L’incroyable (et douloureuse) histoire du Stadio Ezio-Scida

Par Christophe Malcangi publié le 28 Oct 2017
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D’où peut survenir cet esprit de sacrifice qui émerge systématiquement de la pelouse de Crotone, lorsque les Calabrais se présentent face à leurs adversaires depuis leur formidable promotion en Serie A ? Peut-être bien de l’Histoire de son stade illustre, qui accumule des circonstances funèbres mais aussi symboliques, ce depuis son inauguration officielle en 1945. Rétrospection.

Pourquoi Ezio Scida ?

Il y a tout juste 71 ans, le 19 janvier 1946, au cours d’un voyage vers Castrovillari pour disputer un simple match amical, le véhicule qui transportait l’équipe de Crotone se retournait sur une chaussée dangereuse, provoquant la mort d’un jeune joueur de football. Né à Crotone le 26 août 1915, le capitaine et métronome du club, Ezio Scida, perdait alors la vie à seulement 31 ans. Jouant depuis toujours pour les couleurs de sa ville, au cours de cette année où le Crotone Calcio était protagoniste des championnats régionaux de Première Division et de Serie C, la nouvelle avait résonné de manière cinglante parmi la population calabraise. Le jour suivant, les joueurs et les dirigeants de Castrovillari avaient décidé, en signe de lutte et de solidarité, de contribuer aux frais des obsèques du tout jeune défunt.

Sous la pression de plusieurs collectifs, le stade du chef-lieu historique avait donc emprunté le nom d’Ezio Scida, après que cette décision fut admise par l’Administration communale, à l’époque dirigée par Silvio Messinetti qui était, tout à la fois, président du club de football des requins de Crotone. En août 1997, il fut finalement apposé à l’entrée externe de l’installation sportive une plaque de marbre qui rappelait : « Le joueur – L’exemple – Le sacrifice. » Un tel apophtegme ne pouvait, justement, pas laisser de marbre l’ensemble des acteurs rossoblù. Et pour cause.

Un stade « sur » les traces de l’Antiquité !

Anciennement considéré comme un stade « multisports », le succès de l’équipe de football et la naissance d’autres structures sportives ont peu à peu contribué à la transformation de l’Ezio Scida en un stade de Serie B, capable d’accueillir environ 10.000 spectateurs. Mais l’Ezio Scida fut une structure modifiée dans le temps, toujours réappropriée, réglée, ajustée, rafistolée. Depuis les années 60, les fonds nécessaires ont toujours été trop restreints pour maintenir ce stade adapté aux exigences des époques. Et comme si cela ne suffisait pas, la ville avait connu un coup du sort important, lorsqu’elle avait appris ceci : son enceinte sportive avait été bâtie sur des ruines de la civilisation Grecque de l’Antiquité. Autrement dit, sur une aire sacrée de l’antique ville de Kroton !

Ainsi, et malgré l’existence de nombreux espaces d’une portée étendue et suffisamment inutiles, le stade avait surgi sur les ruines d’édifices de la Grande-Grèce encore jamais étudiées ! A savoir, que là où pendant des années, des supporters avaient joui et souffert pour leur équipe de cœur, leurs propres ancêtres allaient y exercer leurs prières rituelles à quelques siècles d’intervalle. En somme, la poisse avait poursuivi 170.000 calabrais, une fois de plus. Sous l’influence des élections administratives et de la promotion du club vers la Serie A, les projets initiaux de travaux permettant de réhabiliter ces pièces d’histoire ont d’ailleurs été rembarrés. Depuis lors, c’est tout un parc archéologique du patrimoine de l’humanité qui se retrouve toujours enfoui sous le modeste Stadio Ezio-Scida, bien que cette richesse incroyable soit capable encore de « galvaniser » l’esprit de ses joueurs au cours de chaque rendez-vous de football hebdomadaire. Allez savoir.




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Christophe Malcangi

Rédacteur référent pôle news



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