Le grand saut dans l’inconnu d’Ante Coric

L’exaltante épopée en Europe ayant rapporté une somme avoisinant les 100 millions d’euros entre recettes de billetterie et argent du market pool (primes/bonus UEFA), le directeur sportif et ses apôtres n’ont pas attendu bien longtemps avant de débuter leurs emplettes d’été. Si la situation comptable du club arrêtée au 30 juin prochain ne sera pas entièrement régularisée – actionnant l’éventualité de faire entrer des liquidités dans les caisses à l’aide de ventes de joueurs – Monchi bénéficie toutefois d’un budget conséquent pour le renforcement de l’effectif. Recruté pour 6 millions d’euros avec un bail liant les parties jusqu’en 2023, Coric s’inscrit dans la lignée d’une génération de milieux de terrain autant copieuse qu’attrayante (Badelj, Modric, Rakitic, Brozovic, Kovacic). Elu meilleur espoir de son pays voici trois ans, il n’a pas été retenu par son sélectionneur pour le mondial russe et ce malgré un bagage technique de haute volée. Barré par une folle concurrence dans l’entrejeu, il se doit à l’heure actuelle de prendre son mal en patience.

Sur les traces de Cengiz Ünder

Epanoui en milieu axial mais pouvant également évoluer sur un côté, le natif de Zagreb fait preuve d’une appréciable facilité balle au pied. A l’aise du gauche comme du droit, sa vision du jeu et son sens du collectif pourront sans doute apporter plus d’une solution tactique au coach Di Francesco. Que ce soit comme ailier offensif au sein du 4-3-3 fétiche du technicien transalpin ou encore en soutien de l’attaquant dans le cadre d’une autre configuration, le Croate sera une alternative plausible supplémentaire sur laquelle s’appuyer. Solide d’une expérience non négligeable – même si dans une ligue de seconde zone – de 140 matchs avec le récent champion de Croatie (dont 23 rencontres en compétitions européennes), il s’est distingué ces derniers exercices autant par sa personnalité introvertie que par son altruisme (21 passes décisives pour 15 réussites en 102 parties en Croatian league). Régulièrement convoqué dans toutes les sélections de jeunes croates, son bilan fait état de trois petites apparitions en équipe majeure. Pisté également par la Juventus, le bonhomme est appelé à répondre présent dans un championnat exigeant d’un point de vue tactique et physique pour exploser aux yeux des observateurs. Période d’adaptation de langue, culture et automatismes oblige, ses premiers mois ne seront bien évidemment pas les plus folichons. Or, s’il s’agit du prix à payer pour le voir progresser et s’affirmer à l’image du Turc Ünder la saison dernière, l’on prend sans broncher.

Un sacrifié d’envergure ?

Avec l’avènement de la pépite des Balkans, joint à l’arrivée de Bryan Cristante et celle de Justin Kluivert, les cartes du milieu de terrain et des couloirs sont en effet redistribuées. Comme susmentionné, la mise sur le marché de divers éléments clés du contingent est devenue une réelle nécessité. Defrel, El Shaarawy, Pellegrini, Strootman, Nainggolan et Alisson. Les noms ronflants ne manquent pas et il sera curieux de voir quelle stratégie les dirigeants adopteront. Les départs des deux derniers cités seraient vécus comme un traumatisme par l’entourage romain, tant on connaît l’impact et l’influence que le Brésilien et le Belge ont au sein du bataillon giallorosso. Qui fera donc ses valises prochainement ? Les semaines à venir s’annoncent tourmentées dans la capitale. Une routine.

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