Les enseignements d’Italie-Uruguay

Par Christophe Malcangi publié le 08 Juin 2017

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Il était temps pour Giampiero Ventura d’expérimenter un 4-2-4 face à un adversaire d’un calibre égal, ou supposé tel quel en match amical, et l’occasion fut idéal à Nice face à une nation réputée pour son efficacité et son grand sens de l’engagement. Finalement et en dépit des pronostics, le déroulement de la rencontre fut bien plus simple qu’il ne le semblait, avec des « visiteurs » recroquevillés et très peu impliqués… En recherchant beaucoup les combinaisons sur les couloirs avec un remuant Candreva, puis en multipliant les tentatives de transmissions dans les intervalles, la Squadra Azzurra a multiplié les échecs dans les trente derniers mètres avant de parvenir à faire la différence grâce aux mégardes de la défense uruguayenne. On retiendra un résultat propre et sans bavure, 3 à 0, même si les enseignements associés au niveau réel de la sélection sont à relativiser.

Les ténors au contrôle

Si la jeunesse a eu le droit à sa part du gâteau au cours de cette phase de préparation, nous pouvons aussi traiter de la réussite des plus « anciens » dans le module proposé par Giampiero Ventura. D’abord au milieu du terrain, où De Rossi, Marchisio puis son remplaçant Montolivo ont tranquillement maîtrisé leurs périmètres, sans être pressés davantage certes par les biancoceleste. Le milieu de terrain du Milan AC a recherché les filets à plusieurs reprises, et aurait pu s’offrir le pénalty du troisième but si le capitaine de l’AS Roma n’avait pas assumé la responsabilité de la tentative, l’histoire aurait pu être belle. Ensuite en défense, où la présence de Barzagli en tant que titulaire avec la Nazionale pourrait être l’une de ses dernières, en sachant que Bonucci et Chiellini restent les favoris naturels sur les papiers du sélectionneur, et que les espoirs tels que Caldara et Romagnoli rôdent pour s’offrir une place prochainement. Mais la performance fut bonne.

Parenthèse positive pour Donnarumma

Tranquillement installé sur le banc de touche en cette douce soirée, Gianluigi Buffon a pu assister avec confiance à la performance très sereine de Gigio Donnarumma, sûr de ses moyens et n’ayant pas eu à craindre davantage les tentatives adverses des Sud-Américains. Une sortie pleine de confiance face à Stuani après l’heure de jeu a affirmé sa position de gardien aventureux et téméraire, prêt à assurer la relève devant les buts dans un très proche avenir.

Quelques instructions en attaque

Il est intéressant de traiter de la percussion significative apportée par Stephan El Shaarawy, en contraste de celle fournie par son acolyte Lorenzo Insigne sur le couloir gauche de l’attaque azzurra. L’ailier napolitain fut en effet moins prompt à rechercher les buts de Muslera, et fut plus assigné à la transmission la dernière passe dans les diagonales, ponctué par un succès relatif sur le premier but italien. Dans cet état des choses, et dans le cadre de la dynamique tactique insufflée par Ventura, il serait plutôt envisageable de retrouver l’attaquant dans une position plus axiale dans le futur, c’est-à-dire dans une position en 9 et demi en association avec un véritable renard de surface.

Eder a une nouvelle fois confirmé être un buteur efficace pour l’Equipe d’Italie, et avec une régularité qui frôle la perfection. Placé à la limite du hors-jeu mais de manière tout à fait idéale après un service de Gabbiadini, l’avant-centre de l’Inter n’a certainement pas perdu sa place et reste un élément de choix pour la sélection. L’attaquant de 30 ans remplaçait Belotti, qui au terme d’une première mi-temps très correcte a influé sur le premier but contre-le-camp de Gimenez. Aucun doute que la concurrence est maintenue pour obtenir une place à la pointe de l’attaque italienne, mais la hiérarchie ne devrait pas être bouleversée.