La BBC, un mur qui tombe en ruine ?

Par Matteo Pogliani publié le 21 Nov 2015

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Un trio en perte de vitesse

C’est en partant de cette BBC que la Juve s’est reconstruite avec Antonio Conte. Et c’est sur cette même charnière centrale que Max Allegri s’est basé pour prendre le relais. En filigrane de cette ascension, une domination totale en Serie A, où la Juventus a fini meilleure défense du championnat lors des quatre Scudetti remportés. Et on sait qu’en Italie, comme partout, avoir la meilleure défense est souvent synonyme de victoire finale de l’exercice. Pourtant, cette saison, quelque chose semble clocher. Certes, l’équipe turinoise ne subit pas beaucoup d’offensives adverses, et pourtant, elle a pris la fâcheuse habitude d’encaisser un but sur la première attaque adverse. Le résultat n’est pas alarmant pour autant. L’équipe n’a subi que 11 buts en 12 rencontres et se classe actuellement comme sixième meilleure défense. Mais lorsque l’on sait que, lors des quatre exercices précédents, l’arrière garde turinoise n’avait subi successivement, depuis la saison 2011/2012, que 20, 24, 23 et 24 buts par saison, on se rend rapidement compte que la mécanique turinoise semble s’enrayer un peu. Bien entendu, l’efficacité défensive est le résultat aussi du travail de l’ensemble de l’équipe et notamment du milieu de terrain, qui du côté de la Juve a été fortement touché par les blessures. Il faut tout de même souligner que certaines réalisations adverses naissent aussi d’erreurs personnelles de l’un des trois défenseurs. N’oublions pas non plus que la défense ne se résume pas seulement à ces trois highlanders, les latéraux ainsi que Buffon ont eux aussi leur part de responsabilités.

Une question de détails ?

Cette perte de vitesse de la BBC saute forcément aux yeux, et ce aussi du fait de la pauvreté du jeu proposé jusque-là par les bianconeri. La différence majeure avec les années précédentes est que la défense éprouve de très grandes difficultés à garder sa cage inviolée. Erreurs dans la relance, dans le marquage, manque de communication, ce sont autant de détails qui, cette saison, coûtent très cher. Certains pourraient avancer un manque de motivation suite à autant de domination dans la Botte et à une Champions League effleurée. Mais cette explication ne paraît pas recevable et notamment pour trois raisons. Le professionnalisme des trois joueurs ne peut être mis en question tant leur amour pour le maillot turinois est grand. Les sources de motivation sont réelles aussi étant donné qu’il y a un record d’un cinquième titre national consécutif à aller chercher, sans compter sur un état d’esprit revanchard que se doit d’afficher toute l’équipe en Champions League. Enfin, il y a un Euro à préparer où Conte compte énormément sur le trio pour créer la surprise, les deux derniers matchs amicaux de la Squadra ne rassurant d’ailleurs pas vraiment en la matière. Il ne manque pas grand chose, c’est une question de détails, souvent un voir deux détails sur un match de 95 minutes. Mais la perfection est nécessaire, notamment lorsque le reste de l’équipe turinoise peine à retrouver son meilleur jeu. Et bien sûr, le feuilleton actuel autour du manque d’utilisation de Rugani pour les faire souffler ou pour instaurer une concurrence saine refait surface à juste titre. Apporter du sang neuf pourrait être une solution.