Gagliardini, Kessie, loins des yeux loins du coeur

Par Cesco publié le 05 Jan 2018
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Véritable casse tête de Spalletti, le milieu de terrain de l’Inter est loin d’être une évidence. Les problèmes de Joao Mario, la nonchalance de Brozovic étaient déjà deux soucis de trop, mais voilà qu’à ceux ci s’ajoutent maintenant l’inconnue Roberto Gagliardini. Et l’inconnue se situe au niveau de son apport sur le pré. Si les prédispositions montrées à Bergame lors de sa formation et de son aventure à l’Atalanta en 2016 n’ont pas à être remises en cause, il n’empêche que le mètre 92 du milieu de terrain international depuis l’année dernière, peine à exprimer son talent que ce soit sous l’intermède Pioli en fin de saison passée, qu’avec le docteur Spalletti, venu au chevet de la Beneamata cet été.

Critiqués au premier regard

Il est vrai qu’en partant du simple regard du terrain, le cas Gagliardini crispe plus qu’il ne stimule les tifosi, et c’est en premier lieu en raison de son gabarit. Grand et longiligne, il a ces airs de faux lent qui peuvent agacer mais bénéficie d’un impact physique et d’une anticipation hors normes. Cependant, ce qui pourrait au premier abord être un atout s’est transformé à l’Inter en défaut et Roberto n’y est pas pour grand chose. Dernier couac en date pour lui, sa prestation au cours du derby de Coppa Italia face au Milan AC où il a perdu la coquette et dérangeante somme de 21 ballons face au rival ce qui a permis la domination des Rossoneri en seconde mi-temps et de son ancien coéquipier, Kessie. Destins croisés ou non, c’est de ce deuxième individu que dépendaient essentiellement les performances de Gagliardini à l’Atalanta. Et inversement.

Kessie, c’est la révélation de l’année dernière, également à l’Atalanta. Véritable bourreau physique et travailleur de l’ombre, il a gagné ses galons en même temps que sa réputation dans le schéma de Gasperini aux côtés de Gagliardini. Depuis son départ dans le Milan AC new look monté de toutes pièces par les investisseurs chinois, ce dernier, comme son ancien coéquipier n’est plus que l’ombre de lui même. Mauvais choix, lenteur et passes ratées, les tifosi rossoneri en restent encore sans voix. Ici aussi, les capacités et le talent du joueur ne sont pas remis en cause, mais il faut regarder ce, ou plutôt, ceux qui les entourent.

L’environnement adéquat n’y est pas

Gagliardini comme Kessie, sont deux éléments qui ont besoin l’un l’autre pour exister pleinement, ou en tout cas, il leur faut un profil similaire. A l’Inter, le profil de Kessie n’existe pas et à Milan, celui de Gagliardini non plus. C’est aussi simple que cela. Du côté de l’Atalanta, Gagliardini était ce joueur qui se permettait de jouer plus haut, d’apporter le surnombre pour gratter des ballons précieux dans la moitié de terrain adverse pour relancer des attaques et pour tirer de loin. Une situation qui n’arrive presque plus à l’Inter tant les caractéristiques des milieux sont différentes. Il n’y a pas de Kessie pour courir et effectuer les replis nécessaires en cas de contre, Gagliardini doit alors être plus prudent, se contentant de récupérations et de relances courtes dans un schéma qui le place plus en retrait (4-2-3-1). Chiffres à l’appui, à l’Atalanta, il tirait en moyenne 2 fois par match contre 0,5 fois à l’Inter. Révélateur. Peu habitué aux relances longues pour les attaquants, le milieu italien peine à développer ce panel dans sa palette technique et les balles en cloche hasardeuses qu’il distribue parfois peuvent en témoigner.

Pour Kessie, le constat est donc similaire, le Milan AC joue sans véritable numéro 10 dans le 4-3-3 ou le 3-5-2 (qui semble abandonné) et n’a pas ce milieu casseur de ligne et au pressing constant que pouvait être Gagliardini à l’Atalanta. Calhanoglu ne montre que peu de choses et le jeu semble être trop statique pour que ce dernier parvienne à exploiter l’étendue de ses possibilités. Idem pour Bonaventura qui souffre de la dépendance du jeu milanais sur les ailes. Enfin, les cas Montolivo, Locatelli ou Biglia se semblent pas aujourd’hui être prêts à revêtir l’étiquette d’homme à tout faire dans un milieu qui en manque cruellement.

Quelles solutions ?

Pour les deux joueurs, il faudrait une recrue au milieu dans chacune des équipes afin que ces derniers puissent de nouveau faire voir leurs qualités. A l’Inter, c’est ce fameux milieu (pas forcément numéro 10) essuie glace que pourrait être Ramires, l’ancien de Chelsea désormais au Jiangsu. Un joueur box to box à l’anglaise que Spalletti aimerait beaucoup associer à Vecino et/ou Gagliardini et qui rendrait le jeu de l’Inter plus percutant et dynamique. Au Milan AC, c’est exactement le même profil qu’il faudrait afin d’améliorer le rendement de Kessie qui alors pourrait venir apporter le surnombre efficacement sans pour autant avoir les clés d’un jeu qu’il ne sait maîtriser. Le temps est désormais un élément à prendre en compte dans cette fenêtre de mercato hivernal où les deux clubs devront travailler pour obtenir les éléments qu’ils désirent. Au vu des situations des deux clubs, il semblerait plus facile pour l’Inter d’acquérir un ou deux joueurs. Pour le Milan AC, il faudra travailler sur les personnalités de chacun, tant le mercato hivernal ne devrait pas voir le club aux 7 Champions League faire de folies.




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