Et si Mattia De Sciglio devenait un défenseur central?

Par Romain Simmarano publié le 15 Avr 2017
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Saison 2012-2013, pas la plus glorieuse: pour l’opposition face à Siena, Max Allegri aligne une défense quelque peu baroque: Constant, Acerbi, De Sciglio, Abate. Avec un grand inédit: l’arrière d’aile se retrouve positionné dans l’axe, pour ce qui reste la seule expérience du genre. Résultat : 2-1, avec un De Sciglio pas extraordinairement à l’aise dans ce nouveau rôle. Fermez le ban ? Pas vraiment. Car l’international italien a grandi, depuis. Il a fait du chemin, si bien qu’il porte le brassard de capitaine pour la première fois dans un derby milanais. Ce chemin n’est donc pas anodin, sa compétence défensive s’est nettement étoffée. A bien y regarder, il tacle plus qu’Alessio Romagnoli, intercepte à peine moins que lui en moyenne. Par rapport à l’autre titulaire en défense centrale, Gabriel Paletta, De Sciglio se place au même niveau en nombre de tacles et en nombre d’interceptions. C’est dire si la vocation défensive du joueur est affirmée. D’ailleurs, son apport offensif est naturellement bien moindre. Ignazio Abate, par exemple, dribble deux fois plus que lui en moyenne. De même, il offre deux fois plus de passes-clefs que De Sciglio. Ce point statistique est scolaire mais nécessaire pour mettre en lumière une réalité: Mattia de Sciglio est un défenseur. Et il pourrait bien réfléchir dans l’avenir à se repositionner dans l’axe.

Le maintien du 4-3-3 pourrait l’y pousser

Le système de Montella demande évidemment beaucoup d’efforts aux joueurs d’aile. Même si les dédoublements ne sont pas l’alpha et l’oméga, ils demeurent nécessaires. Les ailiers défendent aussi, les arrières d’aile attaquent aussi, et cet état de fait crée le mouvement. On se demande ainsi quelle peut être la plus-value réelle d’un De Sciglio dans une configuration pareille, sans Deulofeu. On a bien vu en début de saison que De Sciglio était moins à l’aise avec un Niang souvent demandeur de soutien offensif mais incapable de rendre la pareille derrière dès la demi-heure de jeu passée. Alors, évidemment, l’Espagnol change la vie. De Sciglio brille d’autant plus qu’il peut se consacrer à ses tâches défensives. Deulofeu, à l’avant, fait tout et se débrouille souvent tout seul. Mais il ne devrait pas rester du côté de San Siro, sauf surprise. Et il faut bien avouer que les joueurs de son acabit ne courent pas les rues. Donc, la question peut se poser. Elle doit se poser, car au fond, De Sciglio est un garçon de caractère, un joueur dont le potentiel a éclaté avec discrétion mais sûreté. De plus, il n’a pas à avoir honte: d’autres bien plus glorieux ont fait ce choix avant lui.

Comme Paolo Maldini avant lui?

En 1999, le Scudetto milanais inespéré doit beaucoup au repositionnement dans l’axe d’un Paolo Maldini approchant de ses 30 ans. Très ponctuellement sous Ancelotti, il sera repositionné à son poste originel de terzino sinistro, mais la réalité est bien là. L’immense gloire du Milan AC a lui-même convenu d’un changement de poste. Il a ainsi laissé sa place à Serginho notamment, dont l’impact offensif n’avait rien à voir. Ce rôle beaucoup plus exigeant offensivement pour les « défenseurs latéraux » est aujourd’hui un fait. Ce qui justifierait aussi pour De Sciglio de ne pas attendre ses 30 ans pour faire un tel choix. Attention, toutefois : le contingent de joueurs susceptibles d’être meilleurs que De Sciglio, au-delà de ses carences offensives, n’est pas illimité. Et sur le plan sportif, même si ce projet de changement de poste paraît alléchant, le risque à prendre n’est pas nul.

 




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Romain Simmarano

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