L’Inter, une équipe « scolarisée, qui a appris à lire et écrire » grâce à Spalletti

Par Fabio Pendolino publié le 25 Nov 2017

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Luciano Spalletti s’est réellement révélé être la meilleure acquisition du mercato interista. Si des noms plus ronflants avaient été associés au poste libre à l’Inter, plus aucun tifoso ne regrette l’arrivée du coach toscan qui possède toutefois, à 58 ans, un CV déjà bien garni. Son expérience à l’AS Roma passe souvent au second plan à cause du niveau affiché par la Juventus ces dernières années mais le jeu développé et le record de points pris restent importants à signaler.

L’Inter a habitué ses fans à ne pas voir trop grand pour ne pas être déçu à la fin de la saison. Avec Mancini par exemple, l’équipe a longtemps été à la première place avant de s’effondrer en deuxième partie de saison. Pioli aussi avait provoqué un sursaut de motivation chez ses joueurs suite à l’echec Franck De Boer avant de peu à peu voir s’éloigner la qualification en Champions League d’abord, puis en Europa League. C’est là où le travail de Spalletti se voit le plus : les joueurs affichent un mental fort, font partie d’un système structuré et cherchent aujourd’hui à contrôler le match pour le gagner.

Une machine désormais bien huilée

L’élément le plus frappant ressortant devant un match de l’Inter cette saison est sa solidité, le respect de la structure. Alignés dans un 4-2-3-1, les joueurs respectent les consignes du Mister et quadrillent parfaitement le terrain. Après les passages de Mancini, De Boer et Pioli, il est agréable d’enfin voir l’équipe savoir quoi faire une fois sur le terrain. Les joueurs sont placés selon le schéma de base et pressent l’adversaire haut, bien aidés par les pistons latéraux, Perisic et Candreva surtout, mais aussi D’Ambrosio qui rayonne depuis le début de saison. Spalletti prône un jeu assez offensif qui n’empêche pas une certaine solidité défensive (deuxième meilleure défense du championnat à égalité avec le Napoli, 9 buts encaissés en 13 matchs contre 16 l’an passé).

Une fois la balle récupérée grâce au pressing constant, les joueurs profitent de leur placement large pour utiliser le terrain entier dans un jeu de possession à une touche (87% de passes courtes, 85,1% de passes réussies selon WhoScored). Le jeu s’alterne ainsi entre passes courtes et passes en profondeur / centres, encore une fois grâce aux qualités des ailiers ; Candreva et Perisic sont deuxièmes à égalité au classement des passeurs décisifs en Serie A avec cinq unités chacun.

Des top-players qui haussent le niveau de l’équipe

Si le 11 type tourne bien, au moins deux joueurs peuvent être considérés comme top-players et peuvent faire passer un cap à cette Inter, Milan Skriniar et Mauro Icardi. En effet, même si les nouveaux venus Valero et Vecino (seules autres recrues titulaires) apportent une réelle plus-value au milieu de terrain et pourraient être considérés comme les chaînons manquants de l’an passé, le défenseur semble impassable quand le capitano empile les buts chaque week-end (déjà 13 cette saison).

Une des inquiétudes regardant l’effectif demeure dans l’utilisation de peu de joueurs : Spalletti a utilisé le même 11 (hormis le changement Santon pour Nagatomo du dernier match contre l’Atalanta) depuis le 1er octobre et le match face à Benevento. La question du niveau des remplaçants se posera en cas de blessure ou suspension, surtout après les commentaires de l’entraîneur après la partie contre l’Atalanta : « J’ai besoin de 4-5 nouveaux joueurs, surtout quand les matchs seront plus rapprochés. Nous avons lancés des joueurs titulaires, il faudra aussi peu à peu intégrer d’autres joueurs comme Santon« .

La position au classement en Janvier et le comportement du club aidera à savoir jusqu’où l’Inter pourrait aller mais Spalletti a bien résumé la situation en disant qu’il fallait « arrêter de [me] demander si l’Inter peut viser le Scudetto. Tant que vous [me] le demanderez, cela veut dire que nous ne sommes pas au niveau. Personne ne pose la question à la Juventus ou au Napoli ».