Le Duel : Jorginho VS Medel

Par Luca Hurez-Unida publié le 15 Avr 2016

Crédits

L’organisation du jeu

Les deux joueurs ont un rôle quasiment similaire, alignés très bas au sein du milieu de terrain, ils sont en charge de l’organisation du jeu. A l’instar d’un chef d’orchestre guidant les musiciens devant lui, les deux hommes donnent le tempo aux joueurs plus offensifs. Pas là pour prendre la lumière mais pour la rendre la plus accessible aux coéquipiers. Pour le Chilien, c’est une autre paire de manches. L’animation offensive interista proche du néant il doit pour la plupart du temps se contenter de servir ses latéraux. Aligné avec des joueurs différents quasiment chaque week-end, le manque de complicité et de mouvement autour de lui l’obligent à minimiser les risques et c’est toute l’équipe qui en fait les frais.

De ce côté là, entre un appel en profondeur d’Higuain ou Callejon et un déplacement entre les lignes d’Hamsik ou Insigne, l’Italo-Brésilien a la chance d’avoir des coéquipiers inspirés qui, de par leur mobilité, prouvent avoir une totale confiance en lui et sa capacité de les servir parfaitement. Ses 6 passes décisives ne contrediront pas cela.

Vainqueur : Jorginho

La solidité défensive

Avant de craquer et de rentrer dans le rang, l’Inter a longtemps été considérée comme l’une des meilleures défenses de Serie A. Avec son losange Handanovic-Murillo-Miranda-Medel, nombre d’équipes se sont cassées les dents en essayant de trouver une faille. Les deux défenseurs centraux sont dorénavant rentrés dans le rang et le vainqueur de la dernière Copa America tente par tous les moyens de boucher les trous laissés par ses comparses (à défaut de ceux présent sur sa chevelure). Et pour réussir cet exploit, l’ancien Sévillan sait se servir de sa tête. Souvent loin de l’image de Pitbull qui lui colle à la peau, il sait faire preuve d’une réelle intelligence lorsqu’il s’agit de lire le jeu adverse et de se déplacer pour intercepter les actions adverses. Bon après, il est jamais contre pour tacler à 25 mètres du but.

Couvert de louanges par la plupart des observateurs tant sa puissance offensive écrase tout sur son passage, le Napoli possède également une bonne défense. La deuxième meilleure de Serie A, derrière celle de la Juve. Si le travail acharné de Sarri, dès son arrivée, auprès de ses défenseurs n’est plus connu, nul doute que le nouvel international Italien a profité des leçons du Mister pour parfaire ses qualités à la récupération. Souvent apprécié par sa vision du jeu quand il faut l’organiser elle lui sert également à lire les tentatives adverses et y mettre fin. Au bon endroit au bon moment.

Vainqueur : Match nul

L’importance au sein du collectif

Du côté nerazzurro, la situation est identique sur un point. Le numéro 17 est indispensable à Roberto Mancini. Déjà considéré comme l’un des joueurs les plus importants de l’équipe la saison dernière, Gary a encore gravi des échelons en arborant le brassard de capitaine et en se montrant très polyvalent. Qu’il soit aligné dans une défense à 3, 4 ou dans un milieu à 2 ou 3 centraux, il ne déçoit quasiment jamais. De par sa grinta, il montre un caractère qui a trop souvent fait défaut aux siens.

Indispensable au XI du Napoli, les caractéristiques expliquées plus haut confirment en partie ce statut. En plus de ça, l’ancien Véronais a prouvé à tout le monde qu’il avait les épaules assez solides pour être titulaire au sein d’une équipe ambitieuse comme l’est le club partenopeo. Plus en retrait que certains coéquipiers sur-médiatisés, il fait preuve d’une maturité certaine en gardant son calme pour gagner sa place de titulaire au détriment de Mirko Valdifiori, arrivé en même temps que Maurizio Sarri, coach qui lui avait permis d’exploser l’année précédente. Un peu de réflexion et de zénitude face aux coups de folie d’Higuain, Sarri et compagnie.

Vainqueur : Medel

La rédac’tranche

Une victoire pour Jorginho, une victoire pour Medel et un match nul. Difficile de départager les deux joueurs tant ils semblent complémentaires. L’importance et la mise en valeur de l’un ne doit pas cacher celle plus dans l’ombre de l’autre. Et puis un regista capable de distiller de merveilleux ballons protégé par un Pitbull, pour tout amoureux de la Serie A ça ramène à Pirlo et Gattuso. Match nul donc !