« Le football italien c’est minimaliste et sur le déclin »

Par Cesco publié le 18 Fév 2016
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Serie ADernier éclair d’orgueil d’un football qui n’en connaitra pas d’autre par la suite, l’année 2010 a emmené la pragmatique et dramatique Inter de José Mourinho sur le toit de l’Europe. Un sacre à l’arrache, au labeur et à la sueur. Un triplé fait de rancœur, d’expérience et d’envie. Un savant mélange qu’ont su concocter ici et là, les quelques survivants d’un football fait de valeurs et d’amour du maillot. Mais ça c’était avant, avant que les droits TV en Angleterre n’explosent, avant que les investisseurs richissimes n’apparaissent comme l’acné sur le front d’un ado, avant le Fair-Play Financier, avant que l’Italie cesse son management dépassé à l’aube de la génération Périscope et de la mode des scores Ping-Pong.

L’ultime moment de gloire du Calcio en Europe : le sacre européen de l’Inter en 2010.

Les clichés ont les jambes longues

Moins bruyant qu’une victoire de Barcelone, le sacre de l’Inter ne restera pas dans les annales du fan de football lambda. C’est dommage car en terme de football, c’était très fort. À la place : « Championnat sur le déclin« , « Vos stars sont les remplaçants des autres clubs« , « La Ligue 1 c’est plus fort que la Serie A« . Des lieux communs qui font mal aux tifosi, surtout quand les consultants TV s’y mettent. Mais tout est juste ? Oui la Serie A n’a pas su se renouveler quand d’autres le faisaient. Oui la Serie A a perdu des plumes dans le scandale du Calciopoli en 2006 (et une place européenne). Oui la gestion chaotique des clubs milanais a fait perdre de l’ampleur à la réputation du Calcio. Mais non, la Serie A n’est pas un championnat au rabais et non, en Serie A il n’y a pas que des 0-0 et des 5-4-1.

Coucou ! Voilà la Juve …

Comme dans tout bon train, il faut une locomotive forte. Lorsque l’Inter n’avait plus d’essence, l’Italie a attendu que sa remplaçante, sortie de l’enfer de la Serie B quelques années auparavant et en pleine reconstruction, reprenne le relai. Ainsi, la Juventus a recommencé son oeuvre, a gagné sur le territoire national et a grandi, grandi jusqu’à atteindre une finale de Champions League l’année passée en terrassant le grand Real Madrid en demi-finale. Et le plus drôle dans tout ça, c’est que c’est grâce à un petit « fuoriclasse » comme on dit chez nous qui était assis sur ce même banc merengue il y a peu, que la Juve est venue à bout du Real. Cocasse non, pour un pays en déclin footballistique qui produit du jeu « minimaliste » ? Cette année, opposée au Bayern, la penser battue d’avance serait mal la connaître. Par ailleurs, elle n’est pas seule même si l’AS Roma est en mauvaise posture ! Au sein de la petite Europe, les bianconeri ont aussi entrainé dans leur sillage le Napoli, la Fiorentina (demi finalistes la saison passée) et la Lazio, qui se montrent enfin au niveau attendu faisant même partie des favoris pour le titre. Curieux venant d’un pays où le football est « ennuyant et minimaliste » non ?

La vengeance de Morata : Celle qui envoie la Juventus en finale de la Champions League 2015 vue des tribunes.

https://www.youtube.com/watch?v=6wqdDq_9uPc

L’Italie regagne du terrain au coef UEFA

Le Mini-Cooper anglais commence à voir la Fiat 500 débouler dans son pot d’échappement. Jamais l’Italie n’a été si proche de retrouver le 4ème accessit pour la Champions League. Cette saison peut déjà être décisive, surtout à la vue de la défaite de Chelsea au match aller contre le PSG. L’Italie a les cartes en main pour s’affirmer et grandir à nouveau. La Fiorentina ira défier Tottenham dans un match qui vaudra de l’or. Oui messieurs, c’est cette même Viola qui développe un jeu si attrayant en Italie et qui truste la 3ème place en ce moment. Oui on a dit du beau jeu, comme en produisent d’autres en Italie. Mais pour s’en rendre compte, il faut s’y intéresser. Un jour viendra où il faudra faire tomber la mauvaise foi.

La réalité du coefficient UEFA : Avec l’année 2011/2012 qui va s’effacer, l’Angleterre est à portée de main de l’Italie pendant que la France affronte la concurrence de la Russie et du Portugal.

Coef UEFA

Tourne sept fois ta langue …

Tel est le vieil adage. Oui l’Italie s’est faite sortir des poules des deux dernières Coupes du Monde et la domination n’est plus flagrante, mais les Transalpins sont toujours là. Higuain marque plus que n’importe qui ailleurs, le ratio but/match est toujours le plus élevé d’Europe. L’Angleterre ne fait pas mieux, la France non plus (le PSG seul ne fait pas la force d’un championnat). Seuls les Espagnols et les Allemands semblent vraiment au dessus. Mais de là à enterrer nos équipes de Serie A et notre Calcio publiquement ? Non sérieusement, un peu de respect à ceux qui payent vos salaires en s’abonnant à la chaine s’il vous plait. Cette fin des années 2010 par ailleurs, s’annonce palpitante car non messieurs, le Calcio n’est pas sur le déclin. Il est en train de grandir, avec ses tifosi et leur ferveur, et ça, ce n’est pas donné à tout le monde. Et enfin, non messieurs, le football italien n’est pas minimaliste, mais ce genre de critiques, on n’y peut rien, car comme dit souvent Philippe Genin : « La Serie A, ce championnat qui est critiqué par ceux qui ne s’y intéressent pas« . Salutations dist… minimalistes.

 




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Cesco

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