DOSSIER : Euro 1968-Giacinto Facchetti, un capitaine victorieux mais chanceux (11/23)

Par Hugo Ledroit publié le 29 Mar 2021
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Chaque lundi jusqu’au début de l’Euro, Calciomio vous narre l’histoire de 23 joueurs qui, à leur manière, ont marqué les campagnes européennes de la Nazionale. Aujourd’hui retour sur la campagne européenne victorieuse et chanceuse de Giacinto Facchetti avec l’Italie à domicile lors de l’Euro 1968, le seul Championnat d’Europe des Nations remporté à ce jour par la Squadra Azzurra. 

L’apothéose à l’Inter, l’apocalypse avec la Nazionale

Durant les années 1960, Giacinto Facchetti est tout simplement le meilleur latéral en Europe. La légende de l’Inter est considérée à l’époque comme un joueur qui a révolutionné le poste de défenseur sur un côté. En plus de s’occuper de tâches défensives, Facchetti n’hésite pas à jouer au métronome et à monter pour participer aux actions offensives de son équipe, une grande nouveauté dans le football pour les contemporains. En plus d’impressionner les suiveurs de Calcio de par sa musculature impressionnante et son volume de jeu, Giacinto Facchetti éblouit la péninsule italienne de son palmarès impressionnant.

Joueur clé de l’Inter d’Hellenio Herrera, le défenseur italien remporte toutes les compétitions avec les Nerazzurri. L’Inter est à cette époque au sommet du football européen en remportant notamment deux fois la C1 en 1964 et en 1965 ainsi que deux fois la Coupe intercontinentale sans oublier les Scudetti et les Coppe d’Italia.

Malheureusement la réussite n’est pas la même avec la sélection italienne puisque Facchetti va subir le plus grand affront de l’histoire de la Nazionale en Coupe du monde. Nous sommes à l’été 1966 lors de la Coupe du monde en Angleterre lorsque l’Italie s’apprête à jouer un match de groupe décisif pour la qualification en quart de finale contre la réputée « modeste » équipe de Corée du Nord. Une grande erreur de la part des Italiens d’avoir pris de haut cet adversaire puisque l’équipe asiatique remporte la rencontre 1-0. La Corée du Nord se qualifie et élimine l’Italie provoquant un drame national.

Un Euro à domicile pour rattraper 1966

Quoi de mieux que de remporter un Euro à domicile pour laver l’affront nord-coréen ? C’est ce que souhaite la Nazionale qui se prépare à disputer une phase finale d’Euro 1968 à domicile. Les villes hôtes italiennes pour accueillir la compétition sont Florence, Rome et Naples. Le sélectionneur de l’époque Valcareggi compte impérativement gagner cet Euro à domicile pour se racheter de la dramatique aventure anglaise. Surtout que les clubs italiens dominent le football européen à l’époque avec quatre victoires en C1 durant les années 1960.

Le capitaine Giacinto Facchetti peut compter sur des coéquipiers talentueux pour aller chercher la graal européen tels que Rivera, Zoff ou encore Anastasi. Le tirage au sort des 1/2 finales réserve l’URSS pour l’Italie. Il s’agit d’une des meilleures équipes du monde puisque les Soviétiques ont remporté l’Euro en 1960 et ont fini en demi-finale du mondial 1966.

Facchetti envoie l’Italie en finale…au pile ou face

Comme attendu, les Italiens ont énormément de difficulté face aux Soviétiques. Le Stadio San Paolo de Naples est plein à craquer avec près de 70 000 spectateurs venus encourager la Nazionale. Les tifosi vont souffrir jusqu’au bout car les deux équipes n’arrivent pas à se départager après 90 minutes de jeu. Il faut jouer la prolongation qui elle non plus ne verra pas les deux équipes marquer.

C’est donc au pile ou face que les deux équipes vont devoir se départager pour savoir qui ira en finale car à l’époque la règle des tirs au but n’existait pas. Facchetti se retrouve face au capitaine de l’URSS et l’arbitre de la rencontre l’allemand Kurt Tschenscher pour un toast d’une grande importance inhabituelle. C’est le capitaine italien qui en sort vainqueur et qualifie involontairement l’Italie pour la finale de son Euro à domicile.

Giacinto Facchetti racontera plus tard : « Après la prolongation je suis allé à l’intérieur du stade dans une salle avec des officiels de chaque équipe, le capitaine soviétique et l’arbitre. Quand je suis ressorti victorieux de ce pile ou face, je suis entré sur la pelouse pour exulter avec les 70 000 tifosi. ». 

À lire ou à relire : DOSSIER – Les joueurs de la Nazionale qui ont marqué l’Euro

1. Euro 2000 – Toldo, le chef-d’œuvre contre les Pays-Bas

2. Euro 2016 – Pellè, l’illustre inconnu en Italie devenu protagoniste le temps d’un été

3. Euro 2008 – Gianluigi Buffon, le sauveur de la nation contre la Roumanie

4. Euro 2012 : l’apogée de Super Mario face à la Mannschaft

5. Euro 2012 : Cassano, le revenant

6. Euro 2012 – La masterclass d’Andrea Pirlo

7. Euro 1968 – Gigi Riva, le retour gagnant

8. Euro 2016 – Giaccherini, la cheville ouvrière de Conte

9. Euro 1996 – Zola, le maitre à jouer de Sacchi

10. Euro 1964 – Alberto Orlando, un quadruplé historique

 

 

 




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Hugo Ledroit



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