Faut-il vendre Bonucci ?

Par Leo Carta publié le 02 Nov 2016

Crédits

Bonucci-Juventus

La Juventus est, depuis son retour en Serie A, en constante évolution. Et si certains paris se sont avérés manqués, celui de Bonucci reste l’un des plus réussis malgré des débuts compliqués. Car, si ses premières prestations bianconere sous la houlette de Del Neri se sont révélées loupées, son repositionnement au centre d’une défense à 3 par Antonio Conte lui a fait prendre une nouvelle dimension. Mais ce qui était l’une des plus belles trouvailles turinoise est aussi devenu peu à peu l’un de ses plus grands traquenards. Car s’il y a bien un poste immuable dans le système de jeu juventino, et donc par extension azzurro, c’est celui de Bonucci. Irremplaçable à son poste, il semble surtout inadaptable à une autre position.

Oui, vendez le !

Et c’est bien ce qui pose problème. Dans des équipes qui veulent toujours plus varier leur style de jeu, Bonu apparaît comme une contrainte plutôt qu’une solution. D’une part, son jeu dans une défense à quatre est bridé et le prive d’une liberté d’action certaine. Une liberté qui lui permet, dans une charnière à trois, avec deux garde-fous à ses côtés, de tenter des choses, de relancer proprement et intelligemment mais surtout : de défendre autrement. Car une défense à 3 est beaucoup moins active qu’une défense à 4. Les points de rupture sont moindres et tout se joue dans la bonne interprétation tactique et une bonne mobilité. Deux points dans lesquels Leo excelle.

Forte d’un secteur défensif blindé, composé des tauliers Chiellini, Barzagli, Benatia comme du jeune Rugani, la Juventus peut faire tourner tranquillement et envisager, sans mal, une vente de Bonucci. Premièrement car il s’agit là d’un joueur qui vaut son pesant d’or et que le club peut en tirer une belle somme. Puis, car le marché des défenseurs centraux est relativement fertile et, surtout, d’une grande qualité. En effet, nombre de joueurs d’expérience sont en fin de contrat : Thiago Silva, que l’on rapproche ces derniers temps du club, ou encore Pepe. Un profil que la Juve adore cueillir. Une vente de Bonucci ne serait donc pas synonyme de perte fatale en compétitivité mais pourrait permettre au club de récupérer de l’argent utile pour renforcer un autre secteur. Il paraît qu’un milieu de terrain italien se sent mal à Paris, non ?

Non, gardez le !

Malgré ses jeunes années nerazzurre, Bonu est juventino et ne s’en cache pas. Il reste d’ailleurs, à ce jour, l’un des principaux prétendants au brassard de capitaine que laissera vacant Gigi Buffon. Véritable point de rotation et leader sur le terrain, il n’hésite jamais à suivre son équipe en Curva en plein milieu des tifosi. Et l’attachement au club est l’une des valeurs premières que l’on cultive à la Juventus. Rares sont les champions au cœur bianconero poussés vers la sortie. Reste à savoir quel type de champion est Bonucci. A 29 ans, l’un des meilleurs défenseurs de sa génération, est attendu au tournant. S’il a déjà expérimenté avec régularité, et non sans succès, ce poste de central lors de la première saison d’Allegri, il reste que ce changement lui demande une adaptation plus sérieuse. Nul doute que la force de l’âge et l’expérience lui permettront de passer ce cap sans difficulté. Un poste qu’il interprétera à sa façon. Avec classe, grinta et vista.