Les arrières latéraux italiens, un mal qui commence à durer
La veille du match amical de la semaine dernière contre l’Angleterre, Di Biagio a du faire face à une petite déconvenue, puisque Spinazzola, blessé, est rentré à Bergame pour se faire soigner. Le sélectionneur de la Nazionale décide de ne pas le remplacer numériquement, et se retrouve donc avec une unique alternative pour le poste d’arrière gauche : Mattia De Sciglio, qui n’occupe plus du tout cette position depuis son arrivée à la Juventus il y a bientôt un an. De l’autre côté de la défense, Florenzi et Zappacosta ont eu toutes les peines à se montrer sous leur meilleur jour lors de cette dernière trêve internationale. Rien de nouveau sous le soleil me direz-vous ? Peut-être, mais quand les interrogations demeurent depuis plus de dix ans à ces deux postes clés, l’inquiétude devient de mise…
Des années d’or orphelines
Et si l’on disait qu’il y a un peu moins de douze ans, l’Italie se hissait en finale de la coupe du monde en belle partie grâce à ses arrières latéraux ? Zambrotta premier buteur en quart de finale face à l’Ukraine, et Grosso héros de la prolongation en demi-finale contre l’Allemagne, personne ne l’a oublié. Sans compter évidemment leur prestation majuscule tout au long de la compétition (et leur carrière internationale exemplaire) qui leur ont permis de faire partie d’une des meilleures défenses italiennes de l’histoire. Si l’on remonte à des années plus reculées on se souviendra également de quelques noms ronflants comme Pessotto, Panucci, Oddo, Maldini et Gentile avant leur reconversion dans l’axe. Tant de joueurs ayant porté la Nazionale durant les belles épopées internationales de 1982, 1994 et 2000. Mais depuis ces années dorées du Calcio, quelles ont été les références parmi les défenseurs de côté ?
Même en se creusant bien les méninges, les noms ne pleuvent pas. Sur les périodes plutôt fastes de l’Italie post 2006, on se rend compte que le problèmes des latéraux n’a jamais vraiment été réglé. Lors de l’Euro 2012, c’est surtout le milieu de terrain et les fulgurances du duo Cassano-Balotelli qui portent l’équipe. Au poste d’arrière droit, Balzaretti avait plutôt convaincu mais sa révélation au plus haut niveau très tardive ainsi que sa fin de carrière prématurée l’ont empêché de devenir plus qu’un bon joueur d’une seule compétition. Pire, le manque d’alternatives solides au poste d’arrière gauche entraîne Prandelli à y repositionner Chiellini, poste qu’il occupait en tout début de carrière. En 2016, le bon Euro des hommes de Conte n’a pas non plus révélé de latéraux hors du commun, ni de véritable individualité au niveau général, l’équipe tirant sa force d’un bloc équipe solidaire et d’une rigueur tactique appliquée. Et même si un joueur comme Maggio a rendu de fiers services à la Nazionale durant l’ensemble de cette période, on ne peut pas dire qu’il l’ait profondément marqué de son empreinte.
Maldini et Pessotto sous les couleurs de la Nazionale, source : gettyimage
Transition tactique : provoquée ou subie ?
Quand on se penche sur les choix des différents entraîneurs qui se sont succédés après le départ de Lippi, tous ont inconsciemment (ou non) essayé de contourner les carences perçues aux postes d’arrières. Comment ? la réponse en trois chiffres : 3-5-2, la fameuse disposition tactique fétiche italienne qui s’est énormément développée également au sein de la Serie A à partir des années 2000 jusqu’à aujourd’hui. Un Dispositif pas forcement systématique mais récurrent, notamment lors des matchs importants. La raison de cette transition tactique est double : premièrement cela permet la possibilité de rajouter un défenseur central de métier dans le onze de départ, poste qui a toujours été un vivier de talent du côté de la botte, et deuxièmement la possibilité d’utiliser des milieux de terrains excentrés sur les ailes, ce qui permet d’augmenter considérablement les possibilités de choix pour les postes de côté. La réflexion ici prend des airs de questionnement autour de l’œuf et de la poule. Est-ce que la pénurie de défenseurs latéraux provient du fait de la généralisation des dispositifs à trois défenseurs ou est-ce une adaptation de la part des coachs par rapport aux forces en présences ? la théorie du cercle vicieux n’est également pas à exclure…
Comparatif des possibilités offertes par le 3-5-2 via les onze de la Juventus en 2015 et de l’équipe d’Italie en 2016
Une lueur d’espoir à droite, le désert à gauche
Lors de sa future entrée en fonction le prochain sélectionneur italien va devoir faire face à une « liste de sélectionnables » pour les postes latéraux. Mais y en a-t-il vraiment qui seront capables de reprendre le flambeau des anciennes gloires du poste ? A droite, les espoirs s’orientent automatiquement vers Florenzi, certainement l’élément le plus prometteur et talentueux, le très complet combattant giallorosso. Cependant, ses gros pépins physiques et son inconstance en azzurro l’empêchent pour l’instant de passer un réel cap en sélection. Derrière lui Zappacosta et D’Ambrosio ne donnent pour l’instant pas de réelles garanties pour le très haut niveau, bousculés par la concurrence dans leur club respectif. Conti, malgré un potentiel criant, devra également revenir en forme pour pouvoir confirmer. A gauche, c’est encore plus compliqué. Entre les droitiers qu’on repositionne à ce poste faute de mieux (De Sciglio et Darmian), les ex-futurs-Maldini (Santon et… De Sciglio), et les exilés vieillissants (Criscito), le chantier s’annonce ardu. Les jeunes Spinazzola et Barreca montrent de belles choses mais leurs expériences limitées du haut niveau restent pour l’instant un frein.
Faut-il en conclure qu’il existe un réel problème de formation en Italie autour de ces postes, surtout lorsque l’on s’aperçoit que beaucoup des meilleurs arrières de Serie A sont étrangers ? (Sandro, Ghoulam, Kolarov, Rodriguez, Cancelo, Hysaj…) ou est ce une perte d’attractivité de ces postes envers les jeunes joueurs (et agents) qui ne voient en ces positions qu’une possibilité réduite de visibilité comparé aux coéquipiers situés plus haut sur le terrains ?
La liste des défenseurs convoqués lors de la dernière trêve internationale
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