La folle histoire du championnat romain de guerre

Par Louis De Brondeau publié le 03 Déc 2016
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L'équipe de la Lazio, vainqueur de la première édition du Championnat romain de guerre

Benito Mussolini, fraichement destitué par le Roi Victor-Emmanuel III et libéré de sa résidence surveillée par un commando SS crée la République de Salo en septembre 1943, un état fasciste qui s’étend de la frontière suisse jusqu’au Nord de Naples. Pour satisfaire une population fatiguée par les longues années de guerre et de plus en plus sceptique à l’égard du Duce, la fédération de football annonce la reprise du championnat, le 27 novembre 1943, 7 mois aprés l’arrêt de la Serie A par la guerre. Ce championnat de la Haute-Italie de son nom officel, prend une toute nouvelle forme.

Un championnat éphémère

Ainsi est créé le Campionato romana di guerra (ou Championnat romain de guerre), qui regroupe les clubs survivants de la région du Latium. Dix clubs participent à ce championnat : deux anciens de Serie A, l’AS Roma et la Lazio, un ancien de Serie B le GS M.A.T.E.R, quatre anciens de Serie C, l’AS Alba, la SS Avia, l’AS Tirrenia et le G.S. 1º Corpo Vigili del Fuoco (le club des pompiers de la ville de Rome) et enfin trois anciens de Prima Divisione (la 4e division de l’époque), l’AS Trastevere, la SS Juventus et le G.S. Elettronica.

Ce championnat romain, édition 1943-1944 a une forme traditionnelle, une poule unique et des clubs qui se rencontrent deux fois. La notion d’extérieur et de domicile n’existe pas vraiment puisque que chaque club ne possède pas son stade. Seuls 4 terrains sont utilisés lors de cette édition du championnat : le Stadio della Rondinella, Motovelodromo Appio, le champ Montesacro et le champ Apollodoro. Le stadio Nazionale del PNF, construit par Mussolini à l’occasion la Coupe du Monde 1934 est d’abord utilisé avant d’être réquisitionné comme avant-poste par l’armée italienne.

Le championnat débute donc le 4 décembre par un match entre la S.S. Avia et le G.S. 1º Corpo Vigili del Fuoco qui se termine sur le score de 2-0 pour l’Avia. Le premier but de ce championnat éphémère est marqué par l’Italien Elio Banchi à la 32ème minute. Les deux clubs historiques de la capitale, la Roma et la Lazio, dominent ce championnat de la tête et des épaules et finissent la saison invaincus. Ce sont les Biancocelesti qui remporteront la mise d’un petit point.

Quand la guerre s’en mêle

Mais le football est rattrapé par les événements et les clubs du Latium ne peuvent participer à la suite du championnat de la Haute-Italie. En effet entre temps les Alliés ont enfin brisé la résistance du Monte Cassino, dernier rempart de la Rome fasciste et déferlent sur la ville éternelle qui est prise en mai. La fédération du Latium organise alors des play-offs indépendants entre les quatre premiers clubs de la saison régulière. La Roma, victorieuse de la SS. Tirrenia remporte cette mini-compétition face au GS M.A.T.E.R, vainqueur de la Lazio en demi-finale, sur le score de 4-0.

L’année suivante, en janvier 1944, alors que les Alliés sont à la poursuite des dernières forces fascistes et nazies de la péninsule, la fédération du Latium relance le championnat romain de guerre. 8 formations seulement et des nouveaux venus comme le club Italia Liberia et l’Ala Italia. La Roma, qui ne comptait pas encore Francesco Totti dans ses rangs, prend sa revanche et remporte la deuxième et dernière édition avec 4 points d’avance sur la Lazio. Les stars de l’époque sont l’Italien Amadeo Amadei (meilleur buteur du championnat 1944-1945), l’Allemand Engelbert Koenig ou encore Umberto Lombardini (21 buts lors de la 1ère édition). La Serie A reviendra ensuite effaçant des tablettes ce championnat oublié de l’histoire.




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Louis De Brondeau

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