Elections de la FIGC : fonctionnement et incertitudes
13 novembre 2017, l’Italie entière sort abasourdie d’une déconvenue colossale face à la Suède à San Siro. Pour la première fois depuis 1958, l’Italie, conduite par un Ventura dépassé, n’ira pas au mondial. Un échec cuisant sur le terrain qui en traduit alors automatiquement un autre, en dehors, du côté des instances. Dès lors, la bataille des mots a débuté en coulisses entre ceux qui prônent un coup de balai, ceux qui préfèreraient la prudence et un Tavecchio parfois surréaliste en conférence de presse, se mettant à parler dans un Français sans circonstance.
Un refrain connu ?
Si la révolution du football italien doit débuter, elle passera par les instances. Un refrain doucement connu des observateurs et des tifosi. Pour rappel, en 2010 après l’échec de Lippi ou en 2014 après la démission de Prandelli, les journaux italiens titraient tous la même chose. « Il faut reconstruire », « place à la révolution », « une page blanche qui s’ouvre », des phrases chocs qui ne doivent pas faire oublier qu’en 2017 et maintenant 2018 rien n’a changé alors que la formation italienne ne sort plus de talents et que la politique sportive n’avance plus.
Aujourd’hui, la FIGC est orpheline et en l’absence d’échéance proche pour la Nazionale, personne n’est aux commandes de la sélection et il n’y a toujours pas de président de la Lega Serie A (toujours gérée par Tavecchio !). Pire, depuis un mois, il règne un silence dérangeant auprès de la fameuse révolution qu’il faut mener sur le football italien. Comme quoi, le scénario déjà vécu par deux fois dans les années 2010 pourrait à nouveau se reproduire, sans que personne ne vienne sourciller ?
Quelques voix s’élèvent … un peu
Au moment de préparer ce terrible nouvel aveu d’échec qui pourrait arriver, les déclarations de Marcelo Lippi pèsent comme une épée de Damoclès au dessus de la botte : « aujourd’hui il faut des gens qui connaissent le Calcio et il n’y en a pas ». Un discours qu’il radoucit ensuite en évoquant le grand vivier de jeunes talents italiens. Seul souci, ces jeunes talents ne jouent pas suffisamment pour espérer un avenir radieux de la Nazionale. En 10 ans, l’Italie a grandement perdu en expérience internationale. De moins en moins de nationaux disputent la Champions League et les Primavera ressemblent plus à des écoles dépassées qu’à de vraies antichambres de football.
Une autre voix s’est élevée ces derniers jours auprès de Valentin Pauluzzi et du journal l’Equipe, c’est celle de Tommasi, possible futur président d’ailleurs. « Moins on parle du désastre d’Italie-Suède, plus on a de chance que rien ne se passe ». Il rajoute aussi que pour ce poste il y a une « réticence envers les anciens joueurs ». Une grande gueule qui a déjà sévi puisque c’est lui qui a quitté la fameuse réunion au lendemain de l’élimination de l’Italie quand Tavecchio a annoncé qu’il ne démissionnerait pas de suite. Tommasi, c’est peut être le candidat idéal non ?
Qui postule ?
Si les élections ont été fixées le 29 janvier prochain, il s’agit bel et bien de définir qui sera candidat. Car malgré la date de plus en plus proche, personne n’a officiellement annoncé sa candidature. Damiano Tommasi devrait se présenter, lui qui officie depuis 6 ans dans les sphères du football italien et qui a accompli de belles choses à la tête de l’association des joueurs, mais sans réelle chance de l’emporter sans intervention extérieure. Mais il y a aussi Gravina et Sibilia.
Pour le premier, il s’agit du numéro 1 de la Lega Pro. Pas un nouveau visage, mais qui traine déjà une casserole cette année. Celle de l’inscription de Modena au championnat de Lega Pro malgré ses difficultés économiques. Le club s’est fait exclure deux mois après. Pour le second, il s’agit de celui qui œuvre pour la ligue amateure depuis moins d’un an. Une nouvelle tête en somme qui bénéficierait des principaux votes (34% potentiels) pour passer en cas de candidature et qui suivrait ainsi le même parcours que Tavecchio. C’est bel et bien lui le favori mais il faudra attendre la fin pour voir un président potentiel se dessiner.
Comment se passe le vote ?
En tout ce sont 279 délégués représentants des différentes ligues (Serie A, B, Lega Pro, association des joueurs …) qui pourront voter. Le total des bulletins équivaudra à 516 votes. Explications. Selon la ligue, le coefficient du vote d’un délégué est différent.
Instance – Nombre de délégués – coefficient du vote – poids en %
Serie A – 20 – 3,09 – 12%
Serie B – 22 – 1,17 – 5%
Lega Pro – 60 – 1,46 – 17%
LND – 90 – 1,95 – 34%
AIC – 52 – 1,98 – 20%
AIAC – 26 – 1,98 – 10%
AIA – 9 – 1,15 – 2%
Vous avez du mal avec ces abréviations ? Un petit lexique ici !
Par exemple, le vote de la Serie A pèsera pour 12% du résultat final. Avec un coefficient de vote à 3,09, le poids final est donc plus élevé que pour la Serie B (malgré un nombre de délégués plus faible : 20 contre 22) qui n’a un coefficient de vote que de 1,17 et qui représentera donc seulement 5% au final.
C’est de cette façon que l’on peut distinguer des favoris dans cette élection et qu’il est cohérent de penser qu’il sera difficile pour un Tommasi par exemple de l’emporter. Ce dernier peut en effet compter sur les 20% de l’AIC (association des footballeurs) et les 10% des entraîneurs (et encore) mais un Sibilia part avec la faveur des pronostics grâce aux 34% de la LND (ligue amateure). Tout cela n’est que spéculations mais donne une indication sur les possibles futurs résultats des élections.
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