Mais quelle Lazio !

Par Pierrick Dujardin publié le 24 Oct 2017

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Il était une fois, un certain Simone Inzaghi prit les rênes d’une Lazio orpheline et récemment humiliée par sa défaite lors du derby de Rome (4-1). Après quelques péripéties, voilà les Biancocelesti de retour au sommet. Que s’est-il passé entre ce fameux 5 avril 2016 et la dernière victoire face à Cagliari (3-0) ce dimanche ? Rien ; si ce n’est la construction d’une équipe dont les exploits, de plus en plus fréquents, rappellent que la Lazio retrouve sa place parmi l’élite italienne. Les hommes menés par Ciro Immobile en sont à 13 matchs toutes compétitions confondues pour un total incroyable de 11 victoires, 1 nul et 1 défaite face à un Napoli tout aussi épatant. Dans le lot des victimes figurent des noms aussi prestigieux que Nice, le Milan AC et plus surprenant la Juventus à deux reprises. Certains y verront une chance insolente, d’autres la confirmation d’un effectif talentueux dont les fêlures sont compensées par la capacité de faire déjouer n’importe quel système ; n’importe quel adversaire ; n’importe quelle situation. Ce début de saison 2017-2018 n’est que la maturation d’un travail qui aurait pu prendre une tournure dramatique. Malgré la venue avortée de Marcelo Bielsa, les départs de joueurs majeurs et une certaine prise de risque, tout semble réussir à la Lazio.

Un héros nommé Inzaghi

Comment parler du retour triomphal de la Lazio sans parler de celui par qui tout a commencé ? Coach de Serie A depuis 2016 et le départ de Stefano Pioli, Simone Inzaghi est sans conteste l’un des meilleurs tacticiens du moment. Sérieux, fin stratège et ayant toujours un coup d’avance, Inzaghino se distingue par sa capacité à étudier ses adversaires dans les moindres détails en vue de frapper fort. Tel un Midas moderne, Inzaghi fait de l’or avec les moyens à dispositions ; gardant un œil sur les pépites du centre de formation et les jeunes talents de demain. Il n’hésite pas à intégrer des joueurs comme Alessandro Murgia ou encore Luis Alberto dans un effectif dont l’homogénéité participe amplement à l’état de forme du club. Imprévisible mais toujours cohérent, Inzaghino représente un véritable casse-tête pour ses adversaires ; eux-mêmes incapables de savoir à l’avance les choix tactiques opérés par l’ancien attaquant. Et dire que Bielsa représentait une menace pour lui…

Une équipe d’exception

Néanmoins, Inzaghi n’aurait pu obtenir de tels résultats sans un effectif dont les individualités, pourtant remarquables, sont dévouées au collectif. Solidaires et constants, les Laziali ne rechignent pas à la tâche. 7ème meilleure défense et 3ème meilleure attaque du championnat, les pertes de Lucas Biglia et Baldé Keita ne semblent pas affecter la cohésion du groupe. Chaque joueur constitue le maillon d’une machine qui ne craint pas la rouille. Le nom à retenir est bien évidemment celui de Ciro Immobile. Le manque d’intérêt des « spécialistes » du football n’enlèvera pas au meilleur buteur européen actuel ses 17 buts en 13 matchs toutes compétitions confondues. Si certains pourraient rétorquer les 5 pénaltys obtenus par l’Italien, les tifosi savent eux reconnaître derrière ces statistiques démentielles l’investissement de toute une équipe. Avec une moyenne de 2,7 buts par match, les hommes d’Inzaghi savent faire le show. En attendant un potentiel titre en championnat ou exploit historique, la Lazio a déjà réussi quelque chose de grand : faire l’unanimité parmi les amateurs de beau jeu.