Dybala, le jour et la nuit

Par Boris Abbate publié le 22 Nov 2017

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A la Juventus, il y a deux Paulo Dybala. Le premier affiche un large sourire, régale avec ses pieds et se mue constamment en un leader offensif soyeux, capable de porter l’équipe à lui tout seul. Le second, lui, est pratiquement tout l’inverse du premier. Le large sourire initialement présent laisse place à un visage marqué par la fatigue et la frustration, et les prestations qui en découlent en sont souvent toutes aussi pâles. Seulement depuis quelques temps en Europe, les tifosi turinois sont plus habitués à voir évoluer le second que le premier, ce qui peut en inquiéter certains à l’approche d’un cycle infernal que va devoir affronter la Vielle Dame.

Un garçon de 24 ans seulement

Parti comme un boulet de canon en début de saison, le numéro 10 turinois nous avait peut être habitué à voir trop grand tout de suite. Un doublé pour commencer en Supercoppa, puis 10 buts successifs (dont deux triplés contre le Genoa et Sassuolo !) jusqu’au derby de Turin du 23 Septembre dernier. Ce derby contre le Torino justement, qui marque le début de la période « difficile » de l’Argentin. Car depuis cette rencontre, Dybala n’a plus inscrit le moindre but dans le jeu, A part celui de l’orgueil contre la Sampdoria ce week-end. Pour le reste, un coup franc lors de la réception de la SPAL et ces deux pénaltys « décisifs » manqués en toute fin de rencontre face aux deux gardiens albanais de la Lazio et l’Atalanta, ainsi que ces remplacements mal appréciés par la star argentine à Udine et Lisbonne.

Des remplacements qui font évidemment suite à des performances moyennes de la part du joyau turinois, qui accuse le coup physiquement et mentalement depuis quelques matchs. Il y a d’abord eu ces trêves internationales très rapprochées, qui ont fortement fragilisé le joueur. Certes, Dybala n’est pas un titulaire indiscutable avec l’Albiceleste, loin de la même, mais ces nombreux voyages et cette lourde pression accumulée avec l’Argentine (qui aurait pu manquer le Mondial) ont considérablement marqué l’ancien joueur du Palermo à chaque retour de sélection. Et puis surtout, il ne faut pas oublier que Dybala vient tout juste de fêter ses 24 ans, qu’il vient de récupérer le numéro le plus lourd de l’histoire de la Juventus et qu’il faut aussi du temps pour digérer tout ces événements.

« Un coup de mou qui l’aidera à grandir »

Une digestion qui a peut être commencé dimanche dernier sur le terrain de la Sampdoria, ou l’Argentin a de nouveau marqué dans le jeu, chose qui lui échappait depuis plus de 2 mois et dont Allegri a tenu à souligner hier en conférence de presse : « Paolo jouera demain. Il est partit très fort en début de saison, et puis il a eu ce petit coup de mou. C’est normal et ça ne peut que l’aider à grandir ». Mais s’il veut continuer son ascension, Dybala doit surtout commencer à se montrer décisif en Champions League. Car depuis cette dramatique finale de Cardiff, on attend toujours un match référence de la Joya en Europe. Invisible au Camp Nou et à Lisbonne, et peu en réussite contre l’Olympiakos, Dybala patauge depuis le début de saison en Champions League. Son dernier but dans cette compétition ? C’était il y a 7 mois, contre… Barcelone, soit le prochain adversaire de sa Juventus. L’occasion de remettre les pendules à l’heure et de redevenir le joyau préféré des tifosi !