EDITO : L’Italie aux trois visages
Encore une semaine européenne qui laisse un gout amer pour les tifosi. Comme la sensation que l’Italie du foot ne sait plus être prête dans les échéances importantes, sous pression. Quand elle est favorite, elle ne flanche pas, mais quand la difficulté grimpe d’un cran, tout s’écroule. Une situation bien originale pour un peuple rythmé au son des tacles et des interventions défensives de haut niveau, et qui a obtenu ses plus beaux succès sans jamais être favori.
Avec l’AS Roma, l’Inter et le Napoli, j’ai vu les trois visages de l’Italie du football en ces temps contemporains. D’abord fébrile et ingénue. Le comble pour une italienne. Celle ci ce prénomme Louve et se présentait au Portugal avec un petit avantage grâce à la victoire 2-1 obtenue à domicile. Il n’en fallait pas plus pour tout voir s’écrouler. Une équipe dominée, criblée d’erreurs techniques que le haut niveau ne pardonne pas. Au final, malgré un penalty illusoire inscrit par De Rossi, vestige d’une époque où les joueurs montraient un peu plus que leurs belles gueules sur Instagram, les romains cèdent en prolongations. Di Francesco viré, on lui reprochera un 3-4-3 sorti de nul part qui a pris l’eau une bonne partie du match. Le genre de pari inutile dans une confrontation que les portugais voulaient s’adjuger, plus que les italiens qui n’ont pas su être réalistes au bon moment.
Avec l’Inter, c’est la vieille Italie, celle qu’on aime, qui est revenue, sans le pragmatisme. Solides les nerazzurri, mais tellement tristes dans tous les autres secteurs de jeu. Aucune combinaison, aucune idée, aucune forme physique. Engluée dans les blessures et les problèmes internes, le 0-0 en Allemagne face à Francfort sonne comme une victoire, mais cette équipe n’est-elle vraiment pas capable de faire mieux ? Qu’a construit Luciano Spalletti en bientôt 2 ans à la tête de l’équipe ? Quels automatismes, quels schémas ? Se reposer sur la défense et les quelques bons matchs qu’Handanovic est capable de réaliser (oui, oui) n’est pas suffisant. Enfin, le Napoli a redonné le sourire à beaucoup avec cette victoire sans trembler sur les demi-finalistes de la saison passée. Salzbourg n’était pas favorite et le Napoli en a profité. Rien à redire. Cependant c’est quand la marche s’élève devant nos clubs que nous souhaitons voir la combativité de ces derniers. Cette semaine nous a enseigné qu’ils n’en étaient pas capables. La semaine prochaine, la Juventus a un roc à soulever. Elle sait le faire, elle peut le faire, mais si l’Atletico a plus faim qu’elle, alors elle perdra.
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