La Serie A fait le plein dans ses stades

Par Grégory Canale publié le 06 Fév 2020
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Une première en seize ans. Jamais les stades italiens n’avaient autant attiré depuis l’instauration de la Serie A à 20 équipes. Sur la phase aller du championnat, 5 090 668 personnes sont venues assister à des matches dans les écrins de la péninsule. Un sursaut observé depuis deux ans et qui s’est fortement accéléré cette saison. L’arrivée de Cristiano Ronaldo, associée au retour du suspens dans la course au scudetto y sont pour beaucoup.

Cristiano Ronaldo comme déclencheur

La tendance de cette embellie du football en Italie s’est d’ailleurs confirmée au mois de janvier. La barre des 27 000 spectateurs d’affluence moyenne a été franchie. Pour observer de telles statistiques, il faut remonter en 2000/2001, avec 29 438 sièges remplis en moyenne. Et c’est Milan qui fait office de ville locomotive. Les tifosi de l’Inter et du Milan AC trustent les deux premières places du classement de fréquentation des stades. Mais chose intéressante, même les « petits » clubs ont progressé. Aucun n’est en dessous des 12 000 spectateurs, après 22 journées.

Un frémissement avait déjà été ressenti il y a deux ans. L’été 2018 a confirmé la donne avec l’arrivée en Serie A de Cristiano Ronaldo, du côté de la Juventus. Un transfert qui sonne la fin de plusieurs semaines d’ennui en Italie, avec une Nazionale non qualifiée pour la Coupe du monde 2018. Le débarquement de CR7 va alors susciter un nouvel engouement dans le pays, momentanément rayé de la carte du football mondial.

La foule se presse dans les stades pour voir jouer le quintuple Ballon d’or et vainqueur de la Champions League. Cette saison, l’Allianz Stadium affiche par ailleurs quasi complet à chaque rencontre à domicile, grâce à une fréquentation moyenne de 39 523 spectateurs sur une capacité totale de 41 500 places. Mais expliquer le retour à la lumière de la Serie A uniquement par la venue de l’attaquant portugais serait réducteur.

Inter, Lazio et suspense retrouvé comme catalyseurs

Oui, car c’est surtout depuis l’été dernier que les stades italiens se remplissent à nouveau. L’affluence a progressé de 9% par rapport à 2018/2019, qui était déjà une saison intéressante au vu des chiffres. Une augmentation qui peut s’expliquer d’abord par le retour du suspense en Serie A. La Juventus montre quelques signes de faiblesse et certains de ses adversaires arrivent à garder la cadence. Au sortir de la 22e journée, le trio de tête composé des Bianconeri, de l’Inter et de la Lazio se tient en quatre points au classement.

Comment rester insensibles face à ce que proposent l’Inter de Conte et la Lazio d’Inzaghi ? Le duo d’attaque Lukaku-Lautaro d’un côté, le Capocannoniere Ciro Immobile de l’autre. Des formations qui tiennent en haleine toute l’Italie auxquelles il faut ajouter l’Atalanta, déployant le meilleur jeu de la Serie A. Un regain de niveau dans le championnat, mais aussi d’attractivité. La Botte est capable d’attirer à nouveau des noms « ronflants » comme Ibrahimovic et Ribéry. Mais aussi des joueurs talentueux dans la force de l’âge, à l’instar d’Eriksen.

Aspect souligné d’ailleurs par le président de La Lega Paolo Dal Pino : « Je dois remercier nos clubs qui investissent pour amener ici de grands champions et pour faire grandir nos jeunes italiens ». Barella, Sensi, Chiesa, Castrovilli, Zaniolo, Bernardeschi, Donnarumma… Les jeunes pousses de la Squadra Azzurra s’imposent dans leurs clubs respectifs. De quoi faire monter également l’engouement dans les stades en vue de l’Euro 2020, avec le retour de l’Italia dans une compétition internationale qu’elle jouera en partie à domicile.

Renouvellement des stades comme finisseur ?

Néanmoins, la Serie A reste loin de l’affluence de ses voisins européens. Certes devant la Ligue 1, le championnat est largement devancé par la Bundesliga et la Premier League, mais est au contact de la Liga. Pour pérenniser le bon début de saison dans les tribunes, les stades – pour la plupart vétustes – doivent se réinventer.

Entamer un large plan de rénovation des enceintes serait salutaire pour le football transalpin, en voie de guérison. Peu de projets ont accouché à ce jour : le Juventus Stadium en 2011 et la Dacia Arena de l’Udinese en 2016 seulement en Serie A. Mais le travail amorcé à Milan, pour construire le futur Meazza, pourrait donner enfin un nouvel élan en Italie.




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Grégory Canale

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