Mario Rui, entre surprise et interrogations
Aout 2017. Le mercato se termine dans quelques semaines mais la cellule en charge du recrutement du Napoli dirigée par Cristiano Giuntoli ne semble pas s’affoler. De toute façon, le club l’a annoncé, il n’y aura pas d’arrivée importante, après tout, on ne change pas une équipe qui performe. Seuls deux joueurs arrivent pour gonfler un peu plus l’effectif : Adam Ounas et Mario Rui. Une arrivée sur la pointe des pieds pour le portugais après une année très mitigé à Rome. Même si Sarri l’apprécie beaucoup (depuis leur année commune à Empoli), il est clair qu’il arrive pour n’être qu’une solution de rechange compte tenu du statut de Ghoulam au sein de l’équipe napolitaine. Et cela va se vérifier : son premier match officiel à lieu début octobre, où il ne joue que 3 petites minutes (!) contre le Chievo. Puis silence radio jusqu’en novembre où sa saison va prendre un tournant inattendu.
Propulsé sur le devant de la scène
Premier novembre, pile un mois plus tard, le Napoli reçoit Manchester City pour le choc de la phase de groupe de Champions League. Après une demi-heure de jeu, Ghoulam se blesse gravement. Enfin le moment pour Mario Rui de faire ses preuves ? Pas vraiment, puisque ce soir là, il est en tribune. Mais, après quelques matchs de tâtonnement de la part de Sarri où Hysaj va également être testé au poste d’arrière gauche, c’est le défenseur portugais qui va rapidement s’installer comme nouveau titulaire du poste. Face au Genoa avant la trève, il prenait part à son 21ème match d’affilée toutes compétitions confondues, pour un total de 2 buts et 2 passes décisives. Après des premières prestations plutôt discrètes, ses performances ont été de plus en plus abouties, notamment offensivement, où sa vitesse et sa facilité technique lui permettent de se projeter allègrement vers l’avant. Une réelle complicité semble même naître entre Insigne et lui, son compère du flanc gauche. Après son coup-franc « maradonesque » inscrit contre Cagliari, beaucoup se sont même mis à penser qu’il avait finalement la carrure pour faire oublier son prédécesseur algérien…
En apprentissage ou… limité ?
Puis est arrivé la rencontre face à l’AS Roma au San Paolo. Qui commença d’ailleurs d’une manière idyllique : après un débordement tranchant, l’arrière partenopeo distille un centre à ras de terre dans les pieds d’Insigne qui n’a plus qu’à la pousser au fond. Sauf qu’ensuite, c’est le cauchemar. Il provoque un but contre son camp sur l’égalisation, défend à quatre pattes sur Dzeko sur le troisième but romain et offre une passe décisive d’une aile de pigeon improbable dans ses 6 mètres à Perrotti sur le quatrième. Même si l’ensemble de la défense napolitaine est à incriminer sur ce match, cette défaite est surtout pour lui. Lors de son premier test face à la Juventus, c’est également lui qui est coupable sur le seul but du match en laissant Koulibaly complètement seul dans le repli défensif. Ses gros loupés dans les grands rendez-vous posent question. Surtout qu’à 26 ans, la thèse de l’apprentissage du très haut niveau qu’il n’avait jamais côtoyé ne peut pas tout expliquer, surtout pour un joueur qui connaissait déjà la méthode Sarri avant d’arriver en août. Ses performances dans les prochains matchs au sommet seront donc particulièrement scrutées, surtout que Ghoulam était dans la forme de sa vie avant de se blesser, et que son départ est fortement remis en question. Sans oublier la piste Grimaldo annoncée cet été.
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