement méditerranéen et mondial à sa fameuse croix de San Giorgio. République maritime, Gênes fait naviguer ses vaisseaux systématiquement bardés de la croix rouge sur fond blanc. C’est une façon pour les marins liguriens de faire valoir la protection bienveillante de leur saint, bien sûr. Mais la conséquence politique est bien plus concrète : le symbole obtient une reconnaissance institutionnelle. Il est assimilé aux Gênois dans leur ensemble. A la fin du Xe siècle, les troupes byzantines qui occupent la cité en font même l’emblème local. Peu à peu, le symbole s’étend à la province, de toute la Région, puis apparaît sur les drapeaux des nations partenaires de Gênes.
Ce culte de Saint Georges, s’il arrive en Italie sous l’impulsion des vétérans croisés revenus d’Antioche, prend ensuite une toute autre dimension. Tout se joue en raison d’une alliance très particulière entre Gênes et le Royaume d’Angleterre. Il faut bien comprendre le contexte: les Anglais ont besoin de faire naviguer leurs vaisseaux dans une Méditerranée peu accueillante. Ils ont donc besoin d’un parrain, d’un protecteur fiable et implanté. Leur dévolu se jette ainsi sur les Gênois, dont la domination sur la Méditerranée occidentale est alors tangible. L’objectif principal est de se protéger des attaques de pirates, en Méditerranée mais aussi en Mer Noire. Le Roi d’Angleterre versait alors un tribut annuel au Doge de Gênes pour cela. Et toute l’histoire de notre Croix débute par cette alliance. Une alliance qui, par la suite, va tout bouleverser.
A suivre : le 29/08/2019, la deuxième partie …
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