DOSSIER : les gardiens mythiques de la Nazionale. Dino Zoff (10/12)

Par Grégory Canale publié le 09 Juil 2020
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Parce que la Squadra Azzurra a rarement été victorieuse sans un dernier rempart de choix, Calciomio vous conte l’histoire des plus grands portieri italiens. Capitaine de la sélection championne du monde en 1982, à 40 ans, Dino Zoff a marqué les esprits par son talent et sa longévité. Une carrière remplie pour un homme resté simple.

Son style : essentiel

C’est une action qui a marqué la mémoire nationale. 5 juillet 1982. Italie et Brésil se disputent une place en demi-finale de la Coupe du monde en Espagne. La Seleçao n’a besoin que d’un match nul, dans le tournoi qui se joue avec deux phases de groupe. À quelques secondes de la fin, Oscar assène un coup de tête appuyé vers la cage transalpine. Tout le monde croit au but. Sauf Dino Zoff, qui plonge sur sa gauche et bloque le ballon sur la ligne. 3-2 toujours, le score reste inchangé, et les Azzurri poursuivent tout doucement leur chemin vers une troisième couronne mondiale.

« Ce n’est pas mon plus bel arrêt, mais probablement le plus important », reconnaît le principal intéressé. Le mot « parade » ne figure d’ailleurs quasiment pas dans son vocabulaire. « Superdino » préfère un style essentiel – fait de placement, de réduction d’angles et de sorties courageuses – pour se faciliter la tâche. Ses réflexes font le reste dans les situations qui paraissent compliquées. Il privilégie la prise de balle, plus sobre, quand ses confrères optent pour l’arrêt spectaculaire. L’exact contraire de son rival Albertosi.

Zoff + Albertosi

Zoff-Albertosi : l’une des plus grandes rivalités du calcio.

Simple sur le terrain, le Frioulan l’est également dans la vie et dans les vestiaires. Zoff est de ceux qui n’ont pas besoin de hausser le ton pour être écouté. Un leader silencieux qui portera au cours de sa carrière le brassard de capitaine de la Juventus et également de la Nazionale, à 59 reprises. Ajoutez à cela une rigueur de tous les instants à l’entraînement pour obtenir la longévité légendaire du portiere.

11 ans sans manquer un match

Et pourtant, le monde du football aurait pu ne jamais le connaître. À quinze ans, Dino – 1m60 – n’est pas bien grand pour un gardien. De quoi refroidir l’Inter et la Juventus, intéressées par le joueur de Mariano del Friuli. Mais la croissance viendra et l’Udinese, club de ses débuts en Serie A en 1961 à 19 ans, le recrute. Avant de poursuivre son début de parcours à Mantova, entre élite et Serie B. Quatre saisons en Lombardie qui le révèle totalement.

À l’été 1967, il est pressenti au Milan AC jusque dans les dernières heures du mercato. Mais c’est au Napoli – quatrième du dernier championnat – que le joueur atterrit finalement. Une ville bouillonnante pour un homme taciturne. Mais les tifosi adoptent le gamin du Nord. Un amour réciproque. Chez les Partenopei, Zoff ne passe pas loin du scudetto dès la première saison. Il joue à Naples durant cinq années à très haut niveau. Une série de 142 matches consécutifs en Serie A, stoppée par une blessure.

11 saisons en Bianconero sans manquer un seul match de Serie A.

Cette longévité impressionnante, le portier la confirme définitivement à la Juventus, où il est transféré en 1972 à 30 ans. Fin de carrière ? Loin de là, c’est même tout le contraire : 11 saisons à Turin et pas une seule rencontre manquée en championnat. Soit un total de 330 apparitions d’affilée. Dino devient « Superdino » et va garnir une armoire à trophée encore vide en club. Six scudetti, deux Coppe Italia, une Coupe de l’UEFA et des prestations XXL, notamment en Coupe des clubs champions. La C1, son seul regret avec les Bianconeri. Zoff atteint pourtant deux fois la finale, en 1973 et 1983, avant de ranger les gants à 41 ans.

Plus vieux vainqueur d’un Mondial

Icone de la Juventus, le gardien l’est tout autant avec l’Italie. Le natif du Frioul doit ses débuts en sélection à un coup du sort. En 1968, les blessures d’Albertosi et Vieri le propulse titulaire dans un match de qualification à l’Euro. « L’enthousiasme du débutant » convainc Valcareggi de le convoquer pour le tournoi qui se dispute à domicile. La Nazionale s’adjuge le titre européen avec Zoff comme n°1. S’il doit s’asseoir sur le banc au Mondial 1970, au profit d’Albertosi, « Superdino » prendra définitivement l’ascendant sur son rival « Ricky » à partir de 1971.

Trois Coupe du monde jouées ensuite comme leader de la Squadra Azzurra. La déception de 1974, avec une élimination au premier tour et l’amère quatrième place obtenue en 1978. Dans la demi-finale face aux Pays-Bas, le capitaine Zoff est vivement critiqué pour les deux buts encaissés depuis l’extérieur de la surface. Les observateurs le disent fini. Puis viendra la rédemption au « Mundial » de 1982. Le gardien mène les siens vers la troisième étoile italienne, à 40 ans. Il est à ce jour encore le plus vieux vainqueur de la Coupe du monde.

Dino Zoff, capitaine de la Nazionale championne du monde en 1982.

38 années sont passées et Dino Zoff est toujours le seul Azzurro de l’histoire à avoir remporté Euro et Mondial. Le portiere détient également le record d’invincibilité sous le maillot de la Nazionale, long de 1142 minutes. « Superdino » n’est pas passé loin non plus du Ballon d’Or en 1973, se classant derrière le grand Cruyff, en deuxième position. Ça ne vous rappelle pas un autre gardien italien ?

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10. Les gardiens mythiques de la Nazionale. Dino Zoff (10/12)

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12. Les gardiens mythiques de la Nazionale. Aldo Olivieri (12/12)

Bonus :

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Grégory Canale

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