Evra-Sandro, le maître ne laisse pas sa place à l’élève

Par Matteo Pogliani publié le 26 Sep 2015

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Destins croisés

Patrice Evra est arrivé l’été dernier du côté de Turin, prêt à gagner une place de titulaire au détriment du ghanéen Asamoah. Ayant signé un bail de deux ans, cette arrivée était perçue comme une retraite tranquille pour l’international français. Son concurrent étant blessé quasiment toute la saison, Evra a tenu la baraque avec brio, ponctuée par des prestations très convaincantes dans les matchs décisifs et confirmant qu’on peut avoir une seconde jeunesse du côté de Vinovo. Oui mais voilà, les dirigeants turinois ont estimé qu’il était temps d’investir au poste de latéral gauche et après de longues semaines de discussions, c’est finalement le Brésilien Alex Sandro qui débarque à Vinovo pour la somme de 26 millions d’euros. Avec un tel montant, le message est clair : Sandro arrive pour prendre la place de titulaire, et ce pour les cinq prochaines années. C’était sans compter sur la confiance de Pat’ et d’un Allegri qui a l’habitude d’intégrer les nouveaux avec parcimonie dans un onze titulaire afin de ne pas brusquer le schéma tactique en place. C’est donc tout bonnement que l’on se dirige vers une saison où les deux joueurs vont s’alterner au poste de latéral mais comment cela va-t-il se traduire ?

Expérience versus fougue, avantage expérience

Avec les débuts poussifs de l’équipe turinoise, on ne se préoccupe pas forcément du poste de latéral qui pour le moment ne pose pas beaucoup de soucis au coach toscan. En effet, les deux latéraux réussissent plutôt bien leurs débuts de saison, chacun à sa façon. Le fFançais fait parler son expérience, son sens du placement et de l’anticipation, qui ont en particulier anesthésié Nasri et Sagna lors de la confrontation européenne contre City. Seul bémol : cette expulsion face à la Roma, dans un match sans pour toute l’équipe bianconera. Le Brésilien, lui, est bien moins rigoureux défensivement et un travail important doit être fait sur son sens du placement. Mais à côté, il est doté de qualités physiques lui permettant de couvrir le flanc gauche tel un coureur marathonien. Quelques réglages techniques doivent être faits certes, mais les promesses sont bien là. Les deux pouvant évoluer dans une défense à 3 ou à 4, Allegri n’a plus qu’à choisir. La tendance actuelle semble être celle d’aligner Pat’ contre les grosses écuries et utiliser la fougue de Sandro pour tenter de déstabiliser les défenses italiennes difficiles à contourner. Pour le moment, Evra tient encore la corde dans ce duel, comme le traduisent ses titularisations face à la Roma, à City et au Genoa. L’idée est celle de faire grandir Alex Sandro aux côtés d’Evra pour avoir un joueur extrêmement complet pour les saisons à venir. Le faire évoluer notamment à domicile lui permet aussi de se surpasser pour faire belle figure devant ses supporters. Mais pour le moment, l’élève n’a pas encore dépassé le maître.