Koulibaly, le stoppeur devenu (plus) qu’un libéro

Par Nicolas Soldano publié le 27 Avr 2018

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Et si Kalidou Koulibaly devenait l’inattendu héros de cette saison ? Avec son but marqué d’une tête rageuse dans les dernières minutes du temps réglementaire, le sénégalais à fait comprendre aux spectateurs de l’Allianz Stadium et aux spectateurs de la Serie A que la fin de saison allait être plus indécise que prévu. Mais son but, aussi crucial soit-il, ne doit pas éluder ce pourquoi il devient une référence européenne à son poste : son match parfait de justesse et de présence physique en défense centrale. Il a tout simplement annulé le duo d’attaque argentin de la Juventus. Dybala a été sorti par Allegri au bout d’une mi-temps. Higuain n’a pas cadré sa seule frappe et n’a touché que 19 ballons (dont un seul dans la surface) en 90 minutes. Du côté du numéro 26 napolitain, les statistiques sont proches de la perfection : 1 but, 100% de duels aériens remportés, 81 ballons touchés (plus que n’importe quel joueur de la Juve), 70% de ses passes faites vers l’avant. Des stats à l’image de sa saison et de sa progression constante au poste de défenseur depuis plusieurs années.

Du simple guerrier au défenseur moderne

A son arrivée de Genk, Koulibaly est vu comme un bon défenseur rugueux qui pourra enfin devenir le binôme adéquat d’Albiol qui semble bien trop seul dans l’effectif napolitain. Après des débuts un peu hésitants, l’ancien messin confirme ses grosses qualités physiques mais montre des approximations dans son placement défensif et surtout vis-à-vis de son jeu au pied, certains observateurs le qualifient même de défenseur au profil de stoppeur un peu « bourrin ». Sauf que mois après mois, d’abord sous la houlette de Rafael Benitez, le joueur montre une capacité d’apprentissage et de progression importante. Il s’impose très rapidement comme titulaire et ne cesse de monter en puissance. Puis arrivent les années Sarri, qui achèvent complètement sa progression, la tactique basée sur le jeu fluide en passe courte et l’apprentissage auprès de l’expérimenté Raul Albiol vont finir de le transformer. Au départ, que ce soit avec le coach espagnol ou italien, Koulibaly est cantonné à son rôle de stoppeur, d’harceleur, car c’est Albiol grâce à sa qualité de passe qui s’impose naturellement pour être le défenseur au profil plus « libéro », chargé de la première relance. Sauf que petit à petit, le colosse sénégalais s’est mis à prendre plus de responsabilité dans la construction du jeu pour devenir une autre véritable alternative pour la première passe. Il n’est dorénavant pas rare de le voir prendre le ballon et se projeter vers l’avant car ses qualités techniques étonnantes pour un central lui permettent de se sortir du pressing adverse. Et cette dernière saison, la régularité de ses performances le positionne définitivement comme le leader de la défense des partenopei.

Une saison de patron

Impassable, relanceur, impulseur, cette saison Koulibaly à l »étoffe d’un défenseur complet de très haut niveau. Cinquième défenseur de Serie A réussissant le plus de tacles et coupant le plus de transmissions, ses statistiques défensives sont franchement remarquables quand on sait que son équipe ne laisse pourtant que très peu la balle à l’adversaire. C’est également sa saison la plus prolifique en buts avec 5 réalisations au compteur. Mais là où l’on voit son influence grandissante sur le jeu, c’est en constatant qu’il est le deuxième joueur tous postes confondus ayant réussi le plus de passes cette saison en Europe (!) derrière Otamendi. Son futur se résume maintenant en deux questions : sera-t-il capable d’emmener le Napoli vers le titre, et restera-t-il en Italie la saison prochaine aux vues des nombreuses sollicitations dont il fait l’objet depuis de nombreux mois ?