Le Milan AC court-il à sa perte ?

Par Théo Cé publié le 02 Avr 2018
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Fin mars, une nouvelle avalanche d’articles sur Yonghong Li s’est abattue sur la presse italienne. En novembre 2017, le New York Times avait, le premier, émit des doutes sur le patrimoine de Li (500 millions), lequel s’était empressé de démentir les rumeurs. Mais le 21 mars dernier, le parquet de Milan commença à enquêter sur les opérations de l’achat du club. Au même moment, la presse s’agitait à l’annonce de la faillite de la société Jie Ande appartenant à Li, alors que cette société, en difficulté depuis longtemps, n’avait pas été inclue dans les garanties offertes par le propriétaire chinois. Revenons un peu en arrière.

Des opérations douteuses ?

Doublant toute la concurrence il y a un an, Li s’acquitte du rachat en plusieurs versements. 100 millions en provenance de ses fonds propres sont d’abord versés, via le Credit Suisse, une banque accusée de faire de l’évasion fiscale. Un second versement de 100 millions fait le tour du monde (îles vierges britanniques, Hong Kong, puis Milan), opération brouillant la traçabilité de cet argent et faisant obstacle à des investigations éventuelles. Le reste est connu : 50 millions sont ajoutés, puis les 303 millions prêtés par le fonds Elliott et encore 90 millions (fonds privés ou autres prêts). L’enquête du parquet de Milan ne porte que sur les deux premières tranches de 100 millions. Cependant, aucune infraction n’est encore envisagée.

Le 13 mars dernier, l’assemblée des actionnaires vote une augmentation de capital totale de 37,4 millions, avec étalement possible, avant juin 2018 (clôture du bilan), argent destiné aux frais de gestion uniquement. Un premier versement de 10,8 millions met du temps à arriver, mais arrive enfin, le 28 mars. Car en dépit de tous les doutes, à l’heure actuelle, Li a toujours respecté ses engagements. Il sera réellement attendu en été lorsqu’il faudra payer une partie des achats du mercato 2017 (paiement échelonné pour plusieurs joueurs). L’éclaircie pourrait venir du gouvernement chinois qui aurait, le 29 mars, selon le Financal Times, décidé de faciliter les opérations des investisseurs chinois à l’étranger.

Elliott et la propriété

En résumé, les problèmes financiers éventuels ne concernent que Li et non le Milan. Il est toujours bon de rappeler qu’en cas de manquement à ses engagements, la seule conséquence pour le club serait un changement de propriétaire : Elliott deviendrait l’actionnaire majoritaire et le propriétaire du Milan. Il semble même plus qu’intéressé à cette possibilité, puisqu’il a récemment proposé un prêt de 35 millions à Li, par calcul et non générosité, que ce dernier a refusé. L’on pourrait y voir une forme de pression : ces derniers jours, l’information a circulé que, tout en poursuivant sa quête d’investisseurs afin de refinancer l’emprunt auprès d’Elliott (sur ce point, Fassone ne cesse de manifester sa confiance), Li envisagerait dans le même temps un plan de sortie en douceur. Que se passerait-il si Elliott prenait le contrôle du club ? Une première hypothèse serait qu’il prenne une part active dans la gestion interne : dans ce cas, son sérieux est une garantie immédiate pour les supporters, et il faut le dire, pour l’UEFA, qui se méfie beaucoup de Li. L’alternative serait de voir Elliott chercher des repreneurs : il est évident que dans ce scénario, il n’aurait aucun intérêt à faire baisser la valeur du Milan par un assèchement des finances car il ne manquerait pas de perdre l’argent investi. Pour l’heure, la crainte d’un effondrement financier du club est donc assez loin d’être une menace réelle…




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Théo Cé

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