Le Milan AC : un mercato hors normes et l’ombre du Fair Play Financier

Par Romain Simmarano publié le 20 Juil 2017
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Retour en arrière rapide : fin 2016, l’AC Milan est la propriété de Fininvest, et donc de la famille Berlusconi. Le club, comme depuis de nombreuses années, accuse une dette lourde, à hauteur de 73 millions d’euros. Aussi, en préparation du closing intervenu le 14 avril, Fininvest a versé ces 73 millions au Milan AC. Immédiatement, Rossoneri Sports Investment Luxembourg, piloté par Yonghong Li, a remboursé cette somme à Fininvest. Premier écueil, mais pas insurmontable : ces 73 millions sont tirés d’un prêt global de 300 millions d’euros, consenti par le fonds Elliott pour finaliser le rachat. De fait, au moment du closing, l’AC Milan n’a plus aucune dette à l’égard des banques, ce qui est un avantage considérable en Serie A.

Le rôle du fonds Elliott

Le 18 mai, l’Assemblée générale des actionnaires a pris une décision devenue cruciale : l’émission de deux obligations à la Bourse de Vienne, intégralement souscrites par le fonds Elliott à travers une filiale, sobrement intitulée « RedBlack ». Sans hasard, la première obligation de 73 millions est consacrée au remboursement. La seconde pèse quant à elle 55 millions d’euros, destinée à un mercato dont l’enveloppe totale est fixée à 115 millions d’euros. Cela en est donc une partie essentielle. Pour autant, cela pose une seule question, fait subsister un seul doute. En effet, et même si l’inclusion d’Elliott à l’exécutif milanais tempère nettement le risque, il faudra bien rembourser ce fonds en 2018. Le business plan du club est donc un défi de court terme.

Le Business Plan du Milan AC

En réalité, la clef de voûte du projet nouveau est une augmentation des recettes continue pendant 5 ans. Aujourd’hui, ce sont 200 millions d’euros qui entrent dans les caisses du club chaque année. L’objectif fixé est colossal : pour la saison 2021-2022, avec l’aide du moteur de croissance que constitue le marché chinois, il est prévu de passer à 524 millions d’euros annuels. C’est considérable, et cela s’accompagne fort logiquement de la création d’une marque Milan AC en Chine, 200 millions supplémentaires par an sont attendus. Pour le reste, cela reviendra à passer de 98 à 107 millions de droits TV nationaux, de 76 à 84 millions de sponsors, de 22 à 40 millions de revenus tirés du stade, et enfin un passage de droits TV UEFA passant de 46 à 68 millions grâce au retour espéré en Champions League.

La mise en conformité avec le fair-play financier

Le principe général du FPF est clair : on ne dépense pas plus que l’on ne gagne. Toutefois, une modalité du règlement permet de s’entendre avec l’UEFA afin de s’y conformer non pas sur une saison, mais sur plusieurs. Cela s’appelle le Voluntary agreement, en somme un plan de bataille sur 4 ans démontrant la viabilité du projet. Autrement dit, on peut déroger au FPF la première année ou même durant les 2 premières du moment que l’on montre suffisamment de garanties que, sur 4 ans, il sera possible de revenir à l’équilibre. Pour le Milan AC, c’est donc armé du business plan plus haut que cette demande va être effectuée à l’automne. Il faudra être convaincant : rien ne dit que l’UEFA l’acceptera. Pour autant, la prolongation récente de Gianluigi Donnarumma offre aux Milanais une option de vente à haut niveau de recettes si cela devait mal se passer. Une arme devenue essentielle pour convaincre l’institution européenne.

Article écrit en collaboration avec Theo Choffé




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Romain Simmarano

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