Marchisio, le principe déchu

Par Antoine Barsi publié le 31 Mai 2018
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Claudio a été intronisé par la vieille dame comme étant il principino, le petit protégé Bianconero, qui a grandi à Andezeno, ville proche de Turin et qui a fait ses premières gammes comme ramasseur de balle au Stadio delle Alpi. L’Italien a grandi au sein des jeunes juventini, et a pu participer en 2006 à la remontée de la société en Serie A. Il va pouvoir gagner du temps de jeu auprès de Didier Deschamps et permettre à la Juventus de retrouver de nouvelles couleurs. Le milieu de terrain aura pu connaître son royaume au plus bas et combattre pour permettre à celui-ci de retrouver ses couleurs d’antan. Le petit prince va aussi connaître les joies les plus intenses avec son club de cœur, conquérir la Serie A, batailler en Champions League et comme tout bon souverain, combattre pour son pays. A chaque bataille, Claudio semble indestructible et il s’attire les louanges de ses pairs, comme le roi Del Piero qui l’adoube. Il gagne ensuite le symbole suprême de capitaine des troupes pour certains matchs. Malheureusement comme tout bon guerrier qui part défendre ses couleurs, l’italien se blesse parfois (souvent) et laisse s’installer d’autres joueurs à sa place.

Remplacer le trône par le Banc

Cette année aura été la plus complexe de toutes pour Marchisio, dans sa carrière de joueur, revenant de blessure et n’étant aucunement assuré de retrouver une place qui lui était promise. Le Piémontais va se confronter à un adversaire de taille en la personne du Mister Allegri, qui ne va lui laisser que quelques bouts de match, portant son nombre de minutes sur la pelouse à 838 minutes (soit 2000 minutes de moins qu’en 2014 – plus gros temps de jeu pour lui en carrière). Pire encore, Claudio n’a pu faire son entrée en Champions league que pendant 19 minutes, voyant même le jeune Bentancur prendre sa place face au Real Madrid. L’Italien semble n’avoir aucunement convaincu (physiquement et footbalistiquement) son entraîneur, ne devenant ainsi que l’avant dernier joueur le moins utilisé de cette saison (derrière Sturaro avec 849’ et Bentencur avec 859 minutes) et juste devant l’allemand Howedes (sans compter le 3ème gardien Pinsoglio). Le banc semble être devenu son trône et l’espoir sa seule opportunité.

Ses rentrées en jeu ont pourtant été étincelantes et son amour du maillot semble intact : le numéro 8 bianconero tient le ballon, arrive à sauter les lignes lorsqu’il doit faire progresser son équipe vers le but adverse, tout comme lui a appris son professore Pirlo. La présence de joueurs comme Pjanic, Khedira et cette année Matuidi ainsi que le système de jeu mis en place actuellement ne laisse aucune perspective de jeu à « il principino » qui va devoir faire un choix : le cœur ou le jeu.

Que reste-t-il de nos amours ?

Toute une vie en bianconero, le respect des Tifosi et des joueurs, un palmarès bien rempli et surtout le titre de « principino di Torino », voici les vestiges de la carrière de Marchisio. Est-il possible de voir le joueur de 32 ans rester encore au titre de simple joker de luxe, et patron du vestiaire auprès des jeunes joueurs arrivés ? Son départ en vacances en Chine suscite de nombreuses interrogations sur son avenir proche et sur sa volonté de voir ailleurs. Est-il possible qu’un prince soit déchu de son royaume et reste cloîtré à un rôle secondaire qui lui ferait perdre tout accès à la sélection Azzurra mais aussi à son goût du jeu. « Veni, Vidi, Vici » pourra-t-on retenir de la carrière du Turinois, qui, les tifosi l’espèrent tous, ne fera pas de cette 25ème année en Bianconero la dernière.




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Antoine Barsi



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