DOSSIER : Les propriétaires des clubs de Serie A (2/4)
Au sein d’un marché globalisé, les grosses cylindrées européennes sont, avant tout, conduites par des gestionnaires d’entreprise. Les sommes qui circulent dans le football imposent la création de holdings et autres fonds d’investissement mais pas seulement. Nous avons voulu, par l’intermédiaire de ce dossier, mettre en lumière les acteurs de l’ombre mais essentiels – les présidents, les propriétaires et les entreprises – qui se cachent derrière les strass des idoles des jeunes.
Le classement qui s’égrène tient compte des recettes générées par les clubs lors du derniers exercices clôturés. Suite à un précédent article qui analysait les cinq premiers clubs de l’élite, nous retrouvons ici l’Atalanta, la Lazio, le Genoa, la Fiorentina et Sassuolo.
L’Atalanta, le bijou de famille – Recettes : 155 M€
Antonio Percassi est un ancien défenseur nerazzurro des années 70. L’entrepreneur italien détient 80% de l’Atalanta par l’intermédiaire de sa holding Odissea. Le groupe, aussi hétéroclite que tentaculaire, est composé, entre autres, de la chaîne de produits cosmétiques « Kiko », de marques dans la mode et de centres de soins (WOMO).
Après avoir déjà occupé le poste en 1990 et 1994, il reprend les rênes de son club de cœur en 2010. Le patrimoine acquis par le président lombard est estimé à 800 M€. Le rachat du stade, sa politique de recrutement, des résultats positifs… Le dirigeant de 67 ans est la hype du moment.
Lazio, une entreprise pérenne – Recettes : 150 M€
A Rome, la Lazio est tenue d’une main de fer par un homme depuis 2004, Claudio Lotito. Sa holding Lazio Events détient 67% du capital. En tant que gestionnaire, Lotito excelle. Les chiffres florissants, pendant sa gestion, sont enviés par beaucoup de clubs.
En 2018, le bénéfice atteint était de 35 M€. Les recettes ont également augmenté de 193 M€ sur un an grâce aux ventes des Keita, Biglia et Hoedt. Le président laziale a fait fortune en créant deux entreprises dans le nettoyage et le catering. A son arrivée, l’équipe biancoceleste est au bord de la faillite. Il a su redresser la barre et faire du club romain, un modèle de vertu financière. En 2011, il est également devenu l’un des propriétaires de la Salernitana.
Le Genoa, une entreprise en vente – Recettes : 124 M€
En juin 2003, Enrico Preziosi, acquiert le Genoa alors en Serie C1. Le fantasque entrepreneur est à la tête des Giochi Preziosi. Une société qu’il a créée dans son garage il y a 30 ans, et qui génère plus de 300 millions de dollars l’an. Elle est devenue l’une des entreprises phares du secteur des jeux pour enfants en Europe. Il est, également, à la tête de la holding familiale qui possède le Preziosi Group, colosse multinational, dont la société mère Fingiochi contrôle le Genoa. Son patrimoine est estimé à 900 M€.
Ces derniers temps, on peut entendre dans le stade Luigi Ferraris, « Preziosi Fuori ». Le président a pris ces mots au pied de la lettre, lui qui se dit lassé par la fonction. Conjugué avec des problèmes judiciaires, il cherche activement un repreneur au club.
La Fiorentina, « an American Dream » – Recettes : 110 M€
Le 6 juin 2019, les Della Valle ont vendu la Fiorentina à l’italo-américain Rocco Commisso après 17 ans de gestion du club. Le natif de Reggio Calabria a quitté l’Italie avec ses parents à 12 ans pour rejoindre les terres outre atlantiques. Pendant sa carrière, l’entrepreneur américain a fait fortune dans les télécommunications.
Son entreprise Mediacom est le 5ème fournisseur de télévisions par câble aux Etats-Unis. Le chiffre d’affaire de son groupe dépasse les 1,78 milliards de dollars, et la fortune du magnat est estimée à 4,7 milliards de dollars. En plus de la Fiorentina, le résident du New Jersey possède le mythique club de baseball du New York Cosmos.
Sassuolo, le modèle Mapei – Recettes : 107 M€
Carlo Rossi préside Sassuolo depuis 2003 et le rachat du club par Giorgio Squinzi (en photo). L’administrateur unique avait nommé, alors, un homme de confiance. Si, aujourd’hui, Sassuolo a cette puissance financière, elle le doit en grande partie à son regretté propriétaire qui nous a quittés en octobre dernier à l’âge de 76 ans. L’entrepreneur italien était à la tête de la Mapei (2,5 milliards de CA) depuis 1978. Une société spécialisée dans le BTP et la construction qui a été créée par son père dans les années 30. Il a beaucoup investi dans le sport notamment dans le cyclisme et le football.
Véritable symbole, il aura marqué de son empreinte et à grands coup d’investissements malins, le club de Sassuolo pour le stabiliser dans l’élite. Malgré la disparition du président, les enfants Squinzi ont confirmé que l’équipe neroverde était au cœur du projet de la famille.
A lire aussi dans le dossier consacré aux argentiers de la Serie A :
1. Les propriétaires des clubs de Serie A (1/4) : Juventus, Inter, Napoli, Milan AC, AS Roma
2. Les propriétaires des clubs de Serie A (2/4) : Atalanta, Lazio, Genoa, Fiorentina, Sassuolo
3. Les propriétaires des clubs de Serie A (3/4) : Torino, Bologna, Cagliari, Udinese, Sampdoria (A venir le 06/01)
4. Les propriétaires des clubs de Serie A (4/4) : SPAL, Parma, Hellas, Lecce, Brescia (A venir le 10/01)
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