Le paradoxe Morata

Par Nicolas Portais publié le 22 Mar 2016

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Un doublé en seconde période, un café et l’addition s’il vous plait. Coup sur coup (le premier acte étant ce match de l’Allianz Arena qui restera tristement célèbre dans les mémoires), Alvaro Morata a offert deux prestations de haute volée. On irait pas jusqu’à dire au moment où l’on s’y attendait le moins, mais pas loin. En effet, l’Espagnol auteur notamment de buts cruciaux en Champions League l’an dernier vit une situation un peu délicate, quand bien même celle-ci ne semble pas vraiment l’affecter. Petit retour quelques jours en arrière : alors qu’il aurait du regarder ce quart de finale retour de Champions League depuis le banc de touche, le voilà propulsé titulaire suite au forfait de Paulo Dybala. Tout le monde connait la suite, notamment ce raid magistral qui amène le but de Juan Cuadrado. On aurait pu croire, par voie de conséquence, à une nouvelle titularisation dans le derby de Turin dimanche dernier, mais Allegri choisit finalement d’aligner son duo de prédilection en attaque, à savoir Mandzukic-Dybala. S’il a généralement du pif lorsqu’il s’agit d’aligner un onze de départ optimal, le coach turinois s’en mord les doigts au bout d’une demi-heure, lorsque Dybala doit quitter le terrain suite à un nouveau pépin physique. Toujours d’attaque, Morata ne se fait pas prier et inscrit un doublé, mention spéciale au premier de ses deux buts (With a little help from his friend Pogba).

Le flou artistique toujours de mise

De quoi bousculer la hiérarchie établie ? Difficile à dire, d’autant que les conditions physiques précaires des titulaires établis aurait normalement du pousser Allegri à lancer Morata d’entrée dans le derby della Mole. Au-delà des événements de la semaine, c’est encore et toujours l’avenir à terme du numéro 9 bianconero qui reste en suspens, sans vraiment pouvoir dégager une tendance précise quant à sa permanence dans le Piémont. On le sait, le Real Madrid pourra user cet été de son droit de rachat à hauteur de 30 M€. La Juventus ne sera pas vraiment en mesure de refuser (surtout à ce prix pour un élément, si doué soit-il, qui croupit sur le banc la plupart du temps), seule la volonté du joueur pouvant manifestement faire obstacle aux desiderata de la Maison Blanche, contre laquelle ce dernier s’était presqu’excusé d’avoir marqué l’an passer en Coupe d’Europe. Qu’en est-il donc de cette volonté ? Tout est loin d’être figé à l’heure actuelle, et seule la garantie d’être un protagoniste de choix au sein du Real 2016-2017 pourrait faire pencher la balance vers un retour au bercail, à en croire les médias italiens. Et quand on sait l’instabilité chronique du club aux dix coupes aux grandes oreilles (notamment aux niveau du poste d’entraîneur), l’espoir de voir Morata sous le maillot turinois l’an prochain est toujours permis.