L’AS Roma se sépare de Salah, mais à quel prix ?

Par Christophe Malcangi publié le 25 Juin 2017

Crédits

Le pourquoi du comment

Au courant de l’été 2015, et après une rupture arrivée à son terme avec la Fiorentina, Mohamed Salah rejoignait donc avec bonheur et en grandes pompes l’AS Roma de Rudi Garcia. D’emblée, et après avoir exprimé aussitôt le plus grand de son talent devant les nombreux yeux approbateurs des tifosi, l’Egyptien a obtenu à une vitesse éclair la confiance des siens et les sourires du Stadio Olimpico. A sa vitesse de pointe vont être striées des statistiques redoutables : 14 buts et 8 passes décisives au cours de la première saison, suivi de 15 buts et 13 passes décisives en 2016/17 ! Dans cette lignée, l’arrivée de Luciano Spalletti ne va pas enrayer les performances sportives de l’attaquant, mais une rupture insidieuse va tout doucement s’enclencher.

Ce sont plusieurs signes d’une relation détériorée et quelques déclarations au cours de la dernière CAN, en provenance du nouvel entraîneur de l’Inter, qui auraient donc poussé Mohamed Salah à souhaiter quitter l’AS Roma. Par l’intermédiaire de l’offre alléchante de Liverpool qui a accéléré les négociations à son sujet, le club a donc accepté sa requête sans opposition et laisse filer celui qui, pendant près de deux saisons, a soulevé l’attaque giallorossa de ses deux épaules. La perte est importante, en sachant que Mohamed Salah détenait une grande popularité en Italie comme à l’étranger, comme en démontre son maillot floqué qui fut le deuxième le plus vendu la saison dernière après celui de Francesco Totti. Très suivi dans le Maghreb et l’Egypte où il est considéré comme le « Messi d’Egypte », la perte de Salah va d’abord s’associer avec un rendement ‘Marketing’ affaibli, mais aussi et surtout avec une perte sportive et technique d’ampleur.

Un affaiblissement certain

Cette annonce n’a pas été bien réceptionnée dans la capitale et a suscité bien des inquiétudes. Tout d’abord parce que les noms pertinents pour son remplacement manquent à l’appel. Les bruits de couloir ont même effrayés les supporters les plus avisés qui ont cru voir venir l’arrivée d’Abdelkhader Ghezzal de l’Olympique Lyonnais, en supposée solution de remplacement du feu follet à court terme. Mais blagues à part, l’AS Roma cherche encore le nom et l’idée qui permettront à son groupe de se montrer encore redoutable dans les trente derniers mètres, en sachant que la perte de l’Egyptien est synonyme d’un point de soutien et d’une aisance en moins devant les buts adverses de Serie A. Tandis que les clubs de Milan comptent bien se renforcer à leurs postes offensifs afin de retrouver un prestige à ce jour perdu, les dirigeants giallorossi inquiètent les siens avec des départs d’éléments cadres à l’approche de la reprise des hostilités. A ce titre, Kostas Manolas et Leandro Paredes s’approchent curieusement du Zenit Saint Petersbourg, bien que leur qualité intrinsèque soit un bienfait certain depuis plusieurs saisons.

A l’avenir, Mohamed Salah voit s’ouvrir vers lui une porte lui permettant de s’offrir un rachat, en l’occurrence après son départ peu reluisant de Chelsea vers la Fiorentina en février 2015. Si les billets encaissés dans les tiroirs de James Palotta sont abondants et à priori satisfaisants à l’échelle du flux de trésorerie, il faudra bien se soucier que la perte d’un tel joyau parmi l’effectif giallorosso devrait coûter très cher aux projets techniques du club, qualifié sans obstacle pour la Champions League dès la prochaine saison. Mais aux grands maux, les grands remèdes ?