Quand les italiens ont le mal du pays

Par Matteo Rovina publié le 19 Avr 2018
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Un mal récurrent

Il est peu commun chez les joueurs italiens de quitter la douce vie transalpine pour tenter l’aventure à l’étranger et parmi les rares courageux, beaucoup rentrent la tête basse au pays : Cerci, El Shaarawy, Ogbonna, Darmian, Zaza, Zappacosta, Gabbiadini, Borini, Giaccherini, Sirigu… la liste est longue et dernièrement l’exemple le plus frappant est Ciro Immobile qui n’a jamais réussi a retrouver son niveau lors de ses transferts à Dortmund et Séville. Evidemment l’adaptation est difficile, mais le bilan laisse perplexe et c’est un problème propre à l’Italie car les autres nations exportent sans difficulté leurs joueurs, à l’exception de l’Angleterre qui possède un championnat très attractif aussi bien sportivement que financièrement. Mais pourquoi nos Azzurri ont-ils tant de mal à quitter le pays ? Le problème pourrait venir du confort dans lequel sont installés les joueurs en Serie A, pour la plupart ils ont un statut important dans leur club, ce sont des leaders techniques qui deviennent très rapidement des idoles des tifosi à l’image de Belotti au Torino par exemple. Malheureusement cette affection et ce cadre de vie sont à double tranchant car une fois transféré, loin de ses repères et de sa terre natale, le joueur italien se perd et traverse un passage à vide qu’il ne soignera qu’en retrouvant l’air de son pays.

Des exceptions particulières

Il existe bien évidement des cas particulier, en effet quelques italiens ont connu le succès au delà des frontières ces dernières années. Rossi, Balotelli, Thiago Motta, Vázquez ou encore Sansone ont brillé dans leur club respectif et ce n’est peut être pas un hasard. Ces joueurs ont tous en commun la particularité d’avoir des origines étrangères, ce qui pourrait expliquer un attachement moindre aux clubs italiens ou plutôt une ouverture plus simple aux autres pays, le tout facilité par une double culture. Les cas de Marco Verratti et Graziano Pelle sont aussi intéressant, ils ont tout deux réussi à s’imposer dans un autre championnat en quittant l’Italie très tôt, avant même de connaitre la Serie A. Au final ces choix de départs prématurés permettent de s’affranchir de cet attachement trop fort qui rend peut-être la conquête européenne impossible aux autres. Mais pourquoi quitter son club pour une nouvelle aventure ou l’on pourrait tout perdre ? On retrouve cette problématique même a l’intérieur de notre championnat à l’image de Berardi par exemple qui ne se décide pas a faire le grand saut pour un club du haut de tableau afin de confirmer les attentes autours de lui. Conséquence, le jeune ailier est en train de perdre toute attractivité.

Partir pour grandir

Et c’est d’autant plus vrai pour ce vivier de talents si important qui évolue au coeur de la Serie A. Pour ces jeunes à qui l’on prévoit un bel avenir, il faudra un jour prendre le risque de quitter le confort de son club afin de se confronter aux autres et ainsi progresser. Pour un Insigne, par exemple, le Napoli semble lui avoir fait atteindre un gap qu’il peine à dépasser. Si aujourd’hui la Nazionale se meurt c’est aussi à cause de tous ces joueurs qui ont grandi au pays, vite idolâtrés, parfois à raison, souvent à tort. Car en Italie plus qu’ailleurs, on a tendance à voir ses joueurs trop beaux. L’Italie doit redevenir une grande nation de football et c’est à ceux qui porteront le maillot de la Squadra Azzurra demain de se responsabiliser aujourd’hui. Car au fond si l’exportation ne fonctionne pas, c’est peut être aussi que ces joueurs ne sont pas si forts que ça ? A méditer.




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Matteo Rovina

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