DOSSIER : La Diaspora italienne, Omar Sivori
Nous allons poursuivre notre tour du monde de ces joueurs aux racines italiennes. L’Italie comme mirage de cette douce vie contée par les anciens et qui met sur un piédestal les origines, même les plus enfouies. La diaspora italienne écrit l’histoire d’une Italie éparpillée aux quatre coins du Globe et qui trouve, à travers ses gladiateurs des temps modernes la quintessence de cette identité supranationale. Omar Sivori en est un des plus beaux exemples. Son parcours va nous permettre de flirter avec les « Amériques », ou plutôt, l’Argentine, berceau d’esthètes de la planète foot.
Un joueur hors norme
Pour Gianni Agnelli : « Pour qui aime le football, Sivori était un vice. » Une gourmandise. Il était ce trop qui fait déborder les inclinations. Avant Maradona, il y a eu l’autre Pibe de Oro des années 60, Sivori. Un parallèle entre les deux fuoriclassi peut être largement effectué. Les deux étaient argentins, gauchers, d’une taille en dessous de la moyenne, d’un caractère impétueux, imprévisible et fantasque sur et en dehors du terrain, et ils ont joué au Napoli. Mais avant il y avait Sivori.
L’ancien joueur de River Plate avait continûment le désir « de faire quelque chose de spécial, de jouer avec les adversaires. » Provocateur, il aimait le contact, la rixe, faire des petits ponts et des dribbles à ses adversaires pour mieux les dédaigner. Son surnom d’ »El Cabezón », la « forte tête », n’était pas usurpé.
En arrivant sur les terres italiennes en 1956, Sivori est déjà bien aguerri et son palmarès bien fourni. Il est triple vainqueur du championnat argentin et vainqueur de la Coppa America la même année que son départ à la Juventus. Avant cela, il était l’un des rouages essentiels des « Carasucias», « ces anges aux visages sales » qui composait l’axe conquérant de la sélection Albiceleste. Suivront également le même parcours que lui Maschio et Angelillo, tous les deux d’origines italiennes.
L’Argentine, le pays d’où on ne revient pas
De la création d’un des clubs phares du pays (Boca Junior en 1905) à la composition de l’équipe argentine, les Italiens ont eu une influence marquante dans ce pays d’Amérique Latine. A partir de 1853, l’Argentine, qui est devenue une République Fédérale, promeut la conquête du territoire en colonisant ses terres agricoles (les fameux « pampas »).
Afin d’y parvenir les gouvernements successifs mettaient à disposition des populations migrantes d’Europe des terres gratuites. Des hectares étaient ainsi offerts aux immigrés avec pour seule consigne de résider dans le pays et de cultiver la terre mise à disposition. L’objectif était le peuplement du territoire par la conquête du désert (de la Patagonie) et de remplacer les peuples indigènes.
Ainsi l’Italie qui connaissait un excédent de main d’œuvre sans travail, a vu partir de nombreuses familles, du Piémont, de Vénétie, des Abruzzes ou de Calabre. En 1895, cette « colonisation européenne » planifiée a permis la venue de 400 000 propriétaires agricoles, dont plus de 63 000 étaient issus de la péninsule. La recherche de la fortune, des prix de billets de bateau cassés, un chômage de masse, ont fait des pampas argentines le point d’arrivée de nombreux Italiens et ceci jusqu’en 1930. Un pays idéal dont peu sont retournés sur la terre de leurs ancêtres.
Sivori, cet oriundo
Le schéma familial d’Omar Sivori est des plus classiques. Un grand-père italien originaire de Ligurie, une grand-mère des Abruzzes, il a vécu au sein de la 2ème plus forte communauté de la diaspora italienne au monde derrière le Brésil.
Ballon d’or en 1961, auteur de 135 buts en 215 matchs avec la Juventus, triple champion d’Italie également, Sivori aura marqué de son sceau la Serie A. Accompagné de Boniperti et de Charles, ils auront composé l’un des trios les plus merveilleux que le Calcio ait connu.
Si aujourd’hui 50% des Argentins reconnaissent une ascendance italienne, ce témoignage de 1913 peut nous surprendre : « Nous nous sommes présentés à l’Emigration. De Buenos Aires, teinté d’Italie, en train nous sommes allés dans les Pampa, Il y avait tellement d’italiens, de concitoyens. Pour nous l’Amérique était comme l’Italie. »
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1.Enzo Scifo, le « petit pelé du Tivoli »
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15. Carlo Molinari, et la colonie italienne du FC Metz
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