Florenzi, sa polyvalence comme casse-tête ?

Par Matteo Pogliani publié le 03 Mar 2016

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Polyvalence. Voilà l’un des nombreux adjectifs qui caractérisent Florenzi et sa capacité à se fondre dans l’effectif de la Roma. Et surtout, voilà une qualité qui devrait l’emmener en France en juin prochain avec la Nazionale d’Antonio Conte. L’entraîneur italien adore les couteaux suisse et nul doute que, sans blessures d’ici là, Alessandro sera du voyage pour l’Euro 2016.

Plutôt comme latéral droit ?

Réel atout d’une équipe, la polyvalence d’un joueur questionne aussi sur l’utilisation de celui-ci dans le schéma tactique du coach en place. À la Roma, avec un Maicon à bout de souffle (et blessé par intermittence) et un Torosidis trop juste, la réadaptation de Florenzi au poste de latéral droit a été l’une des bonnes idées de Garcia dans un premier temps et de Spalletti aujourd’hui. Si son envie et sa propension à jouer de l’avant font de lui un latéral droit intéressant offensivement, quelques doutes persistent sur ses placements et déplacements défensifs. À l’image de son but incroyable face au Barça en Champions League ou encore de sa justesse technique pour effectuer des centres de qualité, Conte peut compter sur lui pour venir dédoubler sur le côté droit et créer le surnombre. Reste que le premier vrai travail d’un latéral est celui de bien défendre, de bien s’aligner avec ses défenseurs centraux et de ne pas tomber dans le piège d’ailiers habiles techniquement. Avec sa très bonne saison à ce poste, être le latéral droit de la Nazionale pourrait devenir plus qu’une option. Avec un Darmian tout juste rentré de blessure, un De Sciglio qui ne confirme pas, le seul Abate, qui connait un regain de forme intéressant depuis début 2016 semble être une seconde option valable à Alessandro sur le côté droit outre le Mancunien. A voir si Conte va tenter le jeune romain à ce poste lors des prochains matchs amicaux et s’il estime que les semaines de préparation précédent le début de l’Euro seront suffisantes pour que Florenzi se mette au diapason d’une défense centrale qui sera probablement composée de la BBC turinoise.

Ou comme ailier ou relayeur ?

Mais le poste de naissance et de prédilection d’Alessandro reste celui d’ailier droit voire de relayeur au milieu de terrain. Deux postes qu’il a occupé lors de ses dernières saisons avec la Louve et avec la Squadra Azzurra. Comme ailier, Florenzi peut faire la différence lui qui peut à la fois assurer la phase offensive avec une percussion et un sens du but développés et la phase défensive en soutien du latéral droit. Si bien que peut-être, si Conte venait à proposer le même 3-5-2 qu’il avait à la Vieille Dame, il trouverait une place de prédilection à droite dans le milieu de terrain, mi-latéral et mi-ailier. De par son importante activité et son intelligence dans le jeu, le poste de relayeur au milieu de terrain lui sied aussi parfaitement. Capable à la fois d’intercepter les offensives adverses, et de faire des appels de balle tranchants lorsque l’équipe attaque, il interprète aussi parfaitement ce rôle de fusible indispensable pour tout milieu moderne. C’est donc cette polyvalence qui séduit étant donné que son rendement reste intacte à ces trois postes. Le problème est que ces postes sont convoités par des joueurs qui y auront évolué toute la saison dans leurs clubs respectifs, ce qui pourrait donc inciter Antonio Conte à leur faire confiance plutôt qu’à Florenzi. Le sélectionneur italien pourrait aussi privilégier un latéral droit de métier plutôt qu’une réadaptation du joueur de la Roma. Et donc ? Florenzi deviendrait un joker, certes de luxe, mais sa polyvalence risque bel et bien de le desservir et de devenir un vrai casse-tête pour le sélectionneur italien.