L’héritage de Conte

Par Gilbert Simonutti publié le 04 Juil 2016
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Italia-Olanda amichevole

Après 120 minutes âprement disputées et 18 penaltys dans une séance de tirs au but digne des scénarios les plus improbables, l’Italie sort de l’Euro en quart de finale contre l’Allemagne championne du Monde en titre. La déception est énorme chez les joueurs et les tifosi tant l’espoir d’aller au bout a grandi crescendo au fil des rencontres. Par son jeu et son envie, cette Italie a fait lever les foules et rendu les Italiens fiers de leur équipe nationale comme peu de ses devancières avant elle. Une très grande part de ce mérite revient à son sélectionneur Antonio Conte qui a su transmettre sa Grinta à tout un peuple pendant un mois.

DE L’IMPORTANCE DU COACH

Le sport a la fâcheuse tendance de ne retenir de ses compétitions que le nom des vainqueurs et d’oublier trop vite ce qui s’est passé avant la finale. Mais cette Italie est sortie la tête haute et vu le scepticisme d’avant tournoi, cela est presque un exploit. Avant tout chose, Antonio Conte a montré l’importance d’avoir un coach à la hauteur pour avancer. Dans un groupe avec trop peu de talent individuel, il a su tirer le meilleur, voir quelque chose en plus, de chacun de ses éléments. Certes, à la fin ce sont les joueurs qui vont sur le terrain, mais l’apport de Conte dans les résultats de cette Italie est importantissime. Donner une leçon tactique à la Belgique, annuler la Suède et Ibrahimovic, renvoyer le champion d’Europe espagnol à la maison en les faisant déjouer comme personne, pousser la meilleure équipe du Monde dans ses derniers retranchements avant de mourir au 18eme tir au but, voila ce que le coach leccese a fait pendant cet Euro. Un chef d’œuvre d’organisation et de tactique.

ORGUEIL ET COHÉSION

A un penalty prés, l’Italie des Pellè, Giaccherini et Parolo sortaient coup sur coup le champion d’Europe et le champion du Monde. L’histoire aurait été trop belle mais elle montre à quel point il est important que le groupe soit uni dans la quête d’un objectif unique. Pas de Primedonne, pas de star dans cette sélection, juste une bande de guerriers prêts à mourir footballistiquement parlant les uns pour les autres. « Notre force, c’est le groupe » a martelé pendant de longues semaines, Antonio Conte, le capitaine de ce navire azzurro. Une cohésion à tout épreuve et l’orgueil de montrer à l’Europe toute entière que porter le maillot de la Nazionale est quelque chose d’important et d’unique. Conte a obtenu le respect du continent. La plus belle preuve est le choix de Joachim Low de faire évoluer son Allemagne dans le même schéma tactique que l’Italie par crainte de subir une nouvelle déconvenue. Le champion du Monde avait peur de cette Squadra Azzurra made in Conte. Un motif d’orgueil supplémentaire pour cette équipe désignée bien trop vite, plus mauvaise sélection de l’histoire du football italien.

ET MAINTENANT ?

L’opération commando pour gagner l’Euro est terminée. Sur un échec dans l’absolu mais la tête haute et sans avoir à se reprocher quoi que ce soit. Place maintenant à une longue et difficile phase de qualification à la prochaine coupe du Monde. Avec un nouveau sélectionneur, Ventura mais avec quels joueurs ? L’arrière garde de la Juve continuera-t-elle au complet jusqu’en Russie ? L’état d’esprit sera-t-il toujours le même ? Beaucoup de questions donc et des réponses à trouver très vite. Conte a tracé le chemin pendant un mois, aux autres de l’entretenir maintenant.




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Gilbert Simonutti

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