L’embellie de l’Inter à la loupe !

Par Cesco publié le 24 Jan 2017
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Inter

Qu’il semble loin le temps où l’Inter trainait son mal-être sous Franck De Boer. Qu’il semble loin le temps où l’Inter prenait des claques en pré-saison, lasse et sans envie. Place au renouveau ! Après le passage de Vecchi lors de la victoire face à Crotone et la défaite contre Southampton, l’Inter entame un nouveau cycle. Sauf que cette fois, l’instabilité chronique de l’institution emblématique n’a jamais parue aussi lointaine… elle aussi.

Le tourbillon sans fin

Si en façade, Mancini, puis la méthode De Boer ont pris l’essentiel des critiques des médias, les tifosi ne sont pas dupes. Comme d’habitude, l’entraineur est en première ligne et est souvent le fautif désigné d’office lors d’une mauvaise passe. Sauf qu’à l’Inter, rien ne se passe comme chez les autres et résumer les difficultés du club jusqu’à aujourd’hui à un module pas adapté ou une mauvaise connexion avec le coach est bien loin de la réalité. Sans retourner dans les méandres du passé, disons simplement que l’Inter a connu un tourbillon infini de changements au sein de son organigramme. Coachs, joueurs, staff, président et même propriétaire. Tout a changé, re-changé et la stabilité en a forcément pâti. Si Moratti ne pouvait plus amener de fonds, Erick Thohir l’a remplacé et a remis à flots les finances du club grâce à de nouveaux partenariats et une gestion intelligente s’opposant à la méthode passionnée de l’ex-Moratti. Deutsche Bank, Infront Sports, l’arrivée de Michael Bolingbroke dans la branche commerciale, celui qui a rapporté des millions à Manchester United lors du changement de sponsor (Chevrolet). En mai 2014, l’Indonésien convainc même Unicredit de lui financer 200 millions d’euros pour financer le plan de relance de l’Inter. Rien que pour la partie communication et médias, les estimations du « plan Thohir » emmèneraient les recettes au dessus des 90 millions après 2020. Cette gestion intelligente, beaucoup l’oublient. Car une Inter en miettes, n’aurait pas pu être revendue au Suning il y a encore 2 ou 3 ans.

inter infront

L’évolution attendue des recettes suite à l’accord avec Infront

Sous l’Indonésien, il y’a eu aussi Claire Lewis, une ancienne d’Apple qui s’est occupé de redorer le blason d’un marketing vieillissant au sein d’Appiano Gentile et qui n’a su prendre le tournant du modernisme. Son action de l’ombre a énormément joué sur la branche marketing du club. Sa mission terminée, Erick Thohir a passé la main aux investisseurs chinois du Suning à hauteur de 70% et ne devrait plus tarder à céder ses derniers 30% ainsi que sa place de président. De président, Thohir n’a plus que le titre car son influence diminue au fur et à mesure que les jours passent. Le coup de trop ? Le pressing pour faire venir De Boer au club alors que le Suning voulait poursuivre avec Mancini. L’échec de l’Hollandais sera retentissant, et depuis, E.T se fait discret et l’Inter va mieux sur le terrain. Un raccourci un poil réducteur mais ce n’est pas une coïncidence.

Une multiplicité de décideurs

Le retrait de Thohir n’est pas anodin à la meilleure santé sportive du club. Si les joueurs sont les essentiels acteurs sur le terrain, les actions en coulisses comptent autant et jouent un rôle fondamental dans l’aspect psychologique de tous les salariés du club. Lors de l’éviction de Mancini, un jeu de domination a éclaté au grand jour au sein du club. Trois clans se sont détachés. D’abord le Suning. Principal actionnaire du club, les Chinois ne sont pas vraiment présents dans un premier temps. Une gestion à distance, spécialité de Thohir au début et qui a entrainé une sorte de brouillard dans le processus décisionnaire. Qui décide ? Ausilio et Zanetti ? Thohir, le président ? Moratti le président d’honneur qui recommençait alors à prendre la parole dans les médias ? Le Suning, nouveaux propriétaires ? Jindong Zhang n’a pas aimé ce jeu de puissance et a envoyé son fils, Steven en Italie. Diplôme du MIT et manager commercial des affaires paternelles, il est l’homme parfait pour gérer le club. Depuis sa présence en terre milanaise, le climat s’est apaisé, Moratti ne sort plus dans les médias, et Thohir a « disparu ». Selon la règle du « celui qui décide, c’est celui qui paye », le Suning a posé sa main de fer sur le club et ce n’est pas une mauvaise chose.

Suning inter

L’oeil de Chine ne quitte plus l’Inter. Steven Zhang au stade. Un refrain habituel désormais (le 2ème en partant de la droite).

L’embellie sportive à l’ombre chinoise

Sur le pré, l’Inter a connu une vague d’instabilité de près de 6 ans. Passé le traditionnel refrain de la Champions League conquise par Mourinho et les 8 entraineurs qui lui ont succédé sans succès entre 2010 et 2016, la route arrive à Stefano Pioli. Un coach choisi par la direction sportive du club en accord avec les propriétaires. Depuis son arrivée, les joueurs revivent.

6v inter

Les 6 victoires consécutives de l’Inter en championnat, mieux que Mancini en 2015 (5).

Dans une interview accordée à la Gazzetta Dello Sport, le capitaine, Mauro Icardi le dit lui même : « Avec De Boer, les joueurs qui ne jouaient pas ne se sentaient pas intégrés et le vivaient vraiment mal. Avec Pioli, c’est une autre ambiance, il a un discours très positif et emmènent tous les joueurs dans son sillage. » Autrement dit, l’Inter aurait trouvé le coach qu’il lui faut. Après la victoire contre Palermo (1-0), le club a enchainé 8 victoires de rang toutes compétitions confondues et 6 en championnat. De quoi revenir en zone Europa League et de pouvoir légitimement penser à mieux. 8 victoires, soit une de plus que les 7 établies par Stramaccioni en 2012. Des victoires mais aussi du caractère. Que ce soit face à l’Udinese ou le Chievo, l’Inter a été menée et a su s’imposer en seconde période. Face au Palermo et à Sassuolo, l’Inter s’est déplacée sur un terrain difficile mais a su faire la différence (1-0 à chaque fois). Le club redevient conquérant à l’extérieur, domine à domicile et les joueurs clés commencent à montrer leur vrai niveau. De quoi augurer une deuxième partie de saison palpitante.




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Cesco

Rédacteur en Chef



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