DOSSIER : Réforme du Calcio, vent nouveau sur la Serie A ? (2/2)
Nous poursuivons notre petit tour d’Italie. Depuis 2014, le Calcio a adopté de nouvelles réglementations afin de faire de la place aux jeunes italiens. Equipe B, limitations des effectifs à 25, possibilité d’intégrer autant de joueurs de moins de 22 ans (U22) que possible… Après avoir analysé les principaux clubs de Serie A lors d’un précédent numéro, nous allons nous pencher cette fois-ci, sur le bilan de la réforme Tavecchio. Et ceci, en nous basant sur une analyse chiffrée des effectifs de Serie A et du nombre de sélectionnables dans le championnat.
56% de U22 sélectionnables
Tout d’abord, il faut rappeler la définition de ce qu’est un joueur formé en Italie. Le jeune doit avoir, entre ses 15 et 21 ans, au moins passer 3 ans dans une équipe italienne de manière discontinue ou 3 de manière continue. Pour rappel, le pourcentage de joueurs formés en Italie étaient de 9,1% sur la période 2013-2017 d’après les chiffres de la CIES. L’Italie se classait en avant dernière position devant la Turquie sur 31 championnats européens. A titre de comparaison, la France frôlait les 23%.
Cette saison, 26 joueurs (soit 5%) jouent pour leur club formateur. Sur les 124 U22 présents en Serie A, 56 sont italiens soit un peu moins de la moitié. L’Inter (19%), Brescia (18%) et la Fiorentina (16%) comptent dans leur rang le plus grand nombre de joueurs sélectionnables. La Viola de nouveau (15), le Genoa (11) et Sassuolo (9) ont le nombre de U22 le plus élevé toutes origines confondues.
La Juventus a la particularité d’avoir constitué une équipe B composée de joueurs de moins de 23 ans évoluant en Serie C. Ce vivier de jeunes talents est l’anti-chambre du champion d’Italie qui couve un nombre conséquent de jeunes espoirs.
De plus en plus d’étrangers
La saison dernière les étrangers en Serie A étaient au nombre de 304. Cette saison, ils sont 317 soit 57% des effectifs. Une augmentation sans doute explicable par les nouveaux aménagements fiscaux mis en place par le gouvernement. L’élite parle donc un peu moins italien. Sur la période 2013-2017, la moyenne était de 54 %. On remarque donc que même si les effectifs sont dorénavant limités, la proportion est quasiment la même.
Un autre chiffre surprenant est que sept équipes captent plus de 55% des joueurs du championnat sélectionnables : Brescia, Cagliari, Verona, Inter, Lecce, Parma, Sassuolo et la SPAL. Sur ces 7 clubs, 5 sont des équipes qui ont évolué dans une division inférieure ces 3 dernières années. Ce qui peut s’expliquer par la forte proportion d’italiens évoluant en Serie B et Serie C. A l’inverse, 9 équipes sont structurées à moins de 30% de joueurs sélectionnables, soit une moyenne de 7 joueurs pour ces équipes. Les lanternes rouges sont l’Udinese et l’Atalanta.
Etat des lieux
Brescia (71%), Lecce (63%) et Parma (54%) sont sur le podium des effectifs les plus italiens. A l’opposé, on trouve l’Udinese (18%), l’Atalanta (20%) et la Lazio (22%). Car les chiffres sont parfois sibyllins, il faut bien se rendre compte qu’à l’Atalanta, 4 joueurs sont sélectionnables sur un effectifs de 22. Elle a également dans ses rangs seulement deux U22 non sélectionnables (Barrow et Ibanez).
Depuis le début de saison la moyenne des joueurs italiens titularisés est de 38%. Parma, l’AS Roma, Sassuolo, la SPAL, Lecce, Verona, Brescia et Bologna, ont compté 5 joueurs et plus sur le pré carré. A l’opposé, on retrouve la Juventus, la Lazio, la FIorentina, l’Atalanta et l’Udinese avec moins de 2 joueurs titularisés en moyenne.
Bilan mi figue
Si qualitativement les italiens en Serie A semblent plus nombreux, quantitativement on ne peut pas du tout l’affirmer. Pour y remédier la FIGC, lors de la saison 2018-2019, a permis la mise en place des équipes B. Seule la Juventus s’est mise sur les pas de cette réforme dont l’objectif est d’accroître la visibilité et la compétitivité de jeunes joueurs. Toutefois, l’exemple de la Vecchia Signora nous pousse à être vigilant. Malgré la création d’une deuxième équipe, elle est une de celle qui aligne le moins d’italiens, le moins d’U22 et le moins de joueurs du cru (un seul Pinsoglio) dans l’équipe première. Pour l’instant, elles n’ont donné qu’une visibilité à des joueurs au potentiel profitable intéressante.
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