DOSSIER : Les plus grands duels franco-italiens : Milan AC-OM 1991
Depuis plus d’un siècle, les oppositions entre formations italiennes et françaises offrent des rencontres de légende. Des duels souvent épiques, qui ont contribué à l’histoire de ce sport. Calciomio vous propose de revivre ces parties mémorables, en revenant aujourd’hui sur la confrontation de mars 1991 entre le Milan AC et l’Olympique de Marseille en quart de finale de la Coupe d’Europe des Clubs champions.
Un choc dans la planète foot. Le « Grand Milan » qui trébuche dès les quarts de finale. Perturbé à l’aller à domicile et dominé au retour au Vélodrome par l’OM. A cette époque, le « Milan de Sacchi » surclasse le Monde. Depuis l’été 1988, l’organisation tactique milaniste révolutionne le genre et multiplie les victimes. On prendra pour exemple les corrections du printemps 89 au Real Madrid à San Siro (5-0) et au Steaua Bucarest (4-0) en finale de la Coupe des Champions.
S’ils dominent le championnat français, les Marseillais sont challengers. Les 80.000 tifosi sont là pour leur rappeler. D’autant qu’une mésentente entre Mozer et Olmeta, sanctionnée par Gullit dès le premier quart d’heure, place les Milanais sur orbite. On se dit alors que les Italiens ne feront qu’une bouchée des Français. Pourtant, petit à petit, la confiance va changer de camp. Le but a plongé les Milanais dans un bain de confiance démesurée. Sur le terrain c’est l’OM, dont le schéma tactique a été conçu par le duo Goethals-Beckenbauer, qui prend le dessus. L’égalisation marseillaise en est le reflet. Pelé fait tourner Ancelotti sur les talons, s’engouffre, dégaine une passe en profondeur qui va trouver Papin à l’entrée de la surface. Ce dernier, sans contrôle, crucifie Pazzagli. Et refroidit l’ambiance. Ce but est le tournant de cette double confrontation. Les Milanais ne s’en remettront pas. La dernière heure de jeu est un match fermé mais beau. Beau, mais fermé. Rendez-vous 15 jours plus tard à Marseille.
91e: la lumière s’éteint, les Milanais pètent les plombs
Frappé dans leur orgueil, les Milanais croient tout de même en leurs chances. Il y a deux fois moins de spectateurs qu’à l’aller, mais l’ambiance de ce 20 mars restera comme l’une des plus belles de l’histoire olympienne. L’OM domine un Milan qui se laisse dominer, comme il sait si bien le faire. Mais il ne rompt pas. Papin est cadenassé. En face, le trio Di Meco-Mozer-Di Meco emploie les manières fortes pour mettre sous l’éteignoir Gullit, Agostini et Evani. Puis vient la 75e minute. Le tournant. Pelé titille le ballon sur le côté gauche et centre à l’entrée de la surface sur Papin. Maldini fonce sur JPP pour l’empêcher d’armer. Ce dernier le trompe en déviant la balle de la tête vers Waddle. Celui-ci décoche alors une reprise de volée à ras de terre qui vient mourir dans le petit filet de Rossi trop long à se détendre. Le Vélodrome explose, Marseille tient sa qualification. Sauf que…
Il était écrit que ce duel de Titans finirait de manière inédite. Alors qu’il reste une poignée de minutes, la pelouse est envahie par les photographes et ramasseurs de balles. L’arbitre suédois Bo Karlsson refroidit les ardeurs. Le coup de sifflet est parti des tribunes. On repart. A la 91e, stupeur : un des quatre pylônes claque. La luminosité baisse d’un ton. C’est là que les Italiens tenteront de profiter de la situation. Le duo Baresi-Galliani met la pression sur l’arbitre et les délégués. Ils ne veulent pas reprendre. Les Rossoneri demandent à rentrer aux vestiaires. L’arbitre tient bon. Il place le ballon aux « Six mètres » et appelle les Milanais à reprendre. En vain. Faute de combattants, Bo Karlsson siffle la fin du match. « Je n’avais jamais été confronté à une équipe qui refuse de reprendre un match. Ce soir-là, tout le monde a été surpris par la réaction des Milanais » rappelait-il en 2016 dans L’Equipe.
Milan suspendu 1 an de Coupe d’Europe
Marseille est qualifié. Milan est battu sportivement et ternit son image. Son comportement lui vaudra une suspension d’un an de Coupe d’Europe. Récemment, Paolo Maldini considérait ce match comme son « plus mauvais souvenir ». « Il y avait de la confusion, mais nous n’aurions pas dû avoir cette attitude. De toute façon, nous ne méritions pas de gagner ». L’OM poursuivra sa course jusqu’en finale, battue aux tirs au but à Bari par une Etoile Rouge de Belgrade beaucoup moins forte que Milan. Mais ce soir-là, l’OM n’avait pas supporté son costume de favori.
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Feuilles de matchs
Quart de finale de la Coupe d’Europe des Clubs champions 1990-1991.
ALLER : 6 mars 1991. Stade San Siro (81 051 spectateurs). Arbitre: Bruno Galler (Suisse)
Milan AC – Olympique de Marseille 1-1 (1-1). Buts: Gullit (1-0 ; 15e), Papin (1-1 ; 27e).
Milan AC: Pazzagli; Tassotti, Costacurta, Galli, Maldini; Ancelotti (Simone 58e), Donadoni, Rijkaard; Gullit, Massaro (Carbone 59e), Evani. Entraîneur: Arrigo Sacchi.
Olympique de Marseille: Olmeta; Amoros, Di Meco, Boli, Mozer, Casoni; Pardo, Germain, Pelé; Waddle, Papin. Entraîneur: Raymond Goethals.
RETOUR : 20 mars 1991. Stade Vélodrome (37 603 spectateurs). Arbitre: Bo Karlsson (Suède)
Olympique de Marseille – Milan AC 1-0 (0-0). Buts: Waddle (1-0 ; 75e). L’OM Sera désigné vainqueur 3-0 sur tapis vert par l’UEFA.
Olympique de Marseille: Olmeta; Amoros, Di Meco, Boli, Mozer, Casoni; Fournier (Vercruysse 81e), Germain, Pelé ; Waddle, Papin. Entraîneur: Raymond Goethals.
Milan AC: Rossi; Tassotti, Costacurta, Baresi, Maldini; Ancelotti (Massaro 56e), Donadoni (Simone 74e), Rijkaard; Gullit, Agostini, Evani. Entraîneur: Arrigo Sacchi.
A lire aussi :
1 – Parma-OM 1999
2 – Cagliari-Saint-Etienne 1970
3 – Italie-France 2008
4 – Milan AC-AS Monaco 1994
5 – Torino – Bastia 1977
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