DOSSIER : Le mondial 90, Azeglio Vicini, l’entraîneur des « notti magiche » (3/5)

Par Aurélien Bayard publié le 24 Avr 2020
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Cet été, l’Euro 2020 aurait dû poser ses valises en Italie. De manière fugace – seulement 4 matchs sur les 51 que compte la compétition – les transalpins auraient pu connaître la joie d’un événement international sur leur terre. Et parce que la Botte n’a pas eu la chance d’organiser une grande messe du ballon rond depuis 30 ans, Calciomio vous propose donc de revivre le Mondial 90. Le troisième épisode est consacré au sélectionneur Azeglio Vicini.

Les A pour sortir de l’ombre

Sans le Mondial 1990 la carrière d’entraîneur d’Azeglio Vicini aurait fini comme sa carrière de joueur : dans l’anonymat. Modeste milieu de terrain entre 1953 et 1966, Vicini porte successivement le maillot du Lanerossi Vicenza, de la Samdporia et de Brescia. En treize ans de carrière, il ne remplit son armoire à trophée qu’avec deux titres de champion de Serie B avec les biancorossi et les rondinelle. Sa vocation d’entraîner arrive tôt. Alors qu’il s’est engagé avec les lombards pour un dernier baroud d’honneur en Serie B, Brescia obtient la promotion dans l’élite italienne. Alors qu’il souhaitait s’arrêter, il reste une saison de plus pour encadrer le groupe puis quitte enfin les terrains. Un an après avoir rangé les crampons, il troque son costume de joueur pour celui de manager. Malheureusement l’expérience tourne court car Brescia se retrouve relégué à la fin de la saison. Logiquement viré, sa période de chômage dure à peine quelques mois puisqu’il entre dans l’encadrement technique de la FIGC. Il faut attendre 1975 pour que la fédération italienne demande à Vicini de retrouver le chemin du banc. D’abord avec les moins de 23 ans, puis celui des espoirs un an plus tard. Son travail avec les jeunes est remarqué surtout lorsqu’il atteint la finale du championnat d’Europe des moins de 21 ans en 1986. La même année, la squadra azzurra se fait éliminer sans gloire de la Coupe du Monde 86. Alors quand Bearzot présente sa démission, Vicini prend en main les A.

Sélectionneur de la vraie Italie

Il se sert de l’Euro 88 pour poser les nouvelles bases de la nouvelle Nazionale. Il intègre ses jeunes pousses comme Roberto Mancini, Gianluca Vialli ou Roberto Donadoni avec une certaine réussite. Les italiens s’extirpent d’un groupe composé de l’Allemagne et de l’Espagne et atteignent les demi-finales. Malheureusement, ils ne peuvent rien face à l’URSS et s’inclinent 2-0. Ce parcours satisfait la fédération qui compte sur cette génération dorée pour briller lors de son Mondial. Avant même que la reine des compétitions ne débute, Vicini satisfait déjà les italiens. Exit les ossatures seulement composés du Milan AC ou de la Juventus, le sélectionneur a composé une équipe qui représente il bel Paese. Sampdoria, Lazio, AS Roma, Napoli, les « provinciali » sont à l’honneur. Azeglio lui-même est bien perçu car il n’a jamais officié pour l’un des cadors du championnat. Du début jusqu’à la fin de la compétition, les italiens se ruent sur leur poste TV pour admirer une des plus belles sélections italiennes. En point d’orgue, la demi-finale contre l’Argentine suivie par 27 millions de téléspectateurs. Un record que n’a jamais pu battre les finales de 1994, 2000 et 2006.

Problème de management

Le principal reproche envers Vicini est qu’il était plus technicien que manager. Tactiquement, ses changements font mouche durant la compétition. Face à l’Autriche, la rentrée de Schillaci permet à l’Italie de lancer sa coupe du Monde. Puis contre l’Uruguay, il fait sortir Berti pour Serena et Baggio glisse en tant que trequartista. Quinze minutes plus tard, Il Divine Codino transmet à Serena qui pousse vers Toto. De 25 mètres, le bomber de la Juventus fusille Alvez et débloque une nouvelle fois la situation. Mais sa gestion humaine laisse à désirer. Vialli et Carnevale ne sont pas dans leurs assiettes depuis le début de la compétition et Vicini les poussent vers la sortie sans ménagement. Le cas Mancini fait aussi débat. Alors que Vicini l’avait annoncé comme la surprise du Mondial, l’actuel technicien national a regardé tous les matchs depuis les gradins.

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