Insigne peut-il devenir une bandiera?

Par Rémi Falvo publié le 30 Juin 2017
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Le poids du numéro 10

Lors d’une récente interview, un journaliste demande à Lorenzo Insigne s’il envisage d’endosser un jour le fameux numéro 10. Et l’actuel numéro 24 répond: « Je suis bien avec le 24, pas que le 10 me fasse peur, mais c’est celui de Maradona. Mais j’espère qu’un jour, je pourrai le porter. »Autrement dit, Insigne place indirectement qu’il veut devenir ce qu’a été Maradaona pour Naples: une idole. Car pouvoir porter le numéro 10 azzurro, c’est une récompense qu’il ne pourra obtenir qu’après avoir fait quelque chose de grand pour son club, à force de sacrifices et de fidélité. Les deux sont liés. Premièrement, Insigne devra, pour rentrer dans l’Histoire, confirmer la splendide saison qu’il vient de réaliser. Rappelons que l’ailier offensif ne figurait pas sur la pelouse aux coups d’envoi des premiers matchs cette année, Sarri préférant Mertens sur un côté au profit de Milik. Mais au vu de ses rentrées incisives et décisives, et favorisée par la blessure du polonais, la titularisation d’Insigne apparut comme une évidence. Après être devenu un titulaire indiscutable, « il magnifico » devra gagner le scudetto sous le maillot bleu ciel s’il veut propulser ses chances de côtoyer avec Maradona dans le cœur de tous les napolitains. Malheureusement, l’ère de la Juventus ne semble pas avoir de raison de se stopper, et il est possible que les tifosi doivent attendre encore quelques années avant de revoir leur équipe soulever le trophée. Et c’est lorsqu’Insigne ressentira cet agacement (si agacement il y a), que d’autres clubs plus prestigieux viendront peut-etre lui faire les yeux doux. A lui de resister à la tentation…

Insigne, le rescapé du football romantique?

Dans le football actuel, il devient très difficile de continuer à croire aux belles histoires à la Totti, Maldini ou Buffon. Tout ce qui résonne du football d’aujourd’hui est négatif: des espoirs fondés sur Donnarumma, et ça se termine en feuilleton interminable. Higuain porte son équipe toute l’année, se retrouvant même à chanter « un giorno all’improvviso » avec la curva napolitaine, et la saison suivante il défend les couleurs du rival. L’amour du maillot en a pris un sacré coup ces dernières années, ce genre de cas de figure étant malheureusement loin d’être exceptionnel. Dans ces conditions, c’est très dur d’affirmer que Lorenzo Insigne nous fera vivre quelque chose d’aussi beau que ce qu’ont fait les vraies bandiere du foot italien. Cependant, des raisons de croire au miracle subsistent. Pour commencer, Insigne était, avant même de faire partie du club, un supporter du Napoli. Et un vrai supporter aurait du mal à partir de son club et aller défendre un autre blason. Naples, c’est sa ville. Il est né à Frattamaggiore, à 20 kilomètres de la ville mère. Et si l’on s’intéresse à certaines de ses sorties médiatiques, il n’est pas interdit de s’enthousiasmer. En effet, il semble véritablement accorder de l’importance au fait de porter son club vers le haut. Il veut que ça soit lui qui le fasse, par défi, et également par passion. Comme en 2012, où il confie à un journaliste: « mon rêve était de jouer pour le Napoli. Maintenant que je l’ai réalisé, mon rêve est de gagner un grand titre avec. » ou encore plus récemment quand il déclare qu’il « se ferait tuer pour Naples. » En contrat avec le club napolitain jusque 2022, Lorenzo Insigne sait qu’il a une mission. Espérons qu’il saura faire abstraction de tous les bâtons qu’on risque de lui mettre dans les roues, et qu’il roulera droit vers son but, sans faire de détour.




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Rémi Falvo

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