L’exil russe réussi de Massimo Carrera

Par Boris Abbate publié le 25 Nov 2016
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carrera

1er Janvier 2011 : sur l’autoroute qui relie Milan à Venise, Massimo Carrera regagne le domicile familial en compagnie de sa femme et de sa fille, après avoir fêté la nouvelle année. Au loin, une voiture accidentée traine encore sur la chaussée. Le bolide de l’ancien joueur de la Juventus et de l’Atalanta ne peut l’éviter et ôte la vie des deux jeunes adolescentes alors présentes à bord. Un terrible carambolage et un tournant dans la vie du natif de Sesto San Giovanni, car l’affaire ira même trainer jusqu’en justice. C’est depuis ce jour là que le destin semble vouloir « jouer » avec Carrera. Alors, forcément, il fallait bien qu’il joue une fois en sa faveur.

Une arrivée rocambolesque

Après l’Euro, Conte et son staff rejoignent l’Angleterre et Chelsea, mais l’actuel coach du Spartak Moscou ne sera pas du voyage. L’entraineur pugliese doit emmener un staff réduit à Londres, car il se voit obligé de coopérer sur place avec les anciens membres du staff des Blues. Loin de la team Conte, Carrera trouve toutefois refuge à Moscou où Dmitri Alenitchev (ancien joueur de l’AS Roma) le convainc de rejoindre son staff. Ironie du sort, dès le début de saison, ce même Alenitchev démissionne quelques heures après l’élimination du club en barrages de l’Europa League.

Alors sans entraineur, le Spartak Moscou espère enrôler Kurban Berdyev (ancien entraineur du FC Rostov) pour palier au départ. Tout est fait, mais le « sorcier turkmène » s’embrouille avec le propriétaire du club à la dernière minute et ne viendra plus. Le temps presse et Carrera est finalement officialisé à la tête du Spartak au mois d’Aout. Une série d’événements inattendus qui le place enfin au premier plan. L’ancien turinois ne se laisse pas impressionner pour autant et ses débuts frôlent même la perfection.

Leader après 14 journées

En tête du championnat après 14 rencontres, l’équipe de Carrera réalise un début de saison exceptionnel. Avec ses 11 victoires, les Moscovites dépassent même le champion en titre, le Zénith, de 3 points. Considéré comme le club le plus populaire du pays, Carrera a redonné de l’espoir à tout un peuple. Car il est important de souligner que le club blanc et rouge n’a plus connu le titre depuis plus de 15 ans ! Alors imaginez un peu l’engouement autour de l’Otkrytie Arena, un des stades les plus « chaud » du pays. Par ailleurs, afin d’accentuer un peu plus le feeling avec les supporters, l’Italien est allé remporter le derby de la capitale, contre le CSKA avec une belle victoire 3 buts à 1.

S’il avait l’habitude des défenses à 3 avec la Juventus et la NazionaleCarrera opte cependant pour une défense à 4, avec un certain Salvatore Bochetti, principal relai du coach sur le terrain. De plus en plus à l’aise dans son nouveau rôle, Carrera n’hésite plus à s’agiter devant son banc, à la manière d’un Conte. Amis de longue date, ils ont une chose importante en commun : la Juventus. Arrivés tous les deux à Turin en 1991, ils feront une bonne partie de leur carrière ensemble. Tout deux modèles de l’éducation juventina et de cette « culture de la gagne », Carrera tente d’imiter son « mentor » Conte depuis la Russie. Lancé à pleine vitesse vers un titre historique, l’ancien latéral pourrait rapidement s’imposer comme l’un des nouveaux hommes fort dans le panorama des entraineurs européens, et prouver par la même occasion, qu’il peut briller sans l’actuel coach de Chelsea.




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Boris Abbate

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