L’Inter, efficace mais fébrile
Si le départ des clubs ne reflète bien souvent pas le bilan final, surtout pour l’Inter, celui des Nerazzurri laisse tout de même entrevoir une saison de meilleure qualité que lors des dernières années. Avec quatre victoires et un match nul en cinq journées, ils s’accordent un bon début, avec notamment des victoires contre la Fiorentina (3-0) et l’AS Roma (1-3). De l’extérieur, tout semble donc très bien se dérouler pour Spalletti et ses gars. Le souci, c’est que la manière d’obtenir ces résultats est un peu plus fastidieuse. Le nouvel entraîneur a légèrement retouché la tactique en 4-2-3-1. Alors que sous Pioli la formation se voulait très statique, avec une série de centres des deux côtés, Spalletti, lui, accorde davantage de liberté à Perisic. Autrefois cadenassé dans son couloir gauche, il est désormais libre de voyager horizontalement d’un bout à l’autre du terrain, afin d’apporter plus de solutions. La réflexion du coach est bonne, car Perisic a toujours eu cet avantage de pouvoir tirer avec la même efficacité d’un pied comme de l’autre, et de repiquer plus facilement dans la surface pour créer le danger. Dès lors, le Croate jongle entre un poste tantôt ailier, tantôt soutien d’attaque, pendant que Candreva reste fidèle à son rôle de centreur sur l’aile opposée. Malgré cela, les occasions n’abondent pas, loin de là. Dernièrement, contre Bologna (1-1), l’Inter n’a d’ailleurs quasiment pas cadré, se limitant à centrer via le côté droit, celui de Candreva et se sauvant grâce à un penalty d’Icardi, le troisième en cinq parties.
Un vrai paradoxe
Le jeu interista représente donc un paradoxe entre ce que Spalletti instaure comme changement tactique, via Perisic, et la manière d’opérer sur le terrain. Les offensives passent encore trop souvent par la droite, laissant tant bien que mal Candreva centrer, alors que le reste de l’espace est délaissé. L’Italien court énormément et combine pendant tout le match avec D’Ambrosio, qui l’aide en s’infiltrant dans les espaces ou en créant lui-même ces espaces aux profits de son équipier. Le rôle des milieux est encore assez flou, dans la mesure où on ne sait pas exactement qui est censé faire quoi, ce qui mène à un beau fouillis. Pour le moment, Borja Valera semble l’homme à tout faire, mêlant généralement très bien les récupérations avec les phases de transition vers l’attaque, alors que ce rôle reviendrait plutôt au trequartista. Un des problèmes majeurs de la tactique réside d’ailleurs dans ce poste, pour qui Spalletti n’a pas encore trouvé le joueur idéal. Parfois trop bas ou trop haut, tant Joao Mario que Brozovic passent à côté de leurs prestations entre les deux ailiers. Un équilibre est donc encore à trouver pour cette nouvelle aventure. En attendant, l’Inter remercie le calendrier qui lui laisse encore deux journées contre des clubs modestes (Genoa et Benevento) avant d’attaquer successivement le Milan AC et le Napoli.
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