DOSSIER : La Diaspora italienne, Jean-Marc Ferreri
L’article proposé retrace le parcours d’un des talents de la diaspora italienne en France. Après Platini et Di Meco, l’itinéraire du jour met en lumière un des footballeurs préférés des français des années 80, Jean-Marc Ferreri. Ce Franco-italien a toujours porté haut les couleurs françaises ET italiennes. Pur produit de l’immigration, son cœur a accordé une grande place à ses origines et à son héritage. En passant par Auxerre, Bordeaux, Marseille et l’équipe de France, son parcours nous permet de filer celui d’une diaspora bien ancrée.
Vivre à Cuneo Et Partir
Les parents de Jean-Marc viennent d’une petite ville de la province de Cunéo dans le Piémont. Historiquement, cette région a été l’un des principaux foyers de l’émigration italienne. Les allers-retours de travailleurs saisonniers, qui n’hésitaient pas, au cours des siècles, à franchir les montagnes pour aller vendre leur bras aux propriétaires terriens postés de chaque côté d’une ligne imaginaire, ont fait de la France une de ses terres d’exil privilégiées brouillant les identités de part et d’autres des montagnes.
L’émigration piémontaise est massive en France et spécifique. Avant l’unification italienne, le Piémont était central et Turin une capitale resplendissante. Mais les graves années économiques et politiques, qui ont suivi le Risorgimento, ont fait de cette terre, un lieu d’abondance de main d’oeuvre bon marché. Ainsi la proximité géographique avec la France a créé un couloir préférentiel avec sa grande sœur.
Charlieu, pays de la Loire
C’est au sein de cet air rhodanien dont Charlieu fait partie, que va naître Jean-Marc Ferreri. La Loire qui va accueillir la famille Ferreri se situe, alors, au 11ème rang des départements français à accueillir des immigrés italiens à la veille de la seconde guerre mondiale. A l’issue de celle-ci leur nombre continue d’augmenter mais les politiques de naturalisation envers les italiens baissent progressivement leur présence, statistiquement parlant.
Fier de ses origines, Jean-Marc Ferreri nouera continûment, tout au long de sa carrière, un lien étroit avec le pays de ses racines. Entouré des Genghini, Bellone, Battiston et autres Di Meco, Jean-Marc Ferreri symbolise cette partie visible de l’iceberg de l’immigration qu’est le football.
Le nouveau « Michel Platini »
Jean-Marc Ferreri est très vite repéré par Guy Roux, le patriarche ajaïste, alors qu’il n’a que 13 ans. L’entraîneur-formateur auxerrois est ébloui par le talent du numéro 10. Le surdoué rejoint Auxerre en 1976 et va y gravir tous les échelons. Souvent comparé à Platini, de part ses origines et son poste de meneur de jeu, il va tirer son équipe jusqu’aux joutes européennes.
Il se frottera notamment au Milan AC en 1985, en 16ème de finale de la Coupe de l’Uefa. Match à double confrontation épique, les bourguignons vont s’imposer sur leur terrain à l’aller (3-1) avec un but de son meneur. Une belle équipe auxerroise aura été étincelante, emmenée par un tout jeune Basile Boli, son frère Roger, l’artiste Ferrer, le buteur Garande, et Fiard précieux dans la récupération. Ils seront témoins des débuts d’un certain Maldini… et d’une Remontada milanaise (victoire 3-0) au retour.
https://www.youtube.com/watch?v=5fszHwhiE_M
Un international à l’ombre du carré magique
Pour Ferreri, la sélection nationale est frustrante, souvent convoqué, il évolue à l’ombre du carré magique, indétrônable. En club, le prodige rejoindra, en 1986, le club français phare du moment, les girondins de Bordeaux. Claude Bez, le sulfureux président bordelais, adorait ce joueur et n’a pas hésité à investir 22 M. de francs. Ensuite la grande équipe de l’OM, puis une parenthèse à Auxerre, et de nouveau Marseille qu’il va aider à remonter en première division avec les Libbra, Dib, Cascarino, après sa rétrogradation suite à l’affaire des matchs truqués.
Ferreri, qui est le premier auxerrois à devenir international, a participé à plus de 247 matchs au haut niveau et a été convoqué 37 fois en équipe de de France. Mais celui qui avait l’hymne italien harnaché aux tripes, révélera dans les colonnes de Calciomio en 2014 : « Mon père occupait les fonctions de gendarme au stade communal de la Juventus. À 15 ans ça me faisait rêver. J’ai toujours voulu évoluer en Italie. »
https://www.facebook.com/Telefoot/videos/10154882657063105/
A lire aussi dans le dossier sur la diaspora italienne :
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3. Altafini, le « Mazzola » brésilien
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7. Jean-Marc Ferreri, le « nouveau Platini »
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