L’Atalanta, la nouvelle «Dea » du calcio ?

Par Hugo Ledroit publié le 30 Mai 2018

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Une politique pour favoriser la formation et la jeunesse…

Antonio Percassi peut-être fier car en effet le centre de formation bergamasque est bien représenté chez les azzurrini. Des u15 en passant par les u19 et en allant jusqu’aux u21, l’Atalanta a fourni toutes les catégories de jeunes de la Nazionale. A l’heure d’un football italien qui se fait vieillissant et à la recherche d’une nouvelle jeunesse, le club lombard est peut-être déjà un acteur important du renouveau du Calcio. Le centre de formation forme à la fois de bons joueurs de football et des « uomini », en effet d’Angelo Domenghini, vainqueur de la Coupe d’Italie 1963 avec la Dea, jusqu’à Conti, Gagliardini et Caldara, la « Casa del giovane » a vu passer de sacrés éléments. L’actuel symbole fort de cette politique est Filipo Melegoni, le milieu de terrain international u19 qui est considéré comme un espoir important du côté des médias transalpins. Ce dernier n’a pas hésité a loué son entraîneur Gasperini lors d’une interview à la Gazzetta dello sport : « Gasp est un grand entraîneur qui valorise les joueurs, cette équipe est une splendeur…« .

En effet en plus d’avoir un centre de formation performant l’Atalanta n’hésite pas à aller chercher des jeunes joueurs venant de championnats peu connus. C’est le cas de Remo Freuler (ex FC Luzern) Hans Hateboer (ex Groningue) ou encore de Timothy Castagne ( ex Krc Genk) qui sont arrivés en Lombardie dans l’anonymat et qui ont été lancés dans le grand bain par Gasperini. L’Atalanta dispose d’un bon réseau de scoutisme avec à sa tête Giovanni Sartori qui envoie régulièrement ses 14 recruteurs « sguinzagliati »( déchaînés) aux quatre coins de la planète. De plus la bonne entente qui règne en interne entre le technicien et le président Percassi favorise les performances de l’équipe sur le terrain et les bonnes recrues lors des derniers mercati. Ce dernier avait même déclaré vouloir « garder Gasperini toute la vie » au micro de RMC Sport.

…et pour faire grandir le club ?

L’émotion fut grande le 15 février au soir au Signal Iduna Park comme l’attestent les larmes et le discours d’Antonio Percassi venu communier avec les tifosi. Malgré l’élimination de justesse ( 3-2 à l’aller et 1-1 au retour) face à Dortmund en 16ème de finale , l’Atalanta a réalisé un parcours plus qu’honorable en Europa League. Cette épopée a pu rappeler celle de 1988 en coupe des coupes, la Dea alors en Serie B s’était hissée jusqu’en 1/2 finale de la compétition. Les héros de 1988 ont suivi plein de nostalgie le parcours des hommes de Gasperini comme ce fut le cas du milieu emblématique suédois Glenn Stromberg devenu aujourd’hui chroniqueur pour l’Eco di Bergamo. Après l’aventure européenne, le club lombard s’est remis au travail pour finir la saison avec une 1/2 finale de coupe d’Italie et une 7ème place synonyme de qualification pour le 3ème tour préliminaire de c3. La régularité des résultats et l’efficacité du duo Gasperini-Percassi permettent à l’Atalanta de prendre de l’importance en Italie notamment dans les médias avec la une du magazine Sportweek consacrée au « modèle Atalanta ». Le président bergamasque dans l’émission Tutto Atalanta sur la chaîne locale Bergamo TV prononce des paroles ambitieuses : « je veux une Atalanta encore plus forte et elle mérite un mercato ambitieux pour jouer l’Europa League« . Ces mots traduisent parfaitement la volonté des dirigeants lombards à faire grandir le club avec notamment en vue la construction du nouveau stade ultra moderne prévu à l’initial pour 2020 mais les travaux étant retardés la futur enceinte « la plus digitale d’Italie » devrait sortir de terre plus tard que prévu. Mais avant cela les bergamasques devront réussir à maintenir leur résultat régulier en championnat et pourquoi pas progresser en Europe.