Le Milan AC et la jeunesse, vers un nouvel essor ?

Par Christophe Malcangi publié le 19 Nov 2016

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Locatelli Donnarumma jeunes Milan AC

Ces dernières saisons, et à juste titre, les critiques au Milan AC n’ont pas manqué de pleuvoir. L’ancien club « le plus titré au monde » (du quelque peu paternaliste Berlusconi) a été trop longtemps accusé de n’avoir aucun projet sûr pour l’avenir, faute de ne rien proposer à ses tifosi que ce soit sur le plan sportif, mais aussi économique. Les dirigeants rossoneri ont misé une décade durant sur des « paramètres zéro », ou des joueurs qui avaient déjà vécu leurs meilleures années dans d’autres formations par le passé. Essien, Muntari, Cassano, Pazzini, Matri, Cerci, Torres… la liste est longue et a commotionné à moyen terme un club boitillant. Elle a également conduit à la remise en question d’une institution dépassée et, parfois, injuste à l’encontre de ses techniciens.

La plus jeune équipe de Serie A

Actuellement, c’est une transformation graduelle qui semble enfin pointer le bout de son nez, avec l’arrivée de nouvelles jeunes figures qui permet au club de regarder le futur (et aussi le présent) avec un optimisme d’une tout autre contenance. Comme il a été confirmé après ces dernières journées, le Milan AC veut continuer le projet de revitalisation commencé pratiquement l’année dernière, avec la promotion dans l’équipe première de talents encore très précoces mais d’une qualité excellente. Gianluigi Donnarumma et Manuel Locatelli ont été rapidement les emblèmes forts d’une équipe transformée, et ont facilement démontré que leur juvénilité n’avait rien à envier à la sacro-sainte nécessaire expérience de la Serie A, réputée si laborieuse. Romagnoli, De Sciglio et Calabria font aussi partie de ces noms qui se sont présentés sous les projecteurs et qui formeront en partie le Milan du futur, sans angéliser bien sûr leur potentiel réel qui reste à démontrer.

D’autre part, l’institution de Montella peut faire d’une pierre deux coups en misant prochainement sur de nouveaux garçons, dont figure Niccolo Zanaletto, milieu de terrain polyvalent qui s’est déjà rendu protagoniste de sa tournée aux Usa. Mais aussi les autres Plizzari, Vido, Llamas, Cutrone, sans oublier Mario Pasalic, sur lequel l’entraineur rossonero compte de manière de plus en plus insistante. Dernièrement, les résultats positifs de la gestion made in Italy ont conduit à la convocation en Nazionale de six rossoneri par Giampiero Ventura, au cours de la dernière période de campagne des qualifications pour le Mondial. Une donnée que l’on n’aurait jamais cru lire quelques mois au préalable.

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De Buffon à Donnarumma, la relève est assurée.

Les plus chevronnés en paient le prix

Ce nouveau facteur de succès « jeunes » permet au Milan AC de retrouver des vertus primordiales mais aussi des résultats sportifs à moyen terme. Ce renouveau est remarqué et plait dans le même temps à ceux qui ont pu traverser une transition vieillissante, après les derniers grands succès collectionnés sous l’ère Ancelotti. En effet, le club culminait dans un passé récent à une moyenne d’âge préoccupante de 30 ans. En ce moment, la formation alignée la plus « âgée » n’a atteint qu’une moyenne honorable de 26 ans. Et ce sont des choix techniques qui ont permis au club rossonero de miser enfin sur un projet très précis, ce dès janvier dernier sous la houlette de Mihajlovic. Déjà le Milan semblait avoir eu la ferme intention de « remplacer » littéralement les « cadors » du groupe, et plus particulièrement de cesser la politique de renouvellement parfois ubuesque des contrats des « anciens » qui a longtemps agacé parmi les tifosi.

Cette saison, Keisuke Honda et Luiz Adriano obtiennent tous deux peu d’espace en équipe première, et sont insensiblement poussés vers la sortie. Nous pouvons aussi évoquer les flops José Sosa et Leonel Vangioni, ou bien Cristian Zapata qui pourrait faire ses valises dans le cas d’un recrutement à Milanello d’un nouveau stoppeur. Seul Carlos Bacca, bien qu’en délicatesse, peut encore s’extirper de ce bourbier, mais comme l’a déclaré Rino Gattuso : « Quand vous travaillez avec les jeunes, il est normal d’en laisser quelques uns sur le bas-côté. Si vous regardez la gestion de Montella et le projet établi, c’est très clair. »

Favalli Seedorf Brocchi Milan
De gauche à droite, dans la force de l’âge : Cristian Brocchi, Clarence Seedorf et Giuseppe Favalli (2007)

L’engouement refait surface

Ce nouveau Milan plait à tout le monde et est en train de convaincre le public qui retourne au stade. Dernièrement, les sifflets étaient devenus une habitude parfois méritée, parfois impitoyable. Mais les relations entre les tifosi et les joueurs semblent être retrouvées, grâce aux récents succès primordiaux acquis malgré la difficulté. Les indices de ces retrouvailles sont claires : de la banderole exposée en curva Sud en faveur de Montolivo, victime d’une grave blessure avec la Nazionale et applaudie aussi de la part du stade, à la statistique probante sur les abonnées (2.000 de plus depuis Sassuolo), voici donc les ingrédients pour retrouver un stade plein et concerné.

La nouveauté est aussi la participation du public, plus impliqué au cours des derniers matchs, et toujours plus convaincu que la politique du club par voie d’austérité semble être celle la plus juste. Et sans se munir d’une pression exagérée, le groupe à Montella qui a plus ou moins maintenu la même équipe que la saison passée, vient d’acquérir un maximum de soutien et d’indulgence de la part de ses tifosi. En somme la confirmation sera nécessaire pour poursuivre cette tendance, pour aussi légitimer le soutien de ses supporters, qui rassurez-vous répondront présents demain soir pour l’un des plus grands derbies d’Europe.

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La banderole de soutien adressée à Montolivo, précédant le succès contre la Juventus le 22 octobre (1-0).