Guide de la saison 2015-2016 : Fiorentina
L’OBJECTIF DE LA SAISON : SOIGNER LA TRANSITION
Abonnée à la quatrième place depuis trois ans, la Viola et ses tifosi aspirent sans doute à viser plus haut pour l’exercice à suivre. Pourtant, si l’ambition est légitime, il paraît bien difficile de situer clairement les objectifs florentins tant les changements furent important à l’intersaison. Nouveau coach, nouveau système de jeu, effectif considérablement renouvelé. Les incertitudes sont fort nombreuses et il ne serait pas étonnant que le projet sportif de Paulo Sousa mette du temps à se mettre en place. Mis en perspective avec le recrutement ambitieux des autres cylindrées du haut de tableau, ce constat pousse donc plutôt à la prudence, et se maintenir dans les places européennes tout en honorant les Coupes comme l’an passé semble être une ambition plus raisonnable.
LE MERCATO
Arrivées : Kalinic (acheté au Dnipro), Gilberto (acheté à Botafogo), Mario Suarez (acheté à l’Atletico Madrid), Baez (acheté à la Juventud de las Piedras), Joan Verdù (fc. Bani Yas), Sepe (prêté par le Napoli), Blaszczykowski (prêté par le Borussia Dortmund), Astori (prêté par Cagliari), Vecino (rentré d’Empoli), Roncaglia (rentré du Genoa)
Départs : Joaquin (vendu au Betis), Savic (vendu à l’Atletico Madrid), Rosati (vendu à Perugia), Basanta (prêté à Monterrey), Mario Gomez (prêté au Besiktas), Bagadur (prêté à la Virtus Lanciano), Aquilani (fc. Sporting Portugal), David Pizarro (fc. Santiago Wanderers), Juan Manuel Vargas (fc. Betis), Lazzari (fc. Carpi), Neto (fc. Juventus), El Hamdaoui (fin de contrat), Diamanti & Gilardino (rentrés au Guangzhou Evergrande), Rosi (rentré au Genoa), Cristiano Lupatelli (Retraite)
Autres opérations : De Silvestri (fin de copropriété en faveur de la Sampdoria), Brillante (rentré d’Empoli et prêté à Como), Camporese (rentré de Bari et vendu à Empoli), Bittante (rentré d’Avellino et vendu à Empoli), Piccini (vendu au Betis), Acosty (rentré de Modena et vendu à Latina), Hegazy (rupture de contrat et retour à Perugia)
Contrairement à l’été passé où les Florentins avaient réalisé un mercato que l’on pourrait qualifier « d’appoint », cette intersaison a elle servi à un ample renouvellement d’effectif. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’est effectué dans la douleur. Comme de coutume ces dernières années, la Viola a du affronter et gérer plusieurs cas quelque peu rocambolesques, des hésitations de Montella à l’affaire Mohamed Salah en passant par le sens du timing particulièrement embarrassant de Joaquin. De quoi pimenter allègrement une campagne de transfert globalement impactée par la volonté des frères Della Valle de rester en conformité avec le Fair Play Financier et dont le leitmotiv fut notamment la réduction de la masse salariale. Conséquences : pas d’investissement majeurs et des économies liées au départ de certains cadres de Montella (Savic, Pizarro, Aquilani, Joaquin) qui ont été réinvesties avec parcimonie par Daniele Pradè et ses collaborateurs. Avec les expérimentés Suarez, Astori et Blaszczykowski associés à des jeunes en devenir, la Viola a donc réalisé un mercato plutôt cohérent mais qui manque quand même d’un poil d’ambition, notamment au regard de ce qu’on pu réaliser globalement les gros du championnat.
LA RECRUE PHARE : JAKUB BLASZCZYKOWSKI
Si Mario Suarez, Kalinic ou Astori apparaissent comme des recrues de choix, le pari « Kuba » pourrait lui se révéler comme le plus intéressant. Sous réserve qu’il puisse disposer de l’intégralité de ses moyens physiques, l’international polonais de 29 ans reste une référence expérimentée et efficace, régulièrement titulaire dans le Borussia Dortmund de Jurgen Klopp vice-champion d’Europe (253 matchs, 32 buts et 52 passes en Rhénanie) avant que son genou ne commence à lui jouer des tours. En outre, la formule du prêt avec option d’achat (fixée à 6 millions d’euros) limite les risques pour la Viola et offre au joueur une belle occasion de se relancer. Un bon deal gagnant-gagnant.
