L’AS Roma à l’épreuve du feu
L’annonce de petites douleurs de Lionel Messi durant la trêve internationale ayant mobilisée la capitale plus que les récentes législatives nationales, la cité éternelle s’apprête à se costumer de strass et paillettes pour cette double confrontation de l’extrême. Par excellence le genre de partie pour laquelle l’on prend son mal en patience afin de faire la queue dès l’aube pour s’octroyer un billet de match, accessoirement le challenge tutoyant les limites de l’impossible qui empêche de trouver le sommeil déjà une semaine auparavant. Pour pouvoir grandir et booster les mentalités, la progression collective passe obligatoirement par ces batailles à première vue déséquilibrées et dénuées de certitudes. De fait, Di Francesco se devra de préparer ses troupes de façon intelligente et conquérante, tout en soignant les moindres petits détails cachés. S’il se levait avant, chaque matin l’exercice passé avec le maintien comme seul motif d’existence, cette fois-ci le dernier carré de la compétition reine du Vieux Continent est en ligne de mire. S’il a déjà affirmé ne pas vouloir plagier le style de l’Inter de Mourinho de 2010 et ne pas déroger à ses principes, ses ouailles seront dans l’obligation d’être à niveau dans tous les domaines de jeu, sous peine d’être violemment brutalisées.
Affaiblir le mal à la source
Leader invaincu avec 76 points dans une Liga déjà soldée (23 victoires pour 7 équités, moyenne sympathique de 2.38 points par match) et une différence de buts de +61, le Barça ne mérite plus qu’on le présente. Il a certes perdu Neymar mais a gagné en solidité défensive avec l’avènement au pouvoir du savant Valverde, mettant peu à peu de côté le sempiternel 4-3-3 inculqué dès l’école de foot pour un plus équilibré 4-4-2. Face à une écurie qui fait de la possession du cuir son atout majeur (66 % en moyenne en Champions League pour 88% de passes réussies), la patience devra être le maître mot pour des Giallorossi qui feront de la contre-attaque leur arme la plus aiguisée, avec la possibilité d’insister de manière plus prononcée sur le côté droit espagnol, où Sergi Roberto semble être l’élément le plus perméable. Serrer les lignes, instaurer absolument une couverture lorsqu’un des attaquants pointent la défense romaine et s’approche des 16 mètres (d’ailleurs, 12 des 13 réalisations catalanes ont été effectuées dans la surface), être compact, défendre et se mouvoir tous ensemble (premier rideau défensif essentiel, avec les trois de devant qui devront éviter le plus possible de faire repartir l’action proprement de derrière). Et museler l’architecte Busquets, véritable pierre angulaire du collectif barcelonais en limitant ses mouvements et ses prises du ballon face au jeu. Rien que ça.
L’épouvante des grands rendez-vous
Opposé à une escouade qui n’a concédé jusqu’à présent que deux petits buts, le comportement à la récupération du ballon sera d’une importance vitale. Ne pas constamment envoyer au charbon Dzeko à l’aide de longs coups de botte ou encore aller de l’avant avec précipitation et sans idée est fortement conseillé. A l’image de la partition offerte début mars au San Paolo face au Napoli où la louve avait impressionné de par sa rigueur tactique et sa lucidité en zone offensive. Une belle satisfaction qui déteint avec le passé du club à ce stade de la compétition ou face aux gros poissons. L’on se souvient hélas des multiples fessés reçues par plus costaud (les deux 7-1 face à Manchester United et le Bayern Münich) ou le 6-1 de l’ère Garcia à… Barcelone. Le moment de modifier le cours des choses semble bel et bien arrivé.
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