Made In Ancelotti

Par Louis De Brondeau publié le 15 Sep 2016
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L’adaptation

Ce simple mot définit à lui seul l’ADN de la méthode Ancelotti. S’adapter à quoi ? Tout d’abord aux exigences des dirigeants et aux traditions immuables des clubs qu’il entraîne. Il a par exemple modifié son système au Milan AC pour répondre aux caprices d’un Silvio Berlusconi qui jugeait son jeu trop défensif. Toutefois Carlo Ancelotti souhaite garder une indépendance vis à vis des dirigeants et assure « c’est moi et moi seul qui choisissais les jours qui allaient évoluer sur le terrain ».

Une fois ces exigences prises en compte Ancelotti définit son modèle de jeu en fonction des joueurs dont il dispose. Dans son livre Mes secrets d’entraineurs, il explique « Un entraîneur doit mettre en place un système élaboré sur la base des caractéristiques des joueurs à sa disposition et dans lequel ils sont à l’aise ». Au début de sa carrière d’entraîneur à Parme (son deuxième club) son obstination à utiliser le 4-4-2 précipite le départ de Gianfranco Zola et le pousse à refuser le transfert de Roberto Baggio. De ces deux erreurs il tire un apprentissage : ne jamais s’obstiner. Ce principe explique la très grande variété des systèmes utilisés au cours de sa carrière. Point de départ : son 4-4-2 originel, inspiré de son mentor Ariggo Sacchi. Il a ensuite utilisé le 3-4-1-2 déjà en place à la Juve avec Lippi tandis qu’à Milan il abandonne vite le 4-4-2 pour un 4-3-1-2 avant de mettre au point son fameux 4-3-2-1 en sapin de Noël. Système qu’il a continué d’utiliser à Chelsea et pendant sa première saison au PSG avant de s’orienter vers un 4-4-2. Enfin lors de son passage au Real Madrid il utilise majoritairement le 4-3-3, schéma de jeu qu’il a aussi utilisé pour ses 5 premiers matchs officiels avec le Bayern.

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La mise en valeur du « champion »

Pour mettre en place un plan de jeu, Ancelotti travaille toujours à l’identification du ou des « champions » présents dans son équipe. Ces Crespo, Zidane, Kaka, Lampard, Ibrahimovic ou Ronaldo sont placés dans un système qui leur permet de s’exprimer au mieux. Ainsi à Chelsea, le mister modifie son 4-3-2-1 pour placer Frank Lampard plus haut sur le terrain. Résultat, le numéro 8 de Chelsea inscrit 22 buts cette saison là (son meilleur total en carrière) et permet aux Blues de remporter le championnat d’Angleterre pour la 4ème fois de leur histoire.

Un tacticien caméléon

Mais une fois ce système trouvé il n’est jamais définitif. En effet, le triple vainqueur de la Champions League redéfinit fréquemment son schéma de jeu en fonction des adversaires. Plusieurs fois dans les matchs décisifs il a changé de formation, et cela a payé quasiment à chaque fois. Lors de la demi-finale de la Champions en 2014 face au Bayern Munich, Carletto alterne entre le 4-3-3 en phase offensive et un 4-4-2 en phase défensive pour contrer le jeu de possession du Bayern Munich en s’appuyant sur Angel Di Maria qui alterne entre le rôle de milieu central droit et celui d’ailier droit. Résultat ? Une leçon tactique donnée à Pep Guardiola et une victoire 4-0 pour la Maison Blanche qui file conquérir la Décima face à l’Atletico.

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Un coach sans histoire

La discrétion. Un principe que Carlo Ancelotti adopte aussi bien sur le plan personnel que professionnel. En plus de 20 ans de carrière l’entraîneur n’a quasiment jamais été en conflit avec ses dirigeants ou un de ses joueurs. Le fruit d’une communication parfaite. Lorsqu’il sent qu’il perd la confiance des dirigeants il préfère partir que rentrer en conflit. En 2013 il ainsi met un terme à son expérience avec le PSG en disant que « quelque chose s’était cassé avec le club ». Le seul dirigeant qui se soit jamais plaint de Carlo est Florentino Perez, le président du Real Madrid, qui l’a remercié en mai 2015 remettant publiquement en cause sa gestion du cas Bale, trop souvent remplacé à son gout. En retour Carletto a reproché plusieurs fois à son ex-président la trop grande pression mise sur ses épaules et ses tentatives d’influencer les choix de ses entraîneurs.

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Le plus grand entraineur du monde ?

La réponse à cette question est impossible à trouver car elle dépend de l’appréciation de chacun. Mais sur le plan européen, Carlo Ancelotti fait indéniablement partie des entraineurs qui ont marqué l’histoire du football. Il est le seul coach à avoir remporter trois fois la Champions League nouvelle version (et le seul entraineur avec Bob Paisley qui peut se targuer d’avoir remporter 3 fois la reine des compétitions européennes). En battant le FK Rostov (5-0) ce mardi, Carletto vient de battre un nouveau record en devenant le premier coach à gagner avec 7 équipes différentes un match de C1. En revanche sur le plan national, le palmarès de l’entraineur du Bayern est moins étoffé. Seulement 3 championnats nationaux (Serie A, Ligue 1, Premier League) à son actif. Cela pèse peu face aux 10 titres nationaux de Trapattoni, ou aux 13 championnats anglais d’Alex Ferguson. Mais bon qu’il soit le meilleur entraîneur du monde ou pas, Carlo reste l’un des plus grands. Indubitablement. 

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Louis De Brondeau

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