LA RECRUE FARCE : JAIME BAEZ
Au rayon des jeunes espoirs sud-américains inconnus du grand public, la Viola avait tenté Octavio l’an passé. Sans grand succès. Cette année, Daniele Pradè s’est rabattu sur Jaime Baez, jeune attaquant uruguayen de la Juventud de las Piedras (Sixième de la dernière édition de la Primera Division). S’il a plus de référence de son alter ego carioca, notamment dans les sélections de jeunes, le néo attaquant viola devra lui aussi affronter la concurrence et également d’éventuelles difficultés d’adaptation. On ne peut donc que lui souhaiter de ne pas connaître le même sort que le Brésilien.
L’EFFECTIF
Parti comme remplaçant de Neto l’an passé, Ciprian Tatarusanu commence cette fois ci la saison dans la peau de gardien titulaire. Toutefois, la hiérarchie ne semble pas complètement figée et Paulo Sousa pourrait bien faire confiance au jeune Luigi Sepe en cas de contre-performance de son aîné roumain. Enfin, le sympathique Cristiano Lupatelli désormais à la retraite, c’est Lezzerini qui occupera la place de troisième gardien.
Devant eux, les gardiens florentins auront à guider une défense remodelée dans les grandes largeurs. Stefan Savic désormais parti faire apprécier sa science de la mandale du côté de Madrid, l’arrière garde florentine s’articulera autour d’une charnière nouvelle, composée du taulier Gonzalo Rodriguez et de la recrue Davide Astori. Un duo à première vue complémentaire et prometteur qui devra néanmoins rapidement trouver ses automatismes. Pour dépanner en cas de pépin ou de passage à une défense à trois, on retrouve ensuite non sans émotion l’esthète Facundo Roncaglia ainsi que Tomovic, toujours prêts à dépanner sur le côté droit. La polyvalence est aussi au goût du jour à gauche où Marcos Alonso est capable de s’employer en défense centrale mais continuera certainement à partager son couloir avec Manuel Pasqual et ses onze saisons florentines. Enfin, le jeune brésilien Gilberto offre un profil bien plus offensif pour le poste de latéral droit, et devrait aussi pouvoir postuler à une place plus avancée.
Un cran plus haut, le milieu de terrain aura lui de nouveau un fort accent ibérique. Dans les schémas de Sousa, Borja Valero et Mario Suarez, déjà associés ensemble au temps du Real Majorque devraient partager la plupart du temps de jeu avec le métronome Badelj et le fougueux Vecino. Quatre joueurs de qualité aux profils différents qui offrent diverses possibilités d’association en fonction du contexte et de l’adversaire. Rentré de La Spezia, Marko Bakic ne semble pas quant à lui rentrer dans les plans du Portugais. Ensuite, on retrouve Mati Fernandez et l’ancien joueur de l’Espanyol Joan Verdu tout deux capables d’occuper le poste de trequartista en compagnie d’Ilicic. Totalement métamorphosé depuis le printemps, le Slovène peut aussi éventuellement évoluer plus haut sur un côté ou au poste de faux 9.
Enfin, le secteur offensif a lui aussi été retouché. Exit Mario Gomez, la pointe de l’attaque sera partagée entre Babacar et le Croate Kalinic arrivé du Dnipro, ainsi que Giuseppe Rossi qui fait son retour après une année à soigner son genou. L’international azzurro pourrait occuper dans un premier temps le rôle d’un joker de luxe avec une position assez libre sur le terrain, mais aussi et surtout une gestion minutieuse de son temps de jeu. Sur les côtés, Bernardeschi étrennera son numéro 10 et son talent en compagnie de Blaszczykowski et Rebic, alors que Baez semble partir avec un temps de retard. Moins de nom ronflants donc, mais tout de même un joli mix entre expérience et jeunesse, et là encore des profils différents et polyvalents.
L’ENTRAÎNEUR : PAULO SOUSA
Quand ils débarquent à Florence à la suite du licenciement de Vincenzo Montella, Paulo Sousa et son passé juventino ne jouissent pas pour ainsi dire d’une côte de popularité au beau fixe sur les bords de l’Arno. Pourtant en l’espace d’une pré-saison enthousiasmante, le Portugais a rassuré nombre de tifosi sceptiques. Une belle gueule, du charisme, et des idées claires, l’ancien mister du FC Bâle a réussi à relancer une dynamique qui commençait à s’essouffler. Dans les faits, fini le milieu à trois et la culte de la possession. Sousa privilégie le 4-2-3-1 et le 3-4-3 beaucoup plus verticaux, en mettant notamment l’accent sur l’intensité et le pressing haut. Des préceptes dont l’application en compétition a donné des résultats très différents lors des deux premières journées de Serie A, deux matchs qui seront à n’en pas douter une bonne base de travail pour repartir après la trêve.
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