Giampiero, l’avventura azzurra

Par Leo Carta publié le 08 Juin 2016
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Un accomplissement justifié

Ventura n’a jamais été à la tête d’un mastodonte. Amoureux du terroir, il n’a mené que des provinciale ou des équipes de milieu de tableau. Le genre d’équipe avec lesquelles l’exploit reste la seule victoire. Des aventures, des défis qui l’ont animé lui et son football. Le voici donc à présent à la tête de la Nazionale. Sa Nazionale. Le rêve de tout technicien transalpin qui se respecte (sauf celui de Capello qui lui aura décidément préféré la Russie et l’Angleterre…). Et cette promotion est loin d’être déméritée. Homme de club, Giampiero Ventura a depuis longtemps l’âme d’un sélectionneur. L’expérience accumulée en Serie A et son amour des jeunes pousses en justifie son ascension. L’accomplissement d’une carrière pour un entraîneur qui aura connu de nombreux clubs et su réaliser quelques jolis tours de magie (sortir Cerci de son haut de forme comme un lapin puis le vendre 18 millions, ça reste très fort). Dans une Squadra en pleine crise générationnelle, son arrivée fera du bien. Car Ventura est de ceux qui aime bousculer les cadres, n’hésitant jamais à miser sur un jeune et le lancer titulaire. Nombreux sont d’ailleurs les jeunes espoirs italiens d’aujourd’hui à être passés par ses griffes : Zappacosta, Baselli, Benassi, Belotti… Un engouement pour la jeune génération qui rassure et qui laisse présager l’arrivée d’une toute nouvelle Nazionale. Bien loin des sergents fidèles, mais sans futur, qui hantent la sélection.

Une continuité rassurante

Les idées, dans la planète football, ne font pas tout. D’autant plus quand ce monde présente la fâcheuse tendance à tout effacer d’un revers de main. Un coup sec, rapide et facile. En effet, en un battement de cils les héros peuvent devenir zéros et les épopées se transformer en drames. Une seule seconde suffit. Aujourd’hui on ne laisse plus le temps aux idées, on ne veut que du résultat. Alors oui, peut-être que dans le football il ne vaut mieux pas avoir d’idées. Sauf que Ventura, désormais ex-deuxième plus vieil entraîneur de Serie A, en a des idées. Son football n’est pas qu’une suite de schémas ou de combinaisons de mouvement. Non. Le foot de Ventura parle avant tout d’hommes et de concepts. C’est un football positif, qui milite pour une libre circulation du ballon et un abordage hargneux de la surface adverse. Une philosophie du football qui doit être menée avec force et courage, envers et contre tous. Il avait fait de son Torino (il y est resté 5 saisons) un os. Une équipe qui tournait bien et posait, surtout, de sérieux problèmes à toutes les grandes écuries qu’il rencontrait. Une caractéristique qui le rapproche de l’actuel sélectionneur italien. Preuve, s’il en faut, que la transition se fera sans problème. Car Ventura arrive dans une équipe travaillée, façonnée par la main de Conte. Et si l’effectif a relativement bougé en deux ans, les éléments fixes s’affirmant un peu plus à l’Euro lui permettront d’adapter sa philosophie. Des idées qui se rapprochent clairement de celles de Conte. Avec comme point de départ le 3-5-2. Un schéma solide, vu et revu. Gravé à même les os de tous les joueurs italiens. Une caractéristique, une de plus, qui a permis à monsieur Ventura de battre la concurrence aiguisée de Vincenzo Montella, Roberto Donadoni ou encore Gianni De Biasi. Ne reste plus qu’à attendre. L’avenir est sien.




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Leo Carta

Rédacteur Juventus



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