DOSSIER : Réforme du Calcio, vent nouveau sur la Serie A ? (1/2)

Par Christophe Mazzier publié le 17 Oct 2019
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Suite à la réforme engagée en 2014, de nombreux clubs de Serie A ont dû revoir leur politique de recrutement. La FIGC, comme corollaire à l’affaiblissement de l’équipe nationale, constatait que les clubs de Serie A bloquaient la maturation d’une jeunesse mise à la marge. Dans ce volet, nous allons faire un point sur les sélectionnables des cinq puissances financières de Serie A, en prenant pour référence d’analyse la saison précédent la réforme.

AC Milan, une jeunesse internationale

La nouvelle stratégie économique du club est de parier sur des joueurs jeunes à fort potentiel de revente, sans distinction de nationalité. L’effectif est jeune (seule Biglia, Reina et Bonaventura ont plus de 30 ans) et les titulaires italiens sont au nombre de 3-4. Le capitaine Romagnoli (24 ans), le gardien Donnarumma (20 ans), et Calabria ou Conti, qui se partagent le côté droit, le sont. Caldara et Bonaventura devraient avoir un rôle dans la rotation.

En 2013-2014, le Milan AC comptait De Sciglio (qui émergeait), Abate, Poli, Balotelli, Montolivo et l’ancien Abbiati dans son onze-type dont l’âge moyen était de 28 ans.

AS Roma, vivier national

Sur les deux périodes, la proportion italien-étranger est restée stable (40-60%). Mais beaucoup plus de joueurs sont titularisables aujourd’hui. Cristante, Mancini, Spinazzola, Zaniolo, d’un côté, Zappacosta et Antonucci de l’autre comme remplaçants, composent un vivier intéressant pour la Squadra Azzurra. Sans oublier les joueurs formés au club, Pellegrini et Florenzi, le capitaine de l’équipe.

En 2013-2014, Florenzi, Totti, De Rossi et De Sanctis étaient des piliers de l’équipe entraînée par Rudi Garcia. Mais sur le banc, plus rien.

Inter-nazionale

Depuis quelques années la politique de l’Inter est à l’italianisation de son effectif. D’Ambrosio, Candreva, Gagliardini et Politano, puis Barella, Sensi et Biraghi. A ces titulaires en puissance s’agrègent de jeunes pousses telles que Bastoni, Esposito et DiMarco. Toutefois, aucun joueur du cru n’est présent sur la feuille de match, hormis le gardien Berni (36 ans) et Esposito (17 ans) (Zaniolo ayant été cédé à la Roma). L’Inter, qui a d’excellentes équipes de jeunes, monnaye très généralement ses talents, véritables machines à plus-values.

En 2013-2014, il n’y avait que D’Ambrosio et Ranocchia qui participaient à la rotation. L’équipe était vieillissante, 30 ans contre 28 aujourd’hui, et peu italienne.

Juventus, constellation

La Vieille Dame n’a plus de base italienne. Depuis quelques années, elle recrute beaucoup de jeunes italiens mais peu ont acquis une place de titulaire dans l’équipe-type (Pinsoglio est le seul joueur formé au club). Avec 70% d’étrangers, il n’y a que deux joueurs italiens qui le sont (Bonucci et Chiellini) et deux autres qui participent à la rotation (Bernadeschi et Rugani). Pour faire jouer les jeunes espoirs et les mettre en couveuse, elle a créé une équipes B de joueurs de moins de 23 ans, évoluant en Serie C.

En 2013-2014, l’âge moyen était à peu près identique. L’équipe, entraînée alors par Conte, avait plus d’italiens (15) dans ses rangs que d’étrangers (12). Les Bianconeri constituaient la moelle épinière de l’équipe d’Italie, notamment en défense.

Napoli, règle des trois italiens

Déjà en 2013-2014, seuls trois joueurs italiens étaient présents sur la pelouse. Insigne, Maggio et Mesto qui ont laissé place à Insigne, Meret et Di Lorenzo. Luperto grappille de plus en plus de temps de jeu. Tout comme cette saison, 75% de l’effectif n’était pas sélectionnable pour l’Italie. Tout laisse à penser que la réforme n’a eu aucun impact sur les choix stratégiques opérés par De Laurentiis.

Pour les cinq grandes équipes du Calcio (en matière de puissance financière), il n’est pas évident que la réforme Tavecchio ait eu l’impact souhaité. Depuis le début de la saison, la moyenne de joueurs italiens titulaires est de 38 %. Autre statistique peu encourageante, 5% de joueurs formés jouent dans leur propre club. Lors du prochain article, nous allons nous attarder sur la place des sélectionnables dans les autres clubs de Serie A.

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3. Réforme du Calcio, vent nouveau sur la Serie A ? 1/2

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Christophe Mazzier



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