Le Torino, dix ans après
Un changement de cap salutaire
Il y a tout juste dix ans, Urbano Cairo devenait président d’un Torino qui venait de faire faillite. Désastreuse relégation en 2009, remontée en 2012, sa présidence n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Et pour inverser la tendance, Cairo s’est entouré d’un directeur sportif compétent comme Petrachi et de Giampiero Ventura comme entraineur. La belle histoire a commencé il y a cinq ans environ. Depuis, le Torino a changé de visage. Si auparavant, l’image du club passait par l’achat de joueurs de renom souvent en fin de carrière, désormais, cette même image passe par les résultats et les prestations de l’équipe. Belle métamorphose.
Priorité aux jeunes
Maintenant que l’équipe semble s’être stabilisée en Serie A, l’envie est celle de construire une équipe jeune, qui a de l’avenir et qui est susceptible de fournir des joueurs à la Nazionale, comme le Grand Torino le faisait à l’époque. Les arrivées de Avelar et Zappacosta aux postes de latéraux, de Baselli et Acquah au milieu de terrain et de Belotti en attaque (pour ne citer qu’eux) ne font que confirmer ce changement de politique. Un mercato en partie made in Italy qui permettra à Di Biagio pour l’Under 21 (et peut-être aussi à Conte en vue de l’Euro) de venir piocher dans l’effectif granata quelques-unes de ses pépites, à l’image du début de saison impressionnant de Baselli.
Le progrès dans la continuité
Jeunesse talentueuse et joueurs d’expérience, voici les ingrédients qui ont été mis à la disposition de Ventura. » Vu qu’on ne me donne pas une grande équipe, je me la construit tout seul « . Pour ce faire, Ventura se base sur son 3-5-2 qu’il perfectionne saison après saison depuis trois ans. Basé sur une défense solide, des latéraux couvrant à la fois la phase défensive et offensive et des mezz’ali au milieu de terrain prêtes à se projeter vers l’avant, le 3-5-2 réalisé à la perfection est quasi injouable. Rigueur et intelligence tactique sont nécessaires pour parvenir à un équilibre parfait sur le terrain. Peu de possession de balle, jeu plus rapide vers l’avant, prise de risques dans les 20 derniers mètres, cette année semble celle de la consécration du 3-5-2 version Ventura vu le début de saison prometteur de l’équipe turinoise.
Le coeur granata
La recette tactique concoctée par Ventura ne pourrait prendre sans ce qu’on appelle le coeur granata, ou encore plus récemment le « tremendismo granata« . C’est cette faculté que les joueurs ont de se surpasser pour ce maillot. Et la dernière victoire de l’équipe face à Palerme, à 9 contre 11 en fin de match, en est la preuve. Mais le coeur granata se traduit aussi en dehors du terrain, en mémoire au Grand Torino d’antan. La volonté de restaurer le Filadelfia laissé à l’abandon, l’ancien stade du Grande Torino en dit long sur cet engouement. Deux terrains d’entrainement pour l’équipe A et une tribune couverte de 4000 places vont prendre place en lieu de l’ancien Filadelfia. Pas loin, un musée et une « Cour des Mémoires » vont aussi être construits, le tout financé par la commune de Turin, la Région Piémont, le Torino et les associations de supporters. Tous animés par l’envie de retrouver la vraie maison des Granata. C’est aussi ça, le Torino.
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